Sanary – Petit Galli
Le retour de Jimmy BREGY

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Voici deux ans, l’infatigable et passionnée Andrée Bonifay – qui sait de quoi elle parle lorsqu’elle parle de la chanson française, puisqu’elle n’est autre que la cousine de Fernand Bonifay, auteur toulonnais aux multiples succès – nous faisait découvrir un beau chanteur de 20 ans à la voix forte, ample et grave : Jimmy Bregy.
Coup de cœur pour elle, coup de cœur pour nous qui le découvrions au Petit Galli de Sanary pour son premier concert solo.
Enfin un chanteur français… qui chantait français ! Après toutes ces reprises en anglais qu’on écoute à longueur de temps dans « The voice » ou « La nouvelle star », ça faisait du bien de retrouver Brel, Aznavour, Berger, Delpech et autres, remarquablement bien interprétés par ce grand (très grand !) garçon au charme et au charisme indéniables, au talent incontestable
Il a aujourd’hui 22 ans, donc, il a pris de l’assurance et du métier et nous a de nouveau offert au petit Galli, durant deux heures, un éventail de ce qu’il y a de mieux dans notre chanson française.

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Il nous avoue d’ailleurs qu’il a eu beaucoup de difficultés à choisir ce répertoire varié de succès et quelquefois de chansons moins connues du grand public mais tout aussi belles… Il aurait pu y passer la nuit !
S’il n’a pas pu « tout » chanter, il a très bien dosé son tour plein de poésie, de musicalité, avec des chansons intemporelles de notre patrimoine. Il a évidemment rendu hommage à nos trois grands disparus cette année : Johnny Hallyday, France Gall, Jacques Higelin.
« Johnny -nous confie-t-il parce que c’est notre maître à tous et que sa disparition m’a fait beaucoup de peine. France Gall parce que c’était une grande dame et que si j’ai fait ce métier c’est parce qu’un jour j’ai découvert Michel Berger. Quant à Higelin, c’était un fou dans le bon sens, un fou génial et depuis des années… il est le chanteur préféré de ma maman ! »
Sa maman qui était présente dans la salle, à qui il a dédié « Tombé du ciel ».
Évidemment, son père était également à ses côtés et comme il adore lui aussi chanter, il l’invita sur scène, à ses côtés, pour interpréter avec lui « Salut les amoureux » de Joe Dassin. Un joli moment d’émotion.

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Avec Jean-Claude, son père – Avec Andrée Bonifay

Entre Ferrat et Bénabar, Berger et Lama, Goldman et Bécaud, Fugain et Brel, Ferré et Chédid, Sanson et Cocciante, il a su nous émouvoir, nous faire chanter avec lui, taper dans les mains et prouver qu’avec cette superbe voix, il pouvait tout chanter, choisissant avec intuition et sensibilité des œuvres qui lui vont, comme « La bête immonde » de Fugain, « Amsterdam » de Brel, « la Maritza » de Vartan, « L’indifférence » de Bécaud, « Les Carpentier » de Bénabar, « Marguerite » de Cocciante, qui fit passer un grand frisson dans la salle, « Quand j’étais chanteur » de Delpech; Delpech qu’il aimait beaucoup, qui l’avait fait gagner dans l’émission « N’oubliez pas les paroles » et à qui il avait rendu hommage en lui dédiant une chanson… ce qui déclencha un buzz, la rumeur disant qu’il était son fils ! Mais aussi en interprétant une magnifique chanson, très inspirée « Vie d’artiste » d’un certain… Patrick Sébastien qui, quand il le veut, peut faire autre chose que faire tourner les serviettes et serrer les sardines ! Une chanson vérité sur le chanteur qui n’a souvent « rien en banque mais tout à donner et ne changerait de métier pour rien au monde »… Profession de foi de bien des artistes et de Jimmy en particulier.
Chanteur et comédien, Jimmy a créé une compagnie et un spectacle musical « Ces gens là » autour des chansons de Brel, qui a reçu un beau succès à Paris et mériterait qu’il vienne jusqu’à nous. Il y joue Jacky.
Et enfin, bonne nouvelle, le voici qui écrit ses propres chansons, qu’il prépare un disque qu’on espère écouter bientôt. En attendant, il travaille  avec Claude Lemesle, l’un de nos plus brillants auteurs de chansons, dans le cadre des ateliers de celui -ci… Il est à bonne école ! Vous pouvez d’ailleurs retrouver un petit échantillon de Jimmy comédien interprétant avec brio et humour un texte humoristique qu’il a écrit et que lui a inspiré Claude Lemesle intitulé « La mygale et la souri », ou La Fontaine revisité !

A

Une belle route s’ouvre donc à notre bel artiste, qui le mérite, et qu’on espère retrouver bientôt au « grand » Galli ou ailleurs, avec son propre répertoire.
C’est tout ce qu’on lui souhaite… Et qu’on nous souhaite !

Jacques Brachet