Si l’on a beaucoup parlé, écrit, exposé sur la guerre de 14/18, peu de choses ont été faites autour de la Marine et de cette guerre qui s’est déroulée sur le pourtour de la Méditerranée.
C’est aujourd’hui chose faite, grâce au Musée de l’Histoire Maritime de St Tropez et de son conservateur Laurent Pavidis c’est chose faite avec cette exposition qui s’est déroulée en Mai-juin de cette année.
Et voilà que grâce à Christina Baron, conservatrice du Musée de la Marine de Toulon, cette exposition initiale s’y installe jusqu’au 8 Mai, augmentée de nouveaux documents issus des fonds propres du Musée (affiches, photos, journaux, médailles, manuscrits, tableaux, objets, maquettes, documents officiels ou « secret défense ») et du Conservatoire de la Tenue, sis à l’Arsenal de Toulon, musée orienté vers les costumes, qui a prêté diverses tenues de marins.
« L’on connaît tout ce qui s’est passé sur les fronts nord et ouest mais en fait, on connaît peu le rôle fondamental qu’a joué la Marine sur le pourtour de la Méditerranée durant cette guerre – nous explique-t-elle : le blocus, le ravitaillement, le transport des troupes, les sous-marins… C’est aussi des histoires individuelles d’hommes, de matelots engagés qui sont restés anonymes. D’ailleurs cette exposition est ponctuée de destins de marins ».
Ainsi a été imaginée pour les visiteurs, une grande fresque chronologique qui permet de connaître ce qu’a fait la Marine avant 1914 jusqu’à la fin de la guerre. Il suffit de suivre cette frise pour découvrir les faits d’armes, les bateaux ayant participé à cette guerre, qu’ils soient bateaux de guerre, de pêche, de commerce car tous ont été mis à contribution. Et les femmes ne sont pas oubliées dans ce drame puisqu’elles ont dû remplacer les hommes partis au combats, qui n’en sont pour beaucoup pas revenus.
Ainsi, voit-on, reconstituée en maquettes, une partie de la Flotte avec les unités d’importation, le Bouvet, le Jeanne d’Arc, le Ville de la Ciotat, le croiseur-cuirassé Foudre, les sous-marins et les bateaux de pêche.
Ainsi redécouvre-t-on les costume de travail des matelots, les uniformes des premiers maîtres, des capitaines de frégate, des fusiliers maris.
Ainsi peut-on visionner un film tourné en 1917 à la gloire des sous-maris allemands, et admirer une superbe maquette du paquebot poste la Plata, des Messageries Maritimes.
Les tranchées aussi ont existé sur le Front d’Orient et un diorama nous les fait découvrir.
Des cartes nous présentent les lieux stratégiques mais une, particulière nous montre les 40 principales épaves qui ont fait le plus de morts. Mais on en dénombre trois fois plus.
Christina Baron nous a fait revivre cette épopée méditerranéenne avec talent et l’exposition est vraiment passionnante, étonnante.
Le public qui aime l’Histoire, y trouvera son compte et cette exposition a également été conçue pour les scolaires qui devraient, plus que dans un livre, se rendre compte de ce qu’a été cette guerre, pas si lointaine de nous et comment la Marine a contribué à la gagner.
Elle rend bien sûr aussi hommage à tous ces marins , quelques 500.000 hommes courageux et anonymes qui sont morts pour la France.
A découvrir jusqu’au 8 mai.
Jacques Brachet