Toute petite, Nadia chantait. De racines algériennes, elle a été bercée par la musique orientale, le raï puis la chanson française est venue à elle avant qu’elle ne découvre aussi le jazz.
Mais on n’en est pas là car, timide à l’extrême, elle s’enfermait dans sa chambre pour chanter, bien calfeutrée, à l’abri des oreilles indiscrètes, même celles de ses parents qui, durant des années, ne sauront pas qu’elle avait ce don et le découvriront lorsqu’à 17 ans, elle montera sur une scène !
C’est dire combien au départ, il y avait peu de chances que cette Hyèroise devienne chanteuse. Et pourtant dès 14 ans, elle écrivait ses chansons, paroles et musiques. C’est pourtant vers un master de lettres qu’elle se dirige et qu’elle obtient.
Malgré tout, à 11 ans, elle entre dans la chorale de son collège, un peu protégée par les autres puisqu’elle ne chante pas seule, mais elle est vite repérée et son professeur l’encourage à continuer.
Prenant peu à peu de l’aplomb, elle se retrouve dans l’association TGV (Troupe des Gaîtés Varoises) et monte enfin sur scène pour découvrir que là est sa voie, là est sa vie. Si la timidité, la pudeur et la discrétion sont des barrières lorsqu’on veut chanter, elle finit par les sauter une à une et à s’épanouir sur scène jusqu’à devenir directrice artistique du groupe. Elle se produira entre autres au Festival de la Chanson Française d’Hyères en 2007.
Puis elle va monter un trio « Les Clefs d’O » où là, elle découvre vraiment les trésors de la chanson française qu’elle interprète en les adaptant à sa voix, à son style.
Un style qui n’est pas tout à fait complet mais qui va encore s’étoffer par la découverte du jazz lorsque, en 2011, elle rencontre deux pointures : Louis Petrucciani et Jean-Pierre Llabador, ce dernier ayant joué avec Johnny ou encore Eddy Mitchell. Eux découvrent sa voix, elle découvre le jazz et Louis lui fait un beau cadeau : il lui demande de mettre des paroles sur des musique de son célèbre frère, Michel. Ils partiront de galas en festivals avec ces chansons qu’elle chante entre autres aux festivals de Jazz de Porquerolles ou au Fort Napoléon à la Seyne.
Belle parenthèse pour Nadia qui apprécie cette musique mais, curieuse de toutes les autres, ne désire pas devenir »chanteuse de jazz ». D’autant qu’elle écrit et compose.
Donc, exit le jazz – pour l’instant, précise-t-elle – et hélas, le disque des chansons de Michel ne sortira pas. Peut-être un jour…
Et voilà qu’elle va faire d’autres rencontres. Ses chansons sont prêtes, il lui faut trouver un studio d’enregistrement. Elle le trouvera pas loin de chez elle, à la Ciotat où Ylyès Yangui, finaliste de « La Nouvelle Star » en 2007, a créé ses propres studios, les studios Meyes.
Avec lui et Marc Bonet-Durbec, cinq chansons vont être arrangées et enregistrées signées de Nadia.
Des chansons où l’on retrouve un mélange de toutes ces musiques qui l’on bercée, du jazz à l’Orient en passant par la chanson française.
Et ce qui est formidable c’est que si vous l’écoutez une fois, à la différence de ces chanteuses d’aujourd’hui qui ont toutes la même voix et les mêmes mélodies qu’on oublie vite, vous la reconnaissez tout de suite. Une voix un peu haut perchée, sensuelle, ensoleillée, où se mêlent humour et gravité mais où il se dégage une belle joie de vivre.
Et quel talent, tant au niveau des musiques et des paroles !
Le disque est là mais déjà elle s’attelle à un prochain disque, et, entre deux concerts, ce sera pour elle un été studieux à peaufine ce prochain CD avec le même compagnonnage et dans le même studio d’Ylyès.
Un belle chanteuse à découvrir.
Jacques Brachet
https://www.facebook.com/nadia baba.102