Toulon – Théâtre Liberté
Festival Numérique

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D’emblée l’éditorial du Liberté pose la philosophie de l’événement : « Quelle est la frontière entre réel et virtuel ? Pour cette quatrième édition, le Liberté poursuit ses explorations à la croisée des mondes entre réalité sensible et réalité numérique. Faire vivre une expérience simulée, interactive et spatiale : telle est la finalité de la réalité virtuelle, véritable système parallèle.
Le théâtre Liberté revendique une programmation pluridisciplinaire, il est donc de son ressort de présenter les arts numériques afin de permettre au public de découvrir comment fonctionnent l’image et le son dans ce qu’on appelle la réalité virtuelle. Pour ce faire diverses installations nous sont proposées afin d’entrer dans ce monde parallèle.
Salle Fanny Ardant : VRTIGO
Cinq installions de réalité virtuelle et de cinéma 360 issues de l’exposition VRtigo présentée à la Gaîté Lyrique en 2016.
De quoi s’agit-il ? On chausse une lunette spéciale, des écouteurs, et parfois une sorte de sac à dos, et en route pour le voyage. On se retrouve dans un monde en 3D où tout est possible. En tournant la tête dans tous les sens on accroit son champ de vision. C’est roboratif et dépaysant. On peut se retrouver aussi bien au paradis qu’en enfer. Les images sont très belles, on s’y noie complètement, ainsi que dans les sons, avec même des effets de vibrations sur le corps. A essayer sans appréhension.

Revue de détails :
-Notes on Blindness – Into Darkness, 2016 (24 min) – Langue française.D’Arnaud Colinart, Amaury La Burthe, Peter Middleton et James Spinney (Royaume-Uni, France). Avec la voix française de Lambert Wilson.Un voyage intérieur vers l’expérience de la cécité…
-S.E.N.S VR, 2016 (30 min) – Langue française.De Charles Ayats et Armand Lemarchand, d’après la BD de Marc-Antoine Mathieu (France).S.E.N.S VR raconte le voyage d’un marcheur errant dans un univers épuré et labyrinthique…Ce film devient une expérience interactive inédite, proche du jeu vidéo.
-The Turning Forest, 2016 (7 min 30) – Langue anglaise.D’Oscar Raby et Shelley Silas (Angleterre, Australie). Avec les voix de Wunmi Mosaku, Graeme Hawley et Isaac Whitmore.The Turning Forest est un conte de fées pour les grands et les petits, une rencontre entre un enfant et une créature fantastique…C’est vivre dans un dessin animé.
-Strangers with Patrick Watson, 2014 (5 min) – Langue anglaise.De Félix Lajeunesse, Paul Raphaël, Chris Lavis et Maciek Szczerbowski (Canada). Avec Patrick Watson.Journée d’hiver à Montréal. On se retrouve à vivre dans le studio avec le chanteur et compositeur canadien Patrick Watson, comme si c’était vrai.
-I, Philip, 2016 (15 min) – Langue anglaise sous-titrée en français.De Rémi Giordano et Pierre Zandrowicz (France). Avec Dounia Sichov, Nathan Rippy, Doug Rand, Helene Kuhn, David Gasman.Première production française. C’est l’histoire du robot Phil à qui on a implanté la mémoire de Philip K.Dick auteur de Blade Runner et Minority Report. On explore ainsi le mystère de la frontière entre robot et humain.
– Les falaises de V. De Laurent Bazin avec la collaboration de Line Brucena et Diego Losa.
Un repris de justice va échanger ses yeux contre quelques années de liberté. C’est le spectateur, muni de son casque et allongé sur un lit, qui devient le personnage principal.

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Dans le hall du Liberté se trouvent :
-ParcelL, installation vidéo de Jean-Loup Faurat (photo) de 2012 avec la musique de Hifiklub et Scanner.Une série de captations d’écrans de programmes télévisés aléatoires transformées par un dispositif particulier qui les présentent en grilles colorées évolutives.
-Nouvoson, le son en 3D de Radio France qui immerge dans le son. C’est à dire qu’on entend tous les sons alentours.Trois exemples sont là pour nous permettre d’y goûter : L’accent et la cigale (2016) de Nathalie Salles : plongée dans l’accent du midi et le chant des cigales. H-O-H ou l’histoire d’une goutte d’eau (2016) de Louis Boulloche : l’expérience que vit une goutte d’eau : fabuleux ! Une fille qui boxe (2014) de Lucie Geffroy, Marion Poussier et Cécile Bracq : tous les bruits d’une salle d’entraînement de la boxe.
S’ajoutaient à toutes ces installations la présentation de l’Application Edjing Mix Start Up Djit qui transforme un smartphone en platine ; des concerts avec les groupes : Cabaret Contemporain, Bleu Canyon (musiques électroniques), DJ Mendelboy.
Et aussi « Les concerts à emporter » de Vincent Moon et la Blogothèque, proposés par Phoenix, Pablo Malaurie, The Prettiots, Bill Ryder Jones,Alicia Keys, Lucy Dacus, Beirut, Onda Vaga, Phoenix, Alela Diane. Il s’agit de bousculer la façon dont on filme la musique. C’est de l’art brut, fimer la musique comme elle arrive, n’importe où. On dit que Vincent Moon a réinventé le clip musical. C’est assez frappant.
De quoi faire connaissance avec toutes ces nouveautés. On parle sans arrêt de la révolution numérique, sans toujours savoir de quoi il s’agit ; voilà une bonne occasion de s’en approcher, d’y participer, et de la savourer.
Il y a la réalité augmentée (Pokémon), la réalité virtuelle ; quant à moi je m’en vais au Prado à Madrid dans la réalité banale revoir « Le Jardin des Délices » de Jérôme Bosch (1453-1516) : avec son pinceau il avait déjà inventé bien des réalités : passées, présentes et à venir.

Serge Baudot