Authentique varois ayant peu quitté le triangle le Revest – Toulon – la Seyne, il est aussi un authentique artiste qui fut professeur à l’école des Beaux-Arts de la Seyne après avoir été l’élève de Pertus aux Beaux-Arts de Toulon, et s’est installé depuis des années ans un atelier du Revest-les-Eaux.
Du plus loin qu’il m’en souvienne – comme le chantait Barbara – j’ai toujours vu œuvrer cet ami de longue date, pour l’Art avec un grand A, nous surprenant à chacune de ses expositions, initiateur de l’association ELSTIR qui, chaque année, nous fait découvrir de nouveaux talents en nous proposant l’annuel « Rendez-vous des Jeunes Plasticiens ». Mais plus loin encore, il fit très jeune parti du fameux Groupe 50.
Cinq ans après, le revoici donc à la Maison du Patrimoine de Six-Fours, installant ses nouvelles œuvres jusqu’au 18 mars... Et quelles œuvres car cette fois encore, il nous fait « du Dufresne » ni tout à fait autre, ni tout à fait le même tant il a cet esprit créateur et curieux de découvrir d’autres façons de s’exprimer.
Cette expo intitulée « L’Eau delà » est un jeu de mots pour nous emmener sur toutes les eaux, même « l’eau de là haut ». Ce pourrait être une fin en soi que l’au-delà, c’est en fait une renaissance autour de cet élément de vie indispensable qu’il conjugue à tous les temps, allant de la mer à la piscine, de la rivière à l’eau de pluie, tantôt résolument figuratif, tantôt presque impressionniste ou encore abstrait, et jamais en perspective mais nous offrant des images frontales comme l’œil ou un appareil photo peuvent nous les offrir.
Ainsi a-t-il choisi des formats originaux, tout en « cinémascope », en bandes très longues et très étroites. puis on peut admirer en clin d’œil, ces croquis à la gouache, de gens allongés sur le sable qui nous font devenir voyeurs d’anonymes se prélassant au bord de mer.
La mer, on la voit presque danser dans ce tableau dans lequel il a inclus des irisations métalliques qu’il a collées puis pressées sur la toile et on peut imaginer le soleil frappant ces vagues, lui donnant des reflets d’argent. Après quoi l’on passe sur ses « variations chromatiques » se déclinant sur des dizaines de petits formats aux camaïeux aussi inventifs qu’agréable à l’œil.
Avec Dominique Ducasse, adjointe aux Affaires Culturelles de Six-Fours et Dominique Baviera,directeur du service culturel.
Il nous fait ainsi voyager dans son monde, en nous offrant des paysages varois, corses et même polynésiens, certaines œuvres étant accompagnées de jolis textes poétiques signés Raymond Jardin, Daniel Lemaire, Guy de Maupassant et… Dufresne himself car il n’en est pas moins poète. Poésie que l’on retrouve dans toutes ces œuvres présentées, diverses et variées.
« J’aime mettre en valeur cet espace marin grâce aux horizontales, aux couleurs, aux jeux de lumière et ce thème dont le titre est bien sûr un jeu de mot, me permet de le décliner en profondeur. J’ai essayé d’être très personnel dans le rendu plastique », me confie-t-il.
Et il y réussit à merveille, en nous entraînant dans son monde liquide plein de charme, de poésie, de couleurs, de sérénité.
Michel, on peut aussi le découvrir en « autoportrait » dans le cadre de l’expo-hommage à Alain-François, à la Maison du Cygne.
Et puis, si vous voulez en savoir plus, rencontrez l’artiste autour d’un « Art-Thé », le samedi 10 mars à 15h, autour de ses œuvres installées à la Maison du Patrimoine.
On le retrouvera également à la cave-coopérative de Ste Anastasie, du 6 au 16 avril, où il proposera d’autres œuvres.
Jacques Brachet