Lucrèce Borgia à Châteauvallon
dans un décor hollywoodien !

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Belle initiative que celle de la direction de Châteauvallon de nous inviter à voir l’envers du décor d’un spectacle aussi spectaculaire que « Lucrèce Borgia », d’après l’œuvre de Victor Hugo, la mise en scène étant signée par David Bobée.
David n’est pas un inconnu dans ce lieu puisqu’il y a déjà présenté « Hamlet » en 2012, « Roméo et Juliette » en 2013 et… « Lucrèce Borgia » en 2015.
Le voilà donc qui revient avec cette oeuvre sulfureuse, la légende ayant très maltraité cette femme que l’on a qualifiée d’immorale, d’incestueuse, d’empoisonneuse… Personnage donc haut en couleur qu’interprète Béatrice Dalle, pour la première fois sur une scène. Et c’est dans cet amphithéâtre au décor gigantesque qu’évoluent les comédiens, entre planches et eau puisque, pour le besoins de la mise en scène, a été installé un bassin de 20 m2 sur lequel sont posés des passerelles qui, au fur et à mesure du spectacle, évoluent, changées de place par les comédiens eux-mêmes.

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Alors en pleine répétition, ce sont Nathalie Anton, directrice adjointe et Stéphane de Belleval, chargé des relations publiques, qui reçoit le petit groupe qui a répondu présent à cette sympathique et originale rencontre qui avait pour but de faire découvrir la préparation d’un spectacle et ce que Nathalie nomme joliment « Le travail de l’invisible ».
En amuse-bouche, ils nous ont proposé – pour ceux qui connaissaient mal le tthéâtre – un petit historique de ce lieu mythique qui a aujourd’hui 50 ans passés et a été créé par deux fous géniaux et utopiques : Gérard Paquet et Henri Komatis, qui, étant tombés amoureux de cette bâtisse et de son environnement, décidèrent d’en faire un lieu de culture et de rencontres, un temple du théâtre, de la musique et de la danse, devenu aujourd’hui scène nationale.

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David Bobée

Installés sur les gradins, nous avons pu voir évoluer les artistes dans ce décor digne d’Hollywood, aux côtés d’un metteur en scène aussi passionné et talentueux que volubile pour parler de son métier et de ce spectacle incroyable, avec en prime, un petit coucou de Béatrice Dalle, tout sourire et décontraction.
Ce spectacle qui – nous confie David Bobée – a fait l’objet d’une grande tournée en France et en Asie, qui a été joué 140 fois, réunissant quelque 104.000 spectateurs !
Évidemment, dans chaque lieu où il se joue, le décor s’y adapte et nous avons la chance de le voir revenir en « XXL » nous dit en riant le metteur en scène. Jusque là, il n’a pas été joué à Paris. La boucle sera bouclée à la rentrée puisque les dernières représentations se dérouleront dans la capitale, à la Halle de la Vilette. Mais les Parisiens n’auront pas la chance d’avoir ce gigantesque décor !A Châteauvallon, ce n’est pas moins d’une cinquantaine de techniciens pour s’occuper du son, de la lumière, des décors, du plateau, le tout dirigé par Karim, le régisseur général.

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L’an dernier déjà, nous avions eu droit au somptueux spectacle du « Titanic », cette année encore Châteauvallon inaugure l’été avec faste avant de recevoir des pointures de la danse comme Angelin Preljocaj, un habitué des lieux, qui est né sur les planches de Châteauvallon (8 et 9 juillet), le Ballet National de Lorraine (12 juillet) ou encore Benjamin Millepied, au nom prédestiné, danseur étoile qui fut directeur de la danse de l’Opéra de Paris (22 et 23 juillet).
Mais pour l’instant, découvrons Lucrèce, alias Béatrice Dalle, qui a fait une entrée on ne peut plus remarquée sur les planches et qui a trouvé là un rôle à sa démesure dans un spectacle aussi démesuré, installé sur ce lieu mythique de Châteauvallon, en ces deux premiers jours de juillet.

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Jacques Brachet