Davide ESPOSITO, l’Italien de France

Comme « Gigi l’Amoroso », Davide Esposito est napolitain.
Un Napolitain qui vit entre Italie et France, qui enregistre des disques en Italien mais propose des chansons à nombre de chanteurs français, aidé par quelques auteurs comme Plamondon, Lama, Miossek…
Les chanteurs qu’il a chanté sont tous des pointures, de Nolwenn Leroy à Hallyday en passant par Pagny, Pokora, Céline Dion, Hélène Ségara, Vincent Niclo, Grégory Lemarchal et plein d’autres.
En Italie il travaille aussi avec des pointures comme Lucio Battisti, Lucio Dalla, Pino Daniele… La crème italienne comme la crème française.
Davide, comme son comparse Cocciante, joue donc entre deux pays avec bonheur.
Comment est-il venu travailler en France ?

« Par hasard – me confie-t-il avec son bel accent – je bossais en Italie quand un producteur français m’a demandé si j’aimerais travailler pour des chanteurs français. Tout en précisant que je ne maîtrisais pas bien la langue française j’ai accepté de travailler avec des auteurs français. C’est ainsi que j’ai rencontré Plamondon, Miossec, Lama…
Les chansons que j’écris en Italien, je les garde pour moi ou pour des chanteurs italiens. En ce moment je travaille avec de jeunes chanteurs comme Anna-Lisa Scarrone, Giaggio Antonacci, Nina Zilli…
Vous sentez-vous plus auteur-compositeur ou chanteur ?
(Il rit). Pourquoi choisir ? J’aime créer des chansons mais j’aime tout autant me retrouver sur scène et chanter. C’est ce que je fais en Italie et ce que j’espère pouvoir faire en France. J’ai envie de suivre ces deux chemins.
Vous avez enregistré trois CD : « Amore eterno », « Un uomo », « Roma California » qui vient de sortir. Sont-ils sortis dans les deux pays ?
Les deux premiers, oui, le troisième n’est pour le moment sorti qu’en France. Le single que je chante avec Nina Zilli « Amore vero », version italienne de « Guilty » devrait bientôt sortir en Italie.
Alors que vous écrivez des chansons, pourquoi sortir des adaptations de chansons américaines ?
C’est un projet que j’ai depuis longtemps. Lorsque j’étais jeune, j’écoutais dans la voiture de mes parents, ces chansons californiennes. J’adore ce son unique, j’ai trouvé qu’il y avait un lien entre le son napolitain et j’ai eu envie de retrouver ces chansons qui ont bercé ma jeunesse, en les adaptant en Italien. »

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C’est ainsi qu’on retrouve les verisons de « Hotel California » devenu « Nell’hotel California », « Sognatore », la version de « Daydreamer », plus connue en France sous le titre de Claude François « Le mal aimé », « Sognando la California » qui n’est autre que « California dreaming », « Amore vero » qu’il chante en duo avec Nina Zilli qui est la version de « Guilty »….
Belles mélodies qui prennent évidemment une autre couleur en Italien. Mais il nous offre tout de même deux inédits : « Tu sei la ragione » et « Insieme », tout aussi réussis.
Sa voix est cassée comme seuls les Italiens en possèdent. Elle enveloppe superbement ces standadrs « italianisés » !

Davide, comment travaillez-vous avec ces artistes français ? Ce sont eux qui vous demandent ou c’est vous qui allez leur proposer des chansons ?
Ce sont les hasard de la vie, tout simplement. Par exemple, j’avais écrit une musique et mis des paroles « en yaourt » dessus. Miossek l’a entendu et a écrit un texte qu’il a proposé à Johnny. C’est devenu « Un nouveau jour ». J’ai un jour rencontré Nolwenn Leroy qui m’a demandé si je pouvais écrire une musique à consonances celtiques. Et c’est devenu « Juste pour me souvenir »… Ce sont ces rencontres qui me donnent des idées, qui m’inspirent.
Il y a aussi eu Grégory Lemarchal dont le producteur a entendu « Io so che tu » que je chante et qui m’a proposé de faire l’adaptation. « Ecris l’histoire » est devenu un énorme succès et ça a été une belle rencontre avec Gregory, hélas trop brève.
Vous avez également fait deux duos, l’un avec Julien Doré « Vi da te », l’autre, « Dolce vita », avec la sublime Claudia Cardinale… Ce n’est pas rien !
(Il rit) Claudia, ça a été une belle rencontre, encore due au hasard. Nous nous sommes rencontrés dans une soirée caritative. J’ai été très impressionné mais j’ai eu le courage de l’aborder. Elle est d’une grande simplicité et je lui ai proposé le texte de « Dolce vita ». Elle a très vite dit oui, nous sommes entrés en studio et la première prise a été la bonne ! Ca a été un moment plein de charme.
Ma rencontre avec Julien Doré s’est aussi faite par hasard dans un studio d’enregistrement. Le courant est aussitôt passé entre nous et nous avons décidé de bosser ensemble et de cette collaboration est née « Via da te » C’est tout simple. Tout est une question de feeling !

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Tout simple en effet et à chaque fois cela donne un succès. Succès qu’aujourd’hui Davide ne compte plus, tant il est demandé et fait mouche à chaque fois.
Car Davide sait très vite capter la personnalité, les envies des artistes. Et ça donne « The day we made God cry » sur le disque « Baryton » de Florent Pagny, « Sans attendre » pour Céline Dion, « La neige en été » pour Sylvie Vartan, « Ce que je suis » pour Vincent Niclo, avec la collaboration de Serge Lama, « Là où je pars » pour Emmanuel Moire et bien d’autres.

Vous avez commencé le piano très tôt. Quand s’est-on aperçu que vous aviez l’oreille absolue ?
(Rires) C’est ce qui se dit mais tout est relatif… Disons que j’ai « presque » l’oreille absolue !
J’ai commencé tout jeune à jouer sur l’orgue de ma grand mère. Il suffisait que j’entende une chanson une fois pour qu’aussitôt je la joue. Stupéfaite, ma mère a décidé de m’acheter un piano. C’est alors devenu très vite une passion. J’ai fait trois ans de piano classique puis je me suis dit que ce n’était pas ça que je voulais faire. Et je suis parti sur la variété. »
Lorsque vous écrivez une chansons, avez-vous du mal à vous en séparer ?
Quelquefois, oui, c’est vrai. Mais si elle m’a été demandée, je la donne volontiers. Je ne peux pas toutes les garder pour moi et lorsqu’elles sont bien interprétées, je suis fier de moi et je ne regrette rien. Au contraire, ça me rend heureux.

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Heureux nous aussi d’avoir pu bavarder avec un si talentueux artiste, d’avoir apprécié son bel accent ensoleillé et en espérant nous retrouver sur la tournée.

Jacques Brachet