Toulon – Le Liberté
Théma # 26 : « La raison du plus fou est toujours la meilleure »,

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Pendant la saison de septembre à juin, le Liberté organise un théma tous les deux mois environ. C’est une façon de regrouper autour d’un thème fédérateur un ensemble de manifestations et d’intervenants divers.
Présentation de ce premier théma pour la nouvelle saison par Pascale Boeglin Rodier co-directrice avec Charles Berling du Liberté, scène nationale, en compagnie de Thiefaine Samson responsable des programmations thématiques, et des artistes invités .
Zabou Breitman pour « Se souvenir des belles choses », un spectacle qui a demandé deux ans de travail, nous dit-elle, commencé en résidence au Liberté et joué à Avignon.
Moussa Sarr, qui a étudié aux Beaux-Arts de Toulon, présente des vidéos, et nous dit que l’artiste dans sa folie traverse le mur et en sort fabuliste. Il se revendique d’un humour qui fait réfléchir.
Jean-Marie Cartereau, plasticien bien connu dans la région et ailleurs, anime depuis 30 ans l’Atelier d’Arts du Centre Hospitalier Henri-Guérin de PIerrefeu (psychiatrie générale). Il pose la question de savoir si l’art rend fou ou bien s’il soigne. Certaines des œuvres de ses «élèves » ont été exposées dans des galeries d’art contemporain dans plusieurs pays à côté de grands noms de l’art d’aujourd’hui. L’exposition est à voir à la galerie Lisa dirigée par Jean-François Ruiz. (23 rue Pierre Sémard à Toulon).

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René Caussanel présente ses dessins au crayon : Portraits de La Borde, une sélection parmi 200 œuvres conçues à la clinique psychiatrique de La Borde où il fut pensionnaire pendant deux ans. Ce sont des portraits troublants, au crayon, qu’une modèle de l’artiste a qualifié de « portraithérapie ».
Les deux artistes d’Epectase, Corentin Fohlen et Printemps von Zilw, absents, furent présentés par Thiefaine Samson : Il s’agit de performances in situ, sans trucages. Les deux artistes s’emparent d’un paysage, au feeling, l’un pose, parfois d’une façon acrobatique, mais toujours pour décaler la réalité, en faire ressortir la folie, l’absurdité, et l’autre photographie. Ces photographies, intitulées « Le Philosophe » sont le moment le plus fort des expositions dans le hall.
Tout au long de ce théma il y aura des films dont « Une femme sous influence » de Cassavetes et « Pink Floyd The Wall » d’Alan Parker ; des documentaires ; des pièces dont « Folles de joie » de Paolo Virzi ; des conférences dont « L’Empire de l’or rouge » de Jean Baptiste Mallet qui raconte le capitalisme mondialisé à travers l’épopée de la tomate, posant la question de savoir si le monde est devenu fou ; un grand débat autour d’une question cruciale « Tous les artistes sont-ils fous ? » ; et tant d’autres choses…
« La raison du plus fou est toujours la meilleure », c’est une affirmation de Raymond Devos, choix judicieux qui ramène la folie à la lucidité et à la sagesse. Ce qui fait penser aux fous du roi, souvent des sages qui étaient en fait des conseillers du monarque. Je reprendrai la déclaration d’intention du Liberté : « Dans cette exposition où plane le goût de Raymond Devos pour « le sens du non-sens », sont réunies des œuvres d’artistes insolites, décalées, qui nous invitent à rencontrer cette part absurde de l’autre et de soi. Autant de propositions qui questionnent notre regard sur la loufoquerie, l’extravagance, l’aliénation… N’est-il pas pure folie que de vouloir être raisonnable dans un monde de fous ? » That is the question…

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Serge Baudot
Programme détaillé et renseignements www.theatre-liberte.fr et dans les lieux habituels. Tel : 04 98 00 56 76