DEMAIN TOUT COMMENCE

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Samuel (Omar Sy) est resté un grand enfant, croquant la vie à pleines dents, inconscient et irresponsable. Il coule une vie de nabab sur la Côte d’Azur, jusqu’au jour où débarque une femme, un bébé dans les bras, qui le colle dans les siens, lui lance « C’est ta fille » et repart comme elle était venue.
Le voilà parti à ses trousses à Londres, le bébé sous le bras, se faisant voler ses papiers. La chance veut qu’un producteur (Antoine Bertrand) tombe sous son charme et l’engage comme cascadeur de cinéma.
Ainsi changera-t-il de pays, de vie, devenant le co-locataire de son producteur, et surtout devenant papa peu à peu. Un papa fantasque mais totalement fou de Gloria (Gloria Colston) avec qui il grandit… Jusqu’au jour où, huit ans plus tard, la maman réapparaît.
Comédie douce-amère, dramatique et émouvante à souhait où Omar Sy crève l’écran, non plus simplement en tant qu’acteur comique mais aussi bouleversant d’humanité et d’amour. Quant à Gloria, graine de star, elle est absolument craquante.
Hugo Gélin, digne membre de sa lignée, nous offre, après son très beau film « Comme des frères », un autre magnifique film où rires et larmes se confondent dans des situations, des sentiments mêlés mais chargés d’amour. Une belle réussite que ce film intitulé « Tout commence » et signé Hugo Gélin.
Hugo, grand et dégingandé comme son père, Xavier, Gloria petite frimousse adorable dont la complicité explose à Toulon où ils sont venus présenter le film. Omar Sy, malade, est arrivé très tard et n’a pas participé à la rencontre. Tout comme Antoine Bertrand.
On se pose alors la question : pourquoi viennent-ils ?
Heureusement Hugo et Gloria ont été magnifiques de gentillesse.

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Hugo, comment est arrivé ce projet ?
Ça n’était pas du tout prévu puisque j’étais en train de terminer l’écriture de ce qui aurait dû être mon second film. Ce sont Stéphane Célérier et Philippe Rousselet qui m’ont proposé cette histoire écrite par Jean-André Yerlès, adaptée d’un film mexicain.
J’ai trouvé l’histoire fantastique et j’ai tout de suite eu envie de le faire avec Omar Sy. Je ne voyais que lui et je m’étais d’ailleurs dit : « S’il refuse, je ne ferai pas le film ».
Pourquoi lui et pas un autre ?
Je connaissais et appréciais l’acteur drôle, chaleureux, sympathique et je me disais qu’avec son talent, on pouvait aller plus loin et faire découvrir une autre facette de lui. C’est une histoire familiale, il est papa (il a quatre enfants !) et je savais qu’il ferait un papa un peu irréel, élevant sa fille dans la magie quotidienne.
Vous jouez à la fois sur le rire et l’émotion !
Oui, comme dans la vie où il y a des hauts et des bas, des moments de bonheurs et de peines. J’aime mélanger les genres et j’avais envie de parler de ce qu’un enfant peut porter d’espoirs, faire changer une personne et parler de belles valeurs familiales.
D’où vient le titre du film ?
D’une phrase que Gaston Bachelard avait écrite et qui était le leitmotiv de ma grand-mère, Danièle Delorme. C’était une belle personne, une grande comédienne, une productrice passionnée qui, malgré quelques drames traversés, dont la mort de Xavier, son fils et mon père, n’a jamais rien lâché. Elle a eu une vie exceptionnelle, avait une pêche et un optimisme formidables, a bossé jusqu’à sa mort à 88 ans, avait créé une galerie d’art pour exposer de jeunes talent. J’ai eu le temps de lui faire lire le scénario et elle est partie au début du tournage. Je lui dédie donc ce film avec ce titre et le nom que je donne au producteur, joué par Antoine Bertrand : Bernie Delorme. Petit clin d’oeil.
A ce propos, c’est Antoine Bertrand qui joue ce rôle, qu’on vient de voir dans « Le petit locataire » !
Oui et c’est très drôle car je cherchais un comédiens qui ne soit pas connu en France – lorsqu’on a Omar Sy en vedette, on peut se le permettre ! – et je découvre Antoine (qu’on a vu dans la série « Caméra Café » et qui est canadien) qui accepte le rôle et qui, à la même période, accepte aussi le film de Nadège Loiseau. Du coup, il faisait le va et vient entre les deux tournages qu’il a tournés en même temps ! Et puis, une fois le film tourné, il me dit qu’au Canada il a joué « Intouchables » au théâtre et tenait le rôle d’Omar. ! Belle coïncidence, non ?

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Le choix de Gloria ?
Le choix était délicat car je cherchais une petite fille métis qui sache couramment parler français et anglais. Je suis tombé sur Gloria et ça a été le coup de foudre ! C’est un cadeau du Ciel.
Gloria sourit, belle comme un cœur, regarde son réalisateur et nous explique comment elle est venue sur ce film :
J’ai vécu dix ans en France et depuis deux ans j’habite aux Etats-Unis. Mon père est américain, ma mère est française et dirige une agence de mannequins et de comédiens. Elle a un jour reçu l’annonce pour le casting et m’a dit qu’elle me voyait bien dans le rôle. J’ai dit « pourquoi pas ? » et j’ai fait les essais avec Hugo puis avec Omar. Le soir même ils m’ont dit que c’était moi qui étais choisie.
– Sur le tournage – ajoute Hugo – elle s’amusait beaucoup, était toujours très concentrée et comprenait tout du premier coup. Il faut dire qu’elle est aussi, malgré son jeune âge (14 ans) rappeuse, DJ et a déjà fait un disque ! Et elle a des dons certains pour devenir une grande comédienne.
Hugo, certaines scènes ont été tournées dans la région varoise ?
Oui, le début et la fin du film. Nous avons tourné au Rayol Canadel, coin que j’adore, à Cassis, à Toulon, à Nice. Il faut dire que j’ai une partie de ma famille qui vit dans la région.
La famille compte beaucoup pour vous et vous avez suivi les pas de vos aînés !
Oui, j’ai eu et j’ai encore une belle famille et j’ai été baigné dans le cinéma. Mais je n’ai jamais voulu être comédien. Petit j’adorais raconter des histoires et dès 12 ans, je tournais des films avec mes copains. Je peux vous avouer que je ne sais faire que ça… Je ne vois pas ce que je pourrais faire d’autre. J’aime ce métier, c’est ma passion, mon plaisir, ça m’amuse mais je le fais très sérieusement… sans me prendre au sérieux !
Des projets ?
Eh bien, je vais m’atteler à mon troisième film… qui aurait dû être le second.
Après un premier sur la fraternité et l’amitié, le second sur la parentalité, le troisième parlera d’amour et tournera autour d’un couple. Je pense que ce sera une comédie romantique… comme je suis dans la vie !

Propos recueillis par Jacques Brachet