Jamais le Six N’étoiles n’a vu autant de monde pour venir présenter un court-métrage !
Il est vrai qu’il n’est fait que de gens du Var, des Bouches du Rhône et des alentours. C’est Nicole Ferroni qui vient de plus loin… Aubagne… C’est presque le Nooord ! Puis il y a l’incontournable Yves Pujol qui, même s’il est né à Lille, ne peut pas être plus Toulonnais que ce qu’il est ! Alain Bouzigues est parisien mais son nom vaut bien qu’on lui accorde un morceau de notre région ! La toute jeune et si mignonne Clara Boyer, 11 ans, vient de la Ciotat et le « pas si jeune » Roman Gouguet, qui fait 17 ans mais en compte dix de plus, vient de Bordeaux mais vit aujourd’hui à Bandol. Enfin Stéphane Martinet qui est Seynois.
Au milieu de cette belle troupe ensoleillée, trône l’imposant Stéphane Zito, directeur de casting passé à la réalisation, né à Paris, parti à Bandol où il a vécu 20 ans, puis reparti à Paris pour mieux revenir à Ste Anne du Castellet voici 6 ans.
Tout ce beau monde s’est donc réuni pour présenter ce court métrage de l’ami Zito « Mad man… Fumer tue », une comédie drolatique dont MAN veut dire : Manque, Addiction, Dépendance. Mad signifie aussi en anglais, fou, furieux. Vous pouvez également visionner le clip et la chanson au titre éponyme, sur Youtube.
Ce fou furieux n’est autre que Notre ami Pujol qui devient totalement barge suite à la perte de son paquet de cigarettes, hurlant, vitupérant, cassant tout, s’en prenant à sa femme (Nicole Ferroni), qui reste d’un calme olympien devant ce fracassement… A moins qu’elle ne soit dans un état alcoolisé avancé !
Et ce qui devait arriver… Mais vous n’en saurez pas plus, il faudra aller voir le film… s’il est programmé près de chez vous car s’il a déjà était présenté dans quelques salles à la Ciotat, Marseille, Lyon, au festival de Gardanne où il a reçu le prix du public, et il est prévu dans quelque 70 festivals… A ne pas manquer !
« Au départ, nous explique le réalisateur, je me suis lancé un défi : faire un film sur la cigarette sans jamais en parler. C’est la subtilité du film. Autre subtilité, dans chaque scène il y a dans l’image un paquet de cigarettes afin de donner un indice car au départ, on ne sait pas trop ce que cherche cet homme dont la folie va crescendo.
Quant au clip, dont la chanson est chantée par Roman, elle été écrite pour la musique par mon oncle Pierre Zito (qui a écrit « Saga Africa » pour Yannick Noah entre autres et plus récemment « Retomber amoureux » pour Chimène Badi). Les paroles sont de Christine Battaglia, romancière six-fournaise.
Film et clip ont été tournés à Bandol et la ville, ses habitants et nombre de gens nous ont beaucoup aidé financièrement. Nous avons eu 321 donneurs allant de 5 à 2.900€. Le film ayant coûté 10.200€, nous avons récolté 9.000€ ! Le film a été soutenue par la ligue contre le cancer du Var.
Qu’est-ce qui pousse un directeur de casting à passer à la réalisation, Stéphane ?
L’envie de faire ce que je vois faire depuis 22 ans ! J’avais envie de faire autre chose depuis longtemps. Le film est écrit depuis sept ans mais à Paris je n’avais pas le temps. Revenu dans le Sud j’ai décidé de passer à l’action !
Le choix des comédiens ?
J’ai fait, voici quatre ans, un film pour France 2 avec Yves Pujol. Nous sommes restés amis. Nicole Ferroni, pareil, je la connais depuis trois ans et Alain Bouzigues, c’est une amitié de quinze ans. Roman et Clara, je les ai connus sur un casting voici deux ans.
Quant au clip, un jour Roman m’a dit qu’il chantait. Je l’ai écouté et je lui ai proposé d’enregistrer la chanson.
Comment vous et venue l’idée du film ?
Je l’ai écrit alors que je fumais encore. Mais je ne l’ai pas fait dans un but de juger les gens ou de donner une leçon aux fumeurs. Je ne suis pas un donneur de morale. Je voulais parler de ces trois initiales M.A.D en connaissance de cause. Après ça, chacun fait ce qu’il a à faire.
Le film propose de superbes images de Bandol !
C’est une ville que j’aime et tout a été tourné dans cette commune. Même l’appartement d’Yves et Nicole. Il a été conçu dans la salle « Le Bouffon du roi » qui sert à des tas de manifestations. Nous y avons construit le décor et beaucoup de Bandolais nous ont aidés, dont la ville de Bandol et j’en remercie le maire ».
Les deux jeunes comédiens ont bien sûr été découverts par casting mais chacun a déjà pas mal de métier derrière soi.
Roman Gouguet
Il est le jeune premier romantique par excellence et il fait tellement jeune malgré ses 27 ans !
Ce qui est d’autant plus amusant lorsqu’il nous parle de son enfance en disant : « Lorsque j’étais jeune ! »Il l’est encore, avec son visage d’adolescent.
« J’ai toujours eu envie d’être comédien. J’ai fait quelques écoles de Théâtre, à Brive la Gaillarde, Paris, le conservatoire de Bordeaux et beaucoup de figuration. Puis j’ai rencontré Stéphane qui m’a proposé ce film puis… un rôle dans « Planetarium » de Rebecca Zlotowski avec Nathalie Portman. Hélas, les scènes ont été coupées !
Et la chanson ?
J’ai fait de la danse, du piano, du chant et j’ai aussi toujours aimé chanter. J’ai d’ailleurs un album en prévision. Et je pense retourner sur le prochain film de Stéphane et mener les deux arts si cela est possible.
Clara Boyer
Cette jolie frimousse blonde aux yeux bleus est dans le métier depuis qu’elle a 3 ans… ou presque car à cet âge, elle fait déjà du théâtre et de la danse. Découverte par une agence de mannequins, les parents ont refusé, la trouvant trop jeune. A l’âge de 7 ans, l’agence revenant à la charge – et surtout pas poussée par ses parents, -tiennent-ils à le préciser – elle fait un tas de pubs : Intermarché, Chipie, Décathlon, Club Med, Andros, Renault Zoé… Puis on la trouve dans le clip des Prêtres : « Ecris l’histoire » de Grégory Lemarchand,. Elle est devenue la fille de Laetitia Milot dans « La vengeance aux yeux clairs » et repique au jeu pour la seconde saison. On l’a vue aussi auprès de Xavier Deluc dans « Section de recherche » et Samuel le Bihan dans « Alex Hugo »…
Petite fille sage s’il en est, équilibrée (ses parents veillent au grain) et pas du tout impressionnée par le métier, elle m’avoue qu’elle fait ça pour s’amuser. Même ses copines d’école (où elle travaille très bien) ne connaissent pas sa double vie. « Je suis intéressé par l’archéologie – m’avoue-t-elle – et j’aimerais bien continuer. Le cinéma, c’est une récréation ».
Alors que d’autres enfants sont acharnées à devenir des stars, elle, elle fait ça sans pression, sans chercher quoi que ce soit et peut-être qu’à l’adolescence, ce n’aura été qu’une jolie parenthèse… L’avenir nous le dira !
Yves Pujol – Nicole Ferroni
Yves Pujol, je le pratique depuis assez longtemps pour en avoir l’habitude.
Nicole Ferroni, je ne la connaissais que par petit écran interposé.
Mais j’ai très vite compris que ces deux complices allaient me mener la vie dure dans une interview de haut vol !
Comment se sont-ils retrouvés mari et femme dans ce film ?
« Yves : Nous nous étions rencontrés dans les festivals et j’avais gardé une mauvaise impression d’elle
Nicole : Et lorsqu Stéphane m’a proposé de jouer dans son film avec lui… J’ai dit non !
Yves : Moi aussi mais j’ai eu pitié car c’était pour elle une chance de se faire connaître.
Nicole : Finalement, nous avons couché ensemble et tout s’est arrangé ».
Joli début avant qu’ils ne décident de me dire que tous deux connaissaient Stéphane, voulait les avoir tous les deux et comme ça se tournait à Bandol, ils voulaient des acteurs avec l’accent.
« Nicole : Facile pour moi, je suis d’Aubagne et même si ce n’est pas dans le 83, nous avons aussi l’accent dans le 13. Dans la vie je peux le predre mais je peux très vite le reprendre pour jouer.
Yves : Tout le contraire de Céline Dion ! Pour moi, c’était cool de tourner à Bandol, je n’avais pas un gros déplacement à faire depuis Toulon ! Plus sérieusement, on a aussi aimé le scénario…
Nicole : Je n’ai pas tout compris ce qu’il fallait faire mais j’ai quand même compris que c’était pour défendre la cause du tabac.
Yves : Là tu te goures : c’est justement pour lutter contre le tabac.
Nicole : Ah bon. En tout cas, j’étais contente car c’est la première fois que je tourne un film. J’avoue que ça n’a pas été facile car j’ai l’habitude d’être sur scène, de dire un texte en continu alors que là tout est coupé en morceau, tu ne tournes pas les scènes dans l’ordre et tu refais vingt fois la même chose !
Yves : Et en plus, on a tourné en avril dernier et Stéphane nous a fait tourner dans de l’eau à 15°. Faut aimer ça !
Nicole : Oui, on a vraiment mouillé le maillot ! Mais bon, c’était pour aider un jeune metteur en scène…
Yves : Et puis, ce film est fait pour dissuader les gens à ne plus fumer. Si on est entendu, on aura atteint le but.
Nicole : Ça, c’est bien envoyé !
Yves : Tu vois, elle est gentille mais elle est bête… Elle est du 13 ! »
Voilà. Vous n’en saurez pas plus. Essayez de démêler le vrai du faux… si vous y arrivez !
En tout cas, ce fut une rencontre surréaliste !
Jacques Brachet