Sanary – Hôtel la Farandole
La Russie à l’heure provençale

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Durant 15 jours, trois jeunes artistes russes ont été invités par Olesya Sudzhan, propriétaire de la galerie Kvartiras à Moscou et Eugeniya Plokhikh, responsable de la communication, en résidence à l’hôtel la Farandole afin de découvrir notre Provence et de nous en offrir leur vision à travers des toiles qu’ils ont peintes sur place.
C’est la troisième fois que la galerie organise un tel événement et cette année, aidée en cela par Georges Klimoff, le thème choisi était cette année « La route des vins ».
Ainsi nous trois artistes, Ekaterina Lebedeva, Viktoriya Pushina et Maksim Martirosyan, ont-ils sillonné à travers châteaux et domaines et nous ont fait découvrir en ce 7 octobre, soir du vernissage, leur ressenti, leur vision toute personnelle de ce que pouvait évoquer pour eux notre patrimoine viticole.
Une foule très mélangée lors de cette soirée, où se mêlaient la langue des steppes russes à celle de notre pays saupoudrée d’accents méditerranéens, en présence du Consul  de Russie à Marseille Alexander Pushnin, de ses deux vice-consuls, de Guillaume Tari, président des Vins de Bandol et parrain de cette manifestation.
Nos trois artistes ont fait de l’excellent travail et nous ont vraiment offert trois visions différentes de ce qu’ils ont vécu durant ces quinze jours à travers les vignes.
Nous avons eu le temps de bavarder avec nos trois artistes et de recueillir leurs impressions.

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B A

Ekaterina LEBEDEVA
Reconnue à Moscou pour ses oeuvres abstraites, l’Europe, la Chine et l’Amérique s’intéressent à cette talentueuse artiste et déjà nombre de collectionneurs possèdent ses oeuvres.
« Je peins au couteau en des couches épaisses, sur de grandes surfaces… et c’est très lourd ! – me confie-t-elle en riant – je viens d’exposer un mois à Moscou avec succès.
Ici, j’ai trouvé mon émotion dans la nature, particulièrement dans les arbres, qui sont de véritables sculptures. Lors de ces séances « plein air », je choisissais un lieu totalement isolé, sans voitures, sans personne et je n’en bougeais plus.
J’ai découvert des endroits où j’aimerais vivre !
C’est la première fois que je viens en France et c’est très différent de ce à quoi je m’attendais à découvrir. C’est encore plus beau car la nature, ici, est magnifique ».
Maksim MARTIROSYAN
De formation classique, il est à la fois portraitiste, caricaturiste mais là où il se sent le mieux, c’est dans les paysages qu’il traite à l’huile, à l’acrylique, à l’aquarelle, au pastel. Ses oeuvres sont très réalistse.
« Ici où que je pose mon regard – me confie-t-il – je vois des paysages, des vues, des cadres qui m’inspirent. J’étais déjà venu dans la région, Toulon, Bandol et je crois que si je restais longtemps ici, je ne cesserais pas de peindre !
J’ai visité, ces jours-ci, de nombreux domaines et châteaux et j’avoue que c’est très impressionnant !
En une semaine, j’ai eu le temps de m’imprégner des paysages, je m’y suis immergé, ce qui a totalement changé ma vision de la Provence.
De plus ici, les contacts humains sont faciles, les gens sont souriants, la barrière des langues n’est pas gênante.
Je vais vous faire une confidence : je suis fou des croissants français et, avec le vin, ça complète mon bonheur d’être ici ! »

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Viktoria PUSHINA
Elle est la benjamine du trio mais aussi la fille du Consul et poursuit ses études d’architecture et de rénovation à Moscou. Elle a vécu cinq ans à Bruxelles, deux ans à Paris, d’où sa maîtrise de notre langue.
En souriant, elle me dit : « L’architecture, ça me plait « moyen » mais ça me permet d’apprendre l’art, la technique, la rigueur, d’autant que dans l’université où je suis, je suis aussi des cours de dessin, de croquis, tout un éventail de pratiques artistiques.
Dans l’architecture, sont inclus la nature et la peinture et cela me donne de bonnes bases et une grande discipline. Ca me permet de suivre le bon chemin.
Ce que j’aime particulièrement, c’est découvrir les gens, leurs modes de vie et l’approche ici est très différente que chez nous. Je pense que la mer, le soleil, la température, la lumière ont forgé leur caractère.
Ici, j’ai surtout peint des personnages… avec souvent un verre ou une bouteille à la main ! »

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Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta