MAGIQUE !
Ce fut une soirée aussi magique qu’émouvante et belle.
Les quelque 40 musiciens de l’Opéra de Toulon, dirigés par un Didier Benetti explosif et énergique, au piano Nobuyuki Nakajima, dit « Nobu » qui a signé tous les arrangements de cette ode à Gainsbourg, avec, au milieu, fluette, fragile, tout sourire, une magnifique Jane Birkin qui a posé sa voix, son souffle, sur ces arrangements splendides de Nobu…
J’ai très fort pensé à Gainsbourg qui, quoiqu’il ait pu dire de ses « chansonnettes », aurait été fier que tous ces petits bijoux qu’il a signés prennent cette dimension symphonique, lui qui aimait tant la musique classique et qui se prenait pour personne par rapport à Chopin, Dvorack, Beethoven Grieg qu’il a souvent empruntés…
L’émotion était à son comble dans cette salle full up qui a vibré avec Jane et ses complices et redécouvrir tous ces succès comme « Les dessous chics », « L’anamour », « Baby Alone », « La chanson de Prévert », « Fuir le bonheur », plus inattendus « La gadoue » succès de Pétula Clark, enlevé dans une orchestration de batterie de folie, ou « Requiem pour un con » très jazzy, très énergique…
De l’énergie, tous en ont eu à revendre, mêlant des moments d’humour, des moments de tendresse et de poésie, la voix de Jane se posant avec délicatesse, toujours près de la rupture, sur ces musiques qui prennent à cet instant une dimension de chefs d’œuvre classiques.
Le meddley instrumental fut aussi un moment magique joué avec une virtuosité digne des plus grands orchestres. Et notre chef d’orchestre, on l’a ressenti même si on ne le voyait que de dos, a pris un plaisir immense à cet exceptionnel concert.
Ultime estocade : la salle debout qui, après de multiples rappels, a entonné un vibrant « Joyeux anniversaire » (car c’était l’anniversaire de la dame !) pendant que tombaient les confettis que Jane ramassait par poignées… pour glisser dans son corsage !
Auparavant, dans l’après-midi, je rencontrai l’amie Jane avec un autre ami : Pierre-Jean Rey.
Ce photographe Toulonnais avait créé les studios photo Baobab à Toulon avant de s’exiler à Paris. Ami d’école, il m’avait pris comme attaché de presse et Jane venait souvent pour des séances photos. C’est là que nous nous sommes connus.
Mais la belle histoire recommence : Pierre-Jean et son épouse, la comédienne, scénariste, romancière Nicole Jamet se sont, depuis mars, réinstallés à Toulon, ouvrant une galerie photographique « La galerie 15 », 46 rue du Bon pasteur, où il accueille en résidence de grands photographes internationaux.
Et c’est de concert que nous avons retrouvés Jane, vite rejoints par Charles Berling. Moment de joie, de plaisir, de bonheur, même si l’on devait découvrir une Jane au poignet plâtré, dû à une mauvaise chute.
Quand je vous disait que ce fut une journée magique !
Jacques Brachet