Six-Fours – Villa Nuraghes
Jean-Marie SCHNEIDER
invité de l’association « Lumières du Sud »

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Mireille Vercellino, Présidente de l’association « Lumières du Sud », association vouée au cinéma qui est sa passion, a le chic pour inviter des gens aussi passionnés que passionnants pour parler du 7ème Art.
Et en ce 3 avril, c’est le romancier Jean-Marie Schneider qui était son invité.
Auteur de romans policiers, notre écrivain bandolais a vécu une curieuse aventure avec la télévision. c’est ce qu’il est venu nous raconter avec beaucoup d’humour.
Il faut d’abord savoir qu’il a créé une association , »Le cercle des auteurs bandolais » qui réunit quelque cinquante écrivains bandolais varois et qu’il a écrit plusieurs romans policiers, entre autre, un roman intitulé « L’affaire du Port d’Alon » qui a eu un certain succès. C’est un thriller qui raconte l’histoire d’un serial killer qui tue des jeunes filles et l’enquête va être dirigée par le commissaire Auguste Pitalugue.
L’histoire intéresse France 3 qui retient le livre et le propose à son comité de lecture, afin d’en faire une adaptation pour la télévision. Sur trois auteurs sélectionnés, c’est lui qui l’emporte et le voici qui signe donc un contrat d’exclusivité et un contrat de cession des droits d’adaptation après nombre de palabres, de discussion et de temps passé..
A partir de là, il va aller de surprises en surprises car, il l’a vite appris, une fois signé ce contrat, il n’est plus du tout maître du jeu et si on lui demande de temps en temps son avis, c’est juste par politesse car son avis pèse peu dans la balance !
Tout d’abord, le réalisateur Claude-Michel Rome décide que le Port d’Alon n’étant pas très connu, il est nécessaire de changer le titre. Ainsi le scénario deviendra « Le sang des Îles d’Or ».
Donc exit le Port d’Alon puisque le film se déroulera entre Hyères et Porquerolles, un peu à Toulon aussi à l’université Seatech de Toulon
Il faut aussi voir qu’une descente avec la technique importante et les techniciens qui suivent, auraient eu du mal à s’installer sur la plage du Port d’Alon.
Évidemment, les comédiens sont choisis sans qu’il ait son mot à dire mais cela ne le chagrine pas lorsqu’il apprend que les rôles principaux seront tenus par Antoine Dulery, Gérard Dubouche, Alexandra Vandermoot, Avy Marciano (Plus belle la vie), Isabelle Vitali (Nos chers voisins).
Petit à petit il apprend que son capitaine devient commandant que trois jeunes femmes assez sportives sont remplacées par une fille filiforme, la mine cuivre de Cap Garonne à Carqueiranne devient un blockhaus… et il n’est pas au bout de ses peines car les changements affluent au fur et à mesure que le scénario avance. C’est plus le parcours du combattant qu’un long fleuve tranquille !

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Mais bon gré malgré il suit le mouvement, se lie avec les comédiens dont Antoine Dulery qui lui dit n jour en rigolant : « Alors c’est toi le pervers qui a écrit ça… C’et quand même mieux notre scénario ! »
Il est vrai qu’alors Jean-Marie est bien obligé de passer sur beaucoup de choses car France 3 a des codes, les scénarios sont formatés à leurs exigences et qu’au final, comme l’indique le générique, le roman est « librement » adapté.
« Très, très, très librement adapté – nous dit Jean-Marie en riant – car lorsque j’ai reçu la matrice, il y avait quelques scènes, quelques convergences que j’ai retrouvées, l’ambiance du roman, la trame de l’histoire. A part ça, j’avais du mal a retrouver mes personnages et leur histoire Il y avait quand même des incohérences, et là, j’ai dû me battre pour qu’elles soient corrigées lorsque c’était possible. Mais une fois tourné, plus possible de revenir en arrière. »
D’ailleurs, preuves à l’appui, Jean-Marie nous a beaucoup amusés en nous lisant quelques scènes de son livre et en nous montrant à l’écran ce qu’elles étaient devenues !
Que reste-t-il de tout cela ?
 » Une belle et enrichissante aventure même si, durant quelques jours, j’ai eu un sentiment de frustration… qui est passé lorsque j’ai vu le score d’audience qu’a fait le film : près de 4 millions de téléspectateurs face à « The voice », ce qui n’est pas mal. Et même succès lors d’un nouveau passage et le passage sur TV5 Monde. Ceci a compensé cela ».
Si Jean-Marie a une belle plume, il a aussi un beau talent de narrateurs et grâce à lui, les spectateurs ont appris beaucoup de choses sur le tournage d’un film.
Et il est prêt à recommencer !

Jacques Brachet