Six-Fours – Invité de Phot’Azur
Gérard Schmitt, l’homme à l’affût

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Natif d’Eourres, dans les Hautes Alpes, Gérard Schmitt fut agriculteur bio jusqu’à l’an dernier, aujourd’hui à la retraite.
Mais outre sa passion pour son métier, il a voulu, tout au long de sa vie, protéger la nature et pour cela, s’est développée chez lui une autre passion : la photographie.
Ainsi a-t-il d’abord parcouru la région avant de vouloir pousser plus loin ses découvertes. L’Europe, les pays scandinaves, l’Amérique, l’Afrique… Durant l’hiver où les terres agricoles demandent moins d’attention, il est parti en famille sur les routes, pour découvrir, fixer sur l’objectif, glorifier paysages et animaux.
Des heures d’attente pour deux ou trois photos
Invité de l’association Phot’Azur » à l’auditorium du Collège Reynier, il nous a offert l’une de ses thématique : la photographie à l’affût flottant.
Il s’agit, si l’on peut dire, d’embarquer sur une moitié de bateau, la partie inférieure du corps marchant ou nageant dans l’eau, la partie supérieure et l’appareil étant cachés sous une bâche, l’objectif seul sortant de celle-ci.
Après ça, il faut s’armer de patience pour que la faune aquatique s’habitue à ce drôle d’engin flottant qui, peu à peu, fera partie de son environnement et l’apprivoisera.
« Il faut- me dit Gérard – être très patient, le plus discret possible pour que, peu à peu, l’on puisse approcher de monde sauvage, afin de le déranger le moins possible, ne pas l’effrayer et qu’on puisse le photographier au plus près. On reste quelquefois des heures à attendre et si l’on rentre avec deux ou trois photos réussies, on est le plus heureux ! »

Triomphe $ Victory

Bio et photo… même combat
Car Gérard est un passionné de nature et ses deux métiers ne sont pas sans points communs :
« Tous les deux ont le même but. Faire du bio, c’est protéger la nature, le milieu naturel. Photographier c’est en montrer la beauté, l’utilité pour notre vie et pouvoir la montrer aux gens en leur faisant prendre conscience qu’il faut la protéger. Je me suis longtemps senti plus naturaliste que photographe d’art. Naturaliste c’est faire de la photo descriptive. Artistique c’est apprendre à cadrer, à attendre l’instant où l’on fera une photo originale, unique ».
Et c’est ce qu’il nous a démontré en nous offrant de somptueuses photos d’oiseaux.
Energie et investissement
Il a également écrit quelques livres à thèmes comme « La faune des Alpes » ou « Oiseaux des jardins » mais aussi ce magnifique livre d’art qu’est « Rapaces passionnément ».
« Ces photos, je les ai réalisées en France et en Espagne. Mais je ne pars jamais à l’aventure. Lorsque j’ai choisi un thème, je me renseigne pour savoir où se trouve l’objet de celui-ci. Il y a un long temps de recherche, de repérage, de préparation. Et suivant le lieu où le pays où je vais photographier, il me faut des autorisations de ministère de l’environnement. Je pars souvent avec une personne qui me guide et qui sait où trouver ce que je cherche. »
On le voit, notre ami est totalement passionné par ce qu’il choisi de faire pour magnifier la nature car c’est beaucoup d’énergie et d’investissement.
« Une belle photo, c’est une émotion, une lumière, une ambiance, un secret dévoilé – écrit-il – mais c’est aussi partager, témoigner de la beauté et de la diversité de la nature et faire prendre conscience de l’impact de nos actions sur l’environnement.
Et pour conclure il affirme : « Une belle photo, c’est une ode à la nature ». Et il nous l’a prouvé.

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Jacques Brachet