MIKA… Tout pour la musique
Si aujourd’hui, il est difficile de rencontrer Mika, tout comme autre chanteur d’ailleurs dont les équipes qui les entourent les encagent, les surprotègent, les éloignent du monde des médias (surtout lorsqu’ils sont régionaux !) et même de leurs fans, j’ai eu la chance de rencontrer Mika par deux fois. Et par deux fois, ce furent des rencontres chaleureuses, l’homme étant d’une gentillesse et d’une simplicité désarmantes… Ce qui n’est pas le cas de son entourage !
La première fois était au MIDEM où Frédéric Mitterrand lui remettait la médaille de chevalier des Arts et Lettres. Et l’on avait pu discuter avec lui sans problème. Il nous avait beaucoup parlé de la France et de l’honneur qui lui était fait avec cette médaille.
« La France, c’est mon enfance et une partie de ma jeunesse. J’ai été bercé par les musiques et les chansons de France. Il y a trois mots qui riment dans ma tête : France, enfance, tolérance.
Et mon amour de la musique vient de la France… Donc je ne peux qu’être heureux et honoré de recevoir ce témoignage.
Que représente justement la musique pour vous ?
Tout… ou presque. Enfant, j’ai beaucoup voyagé, j étais timide, solitaire, isolé et c’est la musique qui m’a aidé à m’intégrer, m’imposer. C’est pour cela que j’ai vraiment tenu tête aux maisons de disques qui voulaient que je fasse autre chose que « ma » musique. Je savais ce que je voulais et je crois que j’avais raison !
Vous écoutiez quoi ?
Beaucoup de choses car j’étais très éclectiques. J’écoutais Barbara, Aznavour, Gainsbourg, ce qui ne m’empêchait pas d’aimer la Callas ou les Beatles et de regarder « Les enfants du rock » ! J’ai aussi beaucoup voyagé, ce qui m’a ouvert à toutes les musiques car j’y étais sensible ».
Je devais le retrouver à Nice en 2011 pour un concert mémorable où il chantait aussi pour la première fois en Français. Et l’on avait repris la conversation tout aussi simplement.
Vous avez mis du temps à chanter en Français… !
Il y avait longtemps que j’ai envie de le faire mais, si je m’exprime assez bien en français, il n’en est pas de même pour écrire. Il me fallait donc trouver la bonne personne et avec Dorian, je me suis trouvé un alter ego. Nous sommes sur la même longueur d’onde, il comprend ma sensibilité et tout de suite nous nous somme reconnus. Lors de l’enregistrement de ce disque nous nous sommes enfermés dans un petit studio de St Rémy de Provence et très vite nous avons écrit la première chanson : « Karen », souvenir d’une rencontre dans un bar parisien, le 82.
Que vous a apporté Dorian ?
Une certaine façon de voir les choses, une façon de me renouveler, d’avoir une nouvelle inspiration tout en restant le Mika que l’on connaît, que les gens aiment. Je pense que dans ces chansons comme « Elle me dit », on me reconnaît quand même. Et puis surtout, une nouvelle envie de rechanter.
Vous n’aviez plus envie ?
A l’époque j’avais un peu perdue à cause de problèmes familiaux comme l’accident de ma sœur. Je me disais alors que par rapport à ces graves problèmes, chanter me semblait futile.
Et puis ma sœur s’est rétablie et la vie a repris… et l’envie de chanter aussi ».
Et il nous l’avait prouvé avec ce concert incroyable d’énergie, d’originalité. Loin du garçon presque timide de nos rencontres, il devient sur scène un personnage hors du temps, hors norme. Et il a cette belle phrase : « Je me perds dans la musique… et j’adore ça ! »
Et nous donc, qui allons le retrouver le mercredi 20 juillet au Festival du Château de Solliès-Pont, qui sera un superbe écrin pour ce nouveau spectacle.
BRIGITTE… L’aigle à deux têtes
Quelle est la plus belle : Sylvie ? Aurélie ?
Non… c’est Brigitte !
Eh oui, nos deux jolies demoiselles se sont trouvé un troisième prénom qu’elle ont fait siens.
Pourquoi Brigitte… et surtout pas « les » Brigitte car, direct, Amélie s’insurge :
« Vous dites « les » Téléphone ? Non, eh bien pour nous, Brigitte, c’est une entité
On peut quand même avoir une explication ?.
Brigitte, est venu par le fait que, paradoxalement, c’est à la fois un prénom désuet que portent nos mamans, notre boulangère, mais il est aussi porté par des femmes sulfureuses comme Bardot, Fontaine, Lahaie… Et Brigitte, en fait, c’est un peu tout ça : un mélange d’adolescentes attardées et néanmoins intelligentes, de femmes fatales et sensuelles, de provocatrices gentilles et mutines, qui semblent tout droit sortir d’une époque où le cinéma était encore en noir et blanc.
Vous avez quand même eu d’autres prénoms avant Brigitte !
Très jeunes – nous explique Amélie – nous étions, coachées par des hommes qui faisaient beaucoup de choses pour nos projets mais de ce fait, même si ce qu’ils faisaient était bien pour nous, cela nous empêchait de prendre confiance à nous. Nous pensions, chacune de notre côté que, tout en étant rassurées, ça nous rendait un peu prisonnières. D’ailleurs si, d’Amélie je suis passée à Mayane c’est parce que mon petit copain disait que mon prénom était ringard. J’ai donc pris mon prénom hébraïque. Aujourd’hui je trouve ça nul mais c’est ainsi ! Quant à Vendetta, ce n’était pas un prénom mais le nom du groupe de Sylvie.
comment vous êtes-vous rencontrées ?
Nous fréquentions les mêmes lieux, les mêmes univers, nous ne nous sentions pas libres, tout ça nous a rapprochées et nous avons eu envie de travailler ensemble. Nous avons commencé à écrire ensemble, à réaliser, à réfléchir sur notre image et bien sûr notre nom…Du coup, nous nous sommes totalement libérées et aujourd’hui nous assumons tout toutes seules… Nous n’avons besoin de personne…
Comme dit une certaine… Brigitte !
Et vous vous en sortez ?
Évidemment ! Pourquoi faudrait-il qu’ils y ait des gens et surtout des hommes pour nous aider à exister ? Ce sont des rencontres, des copains, des gens qui viennent quelquefois sur un disque, un spectacle, comme nous le faisons nous-mêmes souvent mais je le répète : on n’a pas besoin d’aide, on fait tout, toutes les deux, de A à Z !
Et je pense qu’on se débrouille pas mal !
La preuve : elles font leurs chansons, elles réalisent leurs clips l’album « Et vous, tu m’aimes ? » a été double disque de platine et en 2012 elles ont remporté la Victoire révélation de l’année sur scène. Leur spectacle est un régal pour les yeux et les oreilles : sexy et mutines en diable, lascives et coquines, mélange de Rita Hayworth et Arielle Dombasle, leurs voix s’accordent à merveilles et, si l’on n’est pas obnubilé par leur physique, écouter leurs chansons vaut le déplacement.
Déplacement que vous pourrez faire le samedi 23 juillet dans le cadre du Festival du Château de Solliès-Pont.
Jacques Brachet
Photos Christian Servandier