En ce 15 juillet de canicule et pour le coup d’envoi de Jazz à Toulon 2017, 28ième édition, Richard Bona et le groupe Mandekan Cubano ont mit le feu à la place de la Liberté.
Mandekan Cubano c’est, réunis autour du prestigieux contrebassiste, Ludwig Afonso (dm), Osmany Paredes (p), Luisito Quintero (perc), Roberto Quintero (perc), Rey Alejandre (tb), Dennis Hernandez (tp), pour une musique qui mêlent l’héritage du jazz et des musiques traditionnelles afro-cubaines. Creuset d’une fusion brûlante et torrentueuse.
Trois percussionnistes ensemble c’est difficile sur le plan rythmique, il faut éviter la redondance, c’est à dire qu’ils fassent tous la même chose. Ecueil évité en beauté. Ces trois là sont au sommet, que ce soit le joueur des quatre congas, le joueur de tambours cubains, bongos, cajon et autres percussions, ainsi que le batteur : ils jouent parfaitement en contrepoint offrant un tapis rythmique diluvien qui vous transporte dans les rues de La Havane ; Ils sont flamboyants dans leurs solos. Un trompettiste parfait dans le genre, un tromboniste, le point faible du groupe, assez brouillon et rarement sur le temps dans ses solos. La révélation fut le pianiste, auquel Richard Bona laisse, avec raison, une large place dans les solos d’inspiration très jazz, mais également maître des expressions cubaines. Quant au leader à la basse électrique à cinq cordes, sa facilité, son agilité, la perfection des attaques à la mitrailleuse, la richesse de ses lignes de basse, son imagination dans les solos, son lyrisme, sont rares et époustouflants. Que dire de sa voix suave, caressante et envoutante, montant en douceur dans les aigus. C’est aussi un grand showman, sachant communiquer avec le public avec bonhomie, sincérité, humour et un plaisir évident. Naturellement il provoqua l’immense foule à chanter en l’imitant, et la fit se lever (du moins les assis) pour qu’ils s’agitent et tapent dans leurs mains. A noter un instant de calme vers le milieu du concert, la seule mais somptueuse ballade façon slow qui fit se pâmer bien des cœurs.
Départ retentissant du festival, en tambours, trompettes, et cetera…
Serge Baudot
Prochains concerts :
Lundi 17 :
– Place Bouzigue : Natalia M.King, chanteuse-guitariste pour une tout autre musique, qui revient après une longue absence. C’est un mélange de soul, blues et jazz. Gageons que là encore la surprise sera au rendez-vous.
– Place de la Poissonnerie à 17h30 avec Jazz Pana