Un four à pain renaît en Ardèche

A

L’Ardèche est le pays des châtaignes, du pont de l’Arc et de la fameuse grotte Cosquer, d’Antraigue aussi, petit village devenu célèbre et incontournable grâce à Jean Ferrat…
C’et aussi une région de paysages magnifiques et de petits hameaux disséminés où il fait bon vivre.
Je suis Ardéchois grâce à mon père et cette région a toujours été la mienne. Tout comme ce petit hameau de rien du tout qu’est le Régenge, entre Antraigue et St Andéol de Vals.
On y respire la paix car, même si Vals les Bains est une station thermale réputée à quatre kilomètres de là, une quarantaine d’habitants y vit sans problèmes, et certains ont des liens familiaux.

C B
D E
Mais en fait, il est certains d’entre eux qu’on salue en les croisant sans vraiment les connaître.
A l’entrée du village, un four ancien se mourait lentement.
Un jour vint l’idée à quelques-uns de le remettre en état et de pouvoir y refaire, comme avant le pain familial mais aussi, pourquoi pas, y faire cuire toutes sortes de choses comme le sanglier puisqu’il y a quelques bons chasseurs dans le coin !
Ainsi fut dit. Ainsi fut fait, avec l’accord du maire de St Andéol de Vals, M Bernard Meiss, dont dépend le village et le four qui est communal.
Et voilà que, sous la houlette de Paul Bernard qui réuni autour de lui toutes les bonnes volontés, avec l’aide de la mairie et de quelques sponsors, le four a repris vie.
Paul nous confie qu’ils ont mis quand même une quinzaine de jours à tout remettre à neuf… à cause des femmes qui, chacune leur tour, leur apportaient le ravitaillement, les boissons, le café… ce qui donna lieu à des moments on ne peut plus conviviaux autour de la table commune.

F H G
J I
Mais le résultat est là : un four tout beau dans lequel, comme dans « La femme du boulanger », le premier allumage fut un joli moment de joie et d’émotion.
Et pour couronner le tout, voici quelques jours, tout ce petit monde était réuni, maire et municipalité en tête, et Elisabeth, la correspondante du Dauphiné,pour inaugurer comme il se doit ce four qui va redevenir le cœur battant du village puisque appartenant à tous.
L’on avait peur des orages qui tournaient depuis quelques jours et qui sont souvent très violents dans cette région.
En fait, l’on eut une journée de plein été avec un « cagnard » pas possible, à attraper des coups de soleil… jusqu’à ce qu’explose l’orage vers les 19 heures.
Mais, depuis 11h, on avait eu le temps de festoyer, goûtant le premier pain sorti du four. Et suivirent les pizzas, les gratins, le sanglier et plein d’autres mets cuits au feu de bois, qui avaient un goût particulier. Un goût des saveurs d’autrefois, un goût de fierté et de joie d’avoir réussi le challenge.

K L M
N O P

Et puis, quel plaisir de se retrouver à plus de 40 autour d’une tablée au soleil où chacun apprenait à se connaître les uns les autres ou d’autres se retrouvaient car, comme dans les villes, ce n’est pas parce qu’on vit dans un village qu’on se voit, se croise se fréquente tout le temps.
Après les agapes et pour ne pas se quitter si vite, chacun vaquait, qui en s’abritant du soleil pour bavarder, qui pour jouer à la belote ou évidemment, à la pétanque !
Ce fut une journée de joie, amicale, chaleureuse, qui resserra des liens.
Le lien était aussi fait  par tous les gamins qui, eux, n’ont pas de problèmes pour se rencontrer et jouer ensemble. Et lorsqu’on a connu les années  55/60 où l’on était alors nombreux, on a vu  peu à peu le village se vider des enfants. Maintenant une nouvelle génération vient se réinstaller et les ruelles et les champs résonnent à nouveau du retour des gamins, aujourd’hui petits-enfants des gamins que nous étions alors.
Bien sûr, il y a toujours deux ou trois mauvais coucheurs qui ne participèrent pas à la fête mais la majorité était là et la convivialité omniprésente. C’était ça le principal.
A tel point que, dès le lendemain, on se parlait d’un chemin à une fenêtre pour reparler de cette belle journée, se promettre de ne pas rester chacun dans son coin et de récidiver autour de cette belle bâtisse rénovée et d’une table où se dérouleront encore, on en est certain, de beaux moments d’amitié.
Avec un peu de retard ce fut une belle Fête des Voisins et chacun est prêt à récidiver !

Q