31 apiculteurs, un lavandiculteur, des producteurs huile d’olive et de jus de raison bio, des fabricants de fromages fermiers… Une belle réunion d’artisans pour cette grande fête du miel qui s’est déroulée dimanche à Mouans-Sartoux, avec, au total 6000 visiteurs sur la journée.
Une belle réussite.
Si les abeilles ont une reine, l’abeille a été reine à cette grande fête, ainsi que ces apiculteurs de Provence grâce à qui des mils magnifiques sortent de leurs ruches.
Depuis l’apparition de l’apiculture moderne au XIXe siècle, la région Sud-Est est une des premières régions apicoles de France. La Provence bénéficie de nombreux facteurs favorables au développement d’une apiculture professionnelle :
– Des conditions climatiques propices à un développement rapide des colonies d’abeilles au printemps.
– Une flore méditerranéenne riche de nombreuses espèces mellifères qui produiront des miels très typés.
– Différentes périodes de floraison, février/mars pour le romarin ou septembre/octobre
Dans le cadre d’une année habituelle, la production globale de miels de Provence est de 2000 tonnes (toutes variétés de miels confondues), ce qui représente 10 % de la production nationale. Mais depuis ces trois dernières années, la production régionale a nettement chuté, oscillant entre 1200 et 1500 tonnes par an. En cause : les mauvaises conditions climatiques et l’affaiblissement des ruches… une tendance qui se vérifie également au niveau national. Essentiellement composée d’exploitations familiales, attachées à la qualité de leurs miels, l’apiculture provençale se caractérise par une forte implantation d’apiculteurs professionnels
et de loisirs. Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 350 apiculteurs, dont 110 pour le seul département du Var, exploitent plus de 150 ruches.
Reconnus pour leur qualité aromatique, les miels de Provence sont profondément marqués par leur origine florale et végétale typiquement provençale. Le terroir exceptionnel favorise une flore riche en espèces mellifères, les conditions climatiques sont propices à un développement des colonies d’abeilles et les floraisons précoces permettent une activité des abeilles sur une longue période. Ces atouts ont permis un développement dynamique de l’apiculture en Provence.
Issus de la flore spontanée de Provence ou de butinages sur des cultures spécifiques à la Région, les miels de Provence sont classés en deux grandes catégories :
Les miels polyfloraux
Appelés aussi miels mille fleurs, ces miels possèdent une origine florale dominante. Uniques et inimitables, ils sont le produit de l’alliance de toute la flore d’un terroir. D’une saveur aromatique sans excès et d’un arôme délicat, ils sont généralement produits en été.
– Le miel toutes fleurs de Provence : Reconnue par l’attribution du label rouge, il possède une richesse gustative rare dû à l’association des différentes origines florales ;
– Les miels de montagne : Miels aux saveurs et arômes variés selon l’altitude du butinage des abeilles sur la flore mellifère des Alpes de Provence.
Les miels monofloraux
– Le miel de lavande : miel provençal par excellence, il est recherché par les gourmets pour
sa saveur aromatique prononcée. D’une belle couleur jaune doré (lavande) ou d’une teinte
claire (lavandin), il doit être travaillé par l’apiculteur, à partir de sa production en juin juillet,
pour devenir onctueux avec une consistance fine.
Il possède le Label Rouge depuis de nombreuses années.
– Le miel de romarin : produit en mars et avril, ce miel est clair avec une odeur subtile et une
saveur délicate qui exhalent toutes les senteurs de la garrigue.
– Les miels de bruyère : le miel de bruyère blanche de printemps se distingue par sa teinte marron foncé et son odeur prononcée de réglisse, de cuir tanné et ses arômes caramel et cacao. Le miel de bruyère rose d’automne possède une odeur et un arôme intense très persistant. Il se présente souvent sous forme de gelée.
– Le miel de châtaignier : d’une couleur brune allant du clair à très foncé selon sa provenance.
Il a une odeur forte et pénétrante et possède une saveur tannique légèrement amère.
Sous le soleil de Provence, les visiteurs ont pu approcher les abeilles sans peur, les regarder travailler et rencontrer ces apiculteurs passionnés par leur métier. Ils ont pu découvrir et apprécier tous ces miels aux saveurs magiques et aussi voir tout ce qui pouvait découler des produits de la ruche, comme la cire, la gelée royale, le pollen, le propolis et même le venin, étudié par les scientifiques pour leurs propriétés thérapeutiques.
Et puis, des chefs ont proposé plein de recettes à base de miel, toutes plus appétissantes et goûteuses les unes que les autres.
Une journée plein de couleurs, de saveurs, de senteurs, qui nous ont appris beaucoup sur ces hyménoptères bien utiles dont les espèces pourraient être menacées si l’on n’y prend garde.
JB