Sanary
LES STENTORS… De grandes voix sous les étoiles

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Il est souvent des belles et grandes voix de France qui ont fait un tour à l’Opéra avant de venir à la variété.
Pour les Stentors c’est d’autant plus vrai que, s’étant mis à la chanson de variété – française, précise Mathieu Sempéré – ils continuent également à oeuvrer dans les opéras, les opérettes, les comédies musicales.
Dernière date d’un été très chargé, nos Stentors se sont arrêtés pour un soir sous les étoiles de Sanary et l’on peut dire qu’ils ont fait un tabac devant un parterre plein à craquer, mêlant chansons d’hier et d’aujourd’hui, chansons de province et airs d’opéras, ils nous ont offert un florilège de cette chanson française qu’ils défendent avec des voix… de stentors !
De « Mon amant de St Jean » à « Je viens du Sud », en passant par « Les Corons », « Les roses blanches » ou des titres de Stivell, des Muvrini, et pour finir « Nessun Dorma » tiré de l’opéra de Puccini « Turandot » qui fit lever le public totalement conquis par ces quatre magnifiques voix.
Voix qu’on avait retrouvées dans l’après-midi après les répétitions, confortablement installés dans le petit salon en plein air. Ces quatre mecs, en plus de leur talent, on un charme et un humour fous et l’on prit plaisir à converser avec eux.

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Tout d’abord une petite présentation s’impose :
Mowgli LAPS :
Je suis ténor, je viens de la Guadeloupe, j’ai fait le Conservatoire de Paris et je chante dans les opéras, les opérettes, les comédies musicales.
Vianney GUYONNET : Je suis baryton, je viens de Pierrefond, petite commune de l’Oise, j’ai commencé chez les Petits Chanteurs à la Croix de Bois, j’ai également étudié au Conservatoire, j’ai eu quelques prix et j’ai suivi le même chemin.
Mathieu SEMPERE : Je suis ténor. Je viens… du Sud, puisque de Montpellier,, j’ai également été Petit Chanteur puis j’ai fait le conservatoire et la Sorbonne, j’ai fait de l’opéra et j’ai toujours aimé la chanson française.
Jean-Philippe CATUSSE : Je viens du Sud aussi, de Rodez exactement. J’ai été organiste, j’ai appris le chant et j’ai découvert l’opéra. Puis j’ai rencontré ces messieurs et j’ai remplacé le quatrième qui est sur le disque, Christian Ashe, car il était pris ailleurs.

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Comment, de l’opéra, vient-on à la variété ?
Mathieu :
Pour ma part j’ai toujours aimé la chanson française et j’avais envie d’explorer de nouvelles manières de chanter, et surtout de transmettre aux jeunes ces chansons qu’ils connaissent peu ou pas et qui sont notre patrimoine.
Mowgli : C’est aussi une façon d’aborder d’autres musiques que l’opéra, mais nous continuons à chanter de l’opéra.
Mais la variété est une autre façon de chanter !
Mathieu :
Oui, l’opéra est une technique où la voix doit porter très loin. Pour la variété, c’est une tout autre technique puisque, déjà, nous chantons dans un micro. Nous avons donc dû nous adapter, moduler la voix et savoir manier le micro selon ce qu l’on chante, tout en gardant la puissance émotionnelle de la musique mais aussi des textes, car nous choisissons des chansons avec des textes forts.
Vianney : L’intérêt de reprendre des chansons, c’est de créer des harmonies en chantant à quatre, en duos ou en trios afin de donner une couleur différente et personnelle à ces chansons.
Comment se fait le choix de ces titres ?
Mathieu :
Il faut d’abord qu’ils plaisent à tous les quatre, que nos voix s’accordent dessus et qu’elles s’adaptent au thème que nous choisissons puisque chaque disque qu’on a fait a un thème : « Histoires de France », « Le cinéma », « Ma patrie », qui est le titre de notre dernier album.
Dans ce dernier, il y a des titres inédits, signés Jacques Vénruso, Lionel Florence, Goldman… et Mathieu et Vianney !
Vianney
: Oui, nous écrivons aussi tous les deux et lorsque des gens comme Florence ou Vénéruso nous proposent une chanson, difficile de dire non !. Pour Vénéruso, c’est lui qui est venu nous écouter chanter et qu a eu envie de nous écrire du sur mesure. C’était un défi pour lui ! On lui a parlé de notre thématique et sa chanson est le titre de l’album « Ma patrie ». Quant à nos chansons, c’était l’envie d’ajouter une petite pierre à l’édifice.

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Aujourd’hui, vous allez continuer à chanter ensemble et à alterner avec l’opéra ?
Mathieu : Oui, si ça marche ! D’ailleurs, nous repartons en tournée fin septembre et nous serons le 19 décembre à l’église de la Garde pour un concert de Noël. Nous devrions enregistrer un disque de chants de Noël.
Mais j’ai en préparation un autre disque en solo. J’en avais déjà fait un en hommage à Luis Mariano. J’ai envie de faire redécouvrir des chansons d’artistes d’avant les « yéyés » comme Patachou, Colette Renard, Gréco, Gianni Esposito… afin de ne pas les oublier et avec un orchestre différent et un accordéon.
Vianney : J’ai aussi des envies de faire un album solo et explorer d’autres champs musicaux comme le pop-rock, avec des chansons que j’ai écrites.
Jean-Philippe : Je m’occupe de jeunes artistes à qui j’écris des chansons car je suis auteur-compositeur, et que j’aide des artistes en début de carrière, à devenir des chanteurs professionnels. Et bien sûr, je continue l’aventure avec les Stentors !
Mowgli : Comme tous, j’ai envie de faire mon propre disque même si je n’ai pas l’intention de quitter le groupe.
Vous êtes quatre, vous aimez les comédies musicales… N’avez-vous pas envie d’en créer une ?
Mowgli :
Ca, c’est une chouette idée que tu nous donnes ! « Les trois mousquetaires » c’est déjà fait… Pourquoi pas « Les quatre fantastiques » ?
Mathieu : Ca manque un peu de femmes… Il nous faudra beaucoup de danseuses !!!

Éclat de rires général avec ces quatre Stentors fantastiques qui ne manquent pas d’humour et qui ne se prennent pas la tête. Ce qui nous change de ces « stars » d’aujourd’hui au talent limité et qui « se la pêtent ». Avec nos quatre mousquetaire, c’est la simplicité, la décontraction, on parle, on rigole, on fait des photos et ils nous ont même proposé de monter sur scène à la fin du concert pour faire une photo avec la foule !
Ah, si toutes les rencontres avec les artistes étaient aussi simples et chaleureuses !

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Jacques Brachet