Ils sont comédiens, scénaristes, réalisateurs. Et potes.
Et de potes à époux, il n’y avait qu’un pas à franchir
Explication : Tarek et Philippe sont potes depuis des années. Au point qu’ils ont décidé de tout faire ensemble. Ce qui a déjà donné « Alibi.com » et « Baby sitting 1 et 2 »
Et ils sont tellement potes qu’ils sont échangistes, c’est à dire que si l’un des deux écrit le scénario, l’autre le joue et quand l’un joue dans le film c’est que l’autre le réalise… lorsqu’ils ne cumulent pas les deux ou trois fonctions !
De racine marocaine, Tarek a obtenu un brevet de technicien supérieur alors que Philippe a commencé, lui, comme animateur à la télé.
Rien donc ne devait les réunir et pourtant aujourd’hui ils forment un duo d’humour imparable avec succès à la clé.
Et ils nous proposent nouveau film totalement foldingue et percutant : « Épouse-moi, mon pote »
L’histoire
Yacine a obtenu un visa pour faire ses études d’archi à Paris. A la veille de l’examen, ses copains le font boire et le lendemain, il rate l’heure de l’examen.
Il va donc se retrouver en situation irrégulière et contraint de repartir au Maroc. Il préfère rester clandestin, vit de petits boulots, jusqu’au jour où il a une proposition. Mais il faut pour cela qu’il se marie. Ne trouvant pas de femme il demande à Fred, son co-loc de l’épouser !
A partir de là la situation va dégénérer dans la mesure où il jongle avec une double vie, entre normalité et gay attitude, d’autant qu’il est traqué par un certain inspecteur Dussart qui sent le coup fourré et le mariage blanc, que sa mère débarque pour connaître… sa femme et préparer le mariage marocain et qu’il a retrouvé la femme dont il est amoureux…C’est un film à 200 à l’heure truffé de gags et de situations loufoques qui s’entrechoquent.
Une histoire surréaliste, des gags de potache, des personnages déjantés, bref, un film totalement iconoclaste et irrésistible, de la même veine que les précédents, avec des comédiens épatants, deux doux dingues qu’on a plaisir à rencontrer au Six N’étoiles à Six-Fours.
Tarek, Philippe, à peine sorti du film « Alibi.com », vous revoilà sur les écran en moins d’un an !
Philippe : Oui, neuf mois après !
Tarek : Il faut dire que nous les avons écrit en même temps, Philippe avec « Alibi », moi avec « Épouse-moi » et que nous les avons tournés dans la foulée l’un de l’autre.
Vous collaborez ensemble depuis combien de temps ?
Tarek : Ça fait 18 ans que nous nous connaissons
Philippe : Nous nous sommes connus en BTS. J’étais ami avec Julien Arruti et Tarek est venu faire le troisième
Tarek : c’est la sixième fois que nous collaborons.
Philippe : Enfin, pour les deux premiers films nous n’étions que comédiens et nous avions des rôles secondaires : « L’arnaqueur » et « Paris à tout prix ». Après il y a eu les deux « Baby sitter », « Alibi.com » et « Épouse-moi mon pote » qui sort le 25 octobre.
Aujourd’hui, vous êtes, comme on dit « banckable » !
Tarek : Je ne sais pas si l’on peut dire ça mais c’est que ça a été très long à démarrer et qu’aujourd’hui, vu le succès, on nous prend au sérieux.
C’est pour ça que vous vous êtes lancés dans l’écriture ?
Tarek : Tout jeunes, nous avons toujours voulu être comédiens mais il faut du temps pour être connus et reconnus. Heureusement que pour moi, le déclencheur a été la série « En famille » qui a commencé à me faire connaître… et qui m’a permis de vivre de ce métier ! Nous en sommes à la 7ème saison.
Philippe : Si nous avons fait de la télévision c’est pour pouvoir aller vers le cinéma. Au départ ça a été difficile. J’écrivais des sketches, je faisais des vidéos que j’envoyais à toutes les chaînes. Seule Fun TV m’a répondu et de là je suis passé à Canal +. Malgré ça, comme personne ne nous appelait, qu’on n’intéressait personne, on a décidé de faire notre propre film.
Tarek : figure-toi que l’on nous disait qu’on écrivait trop « A l’américaine » et que ça ne marcherait jamais en France parce que les Français ne savaient pas faire ce genre de films.
Philippe : Alors on a cherché à écrire des scénarios plus économiques qu’artistiques pour pouvoir réaliser nous-mêmes. Ca ne s’est pas fait sans mal pour trouver l’argent.
Tarek : Et ça a marché, à notre grande surprise et à notre grande fierté ! Du coup, on a commencé à s’intéresser à nous.
Philippe : vu ce qu’il a coûté et rapporté, le premier « Baby sitting » a été élu le film le plus rentable de l’année !
Vous êtes tous les deux comédiens, scénaristes, réalisateurs. Comment vous répartissez-vous les tâches ?
Tarek : C’est mon premier film en tant que réalisateur et scénariste. Je l’ai écrit tout seul.
Philippe : Moi j’écris avec Julien Arruti. Mais chacun écrit de son côté puis fait lire le scénario à l’autre afin de voir si tout fonctionne. Et chacun reste maître de son film.
Tarek, pour un premier film, y être comédien, scénariste, réalisateur, ce n’est pas un peu compliqué ?
Oui et très stressant. Le film terminé j’étais aussi fatigué physiquement que moralement. C’est très dur d’être partout. Mais j’étais déterminé et… j’ai déjà envie de recommencer !
Et toi, Philippe ?
Pour moi, ça a été cool, je n’étais que comédien ! Mais je prépare déjà un autre film qui devrait sortir en 2019. C’est tiré d’un dessin animé que j’ai connu petit au Club Dorothée : « Nick Larson ». Ce sera une comédie d’action.
Vous faits des films comiques, dont on a bien besoin en ce moment. Quels sont ou ont été vos modèles ?
Philippe : Moi, c’est Pierre Richard. J’ai grandi avec ses films et c’est lui qui m’a donné l’envie de faire ce métier. D’ailleurs, au festival d’Avoriaz, nos chambres étaient mitoyennes et j’ai eu la joie de le rencontrer et de le lui dire. Il ne savait pas qui j’étais mais je suis heureux de cette courte rencontre.
Tarek : Moi c’est Peter Sellers. Pour moi « La panthère rose » c’est un film culte… Mais j’aurais du mal à le lui dire !
C’est donc bien parti pour vous ?
Tarek : Oui… pour le moment. On en profite au maximum tout en gardant les pieds sur terre car notre but, c’est de durer.
Philippe : Nous sommes lucides et nous savons que dans ce métier, tout peut s’arrêter du jour au lendemain..
Tarek : On vit un rêve éveillé, on essaie de vivre tout ça intensément…
Philippe : Et même si ça devait s’arrêter, on se dit que c’est toujours ça de pris. Ces moments que nous vivons, personne ne pourra nous les enlever
Propos recueillis par Jacques Brachet