En cette période de fêtes, réjouissons-nous de voir arriver des CD, des talents, des chanteurs français qui chantent des nouveautés (enfin !) des voix hors du commun
Entre autres deux voix exceptionnelles dont l’une nous enchante depuis 50 ans et l’autre nous a été révélée voici peu de temps.
Ce sont Michèle Torr, qui fête ses 50 ans de carrière – Eh oui, déjà ! – et Vincent Niclo un petit nouveau qui, depuis deux, trois ans, nous amène de surprises en bonheurs.
Vincent NICLO « Ce que je suis » (TF1 Musique)
Après un disque avec les chœurs de l’Armée Rouge, un hommage à Luis Mariano et un passage sur scène avec, s’il vous plaît, Nathalie Dessay pour la reprise de la comédie musicale « Les parapluies de Cherbourg ». il nous offre cet album dont il est en grande partie auteur et compositeur mais avec, accolés à son nom, des pointures comme Serge Lama, Lionel Florence, Davide Esposito, Romano Mussumara, Eddie Marnay et quelques autres, ceux-ci habitués à des succès quelquefois planétaires.
Douze chansons magnifiques, superbement orchestrées, mettant en valeur sa voix exceptionnelle.
Lama et Esposito lui offrent deux chansons : « L’amour est enfant du poème » et surtout « Jusqu’à l’ivresse », son premier single qui a aussitôt pris la première place des hits et des ventes. On vous avez prévenus lors de notre précédente chronique !
Après, difficile de choisir une chanson plutôt qu’une autre car son choix est parfait et il n’y a rien à jeter !
« Divino », qu’il signe avec Florent Bidoyen, nous fait penser à la musique de Vangelis pour le film « Christophe Colomb » , superbe en puissance. « Je ne suis qu’un homme » de Lionel Florence et lui-même, en dehors du fait que c’est une performance vocale, est une chanson chargée d’émotion. La voix d’Anggun s’harmonise superbement à sa voix pour une chanson signée Mussumara et Florence : « Pour une fois ». « Vivre d’espoir » qu’il signe encore avec Bidoyen et Eristoff, n’est pas sans rappeler « Le temps des cathédrales » de « Notre Dame de Paris », partant du plus grave et montant au moins de trois octaves »…
« Amore puro » d’Esposito et Pacifico est une pure merveille, sa voix en italien frôle les grandes chansons d’opéras et devrait lui ouvrir les portes de nos voisins qui savent apprécier les grandes voix.
Je terminerai par « Le temps », dans la grande tradition des chansons à voix françaises. C’est signé Eddie Marnay qui, entre Céline Dion et Mike Brant, sait ce qu’est une belle voix.
« Ce que je suis » est le titre de l’album… Ce qu’il est ? Un diamant à l’état pur !
On pourra l’applaudir au Pasino d’Aix-en-Provence le 8 avril et au Théâtre Galli de Sanary le 21 avril.
Michèle TORR « Diva »
« Diva », signé superbement par Alice Dona, est un nom qui va bien à notre petite Française née en Provence et dont la voix est couleur de son soleil. C’est certainement l’une de nos plus belles voix françaises, « La voix de l’amour » m’avait dit Jean-Claude Brialy en parlant d’elle.
50 ans de carrière et elle est radieuse. Et si elle n’est hélas pas souvent mise en valeur à la télé où on la fait sempiternellement chanter « Emmène-moi danser ce soir » comme si, en 50 ans, elle n’avait fait qu’une chanson, elle continue avec bonheur une carrière magnifique. Toujours belle, toujours cette voix puissante qui, au temps des « yéyés », des voix flûtées de Gall, Hardy, Vartan, surprenait tout le monde et même Claude François qui l’adorait mais prévenait les techniciens qu’elle faisait saturer la sono ! A l’époque, ça n’était pas habituel !
Elle a chanté Brel à merveille, et Piaf aussi dont elle est une des plus belles interprètes, à qui elle a consacré un disque, même si, quand on rend hommage à la grande dame, on oublie de la faire venir alors qu’on en invite d’autres qui ne devraient même pas s’y essayer !
D’ailleurs, Charles Dumont, qui a écrit ses plus belles chansons à Piaf, ne s’y est pas trompé, lui, en lui offrant cette superbe chanson écrite avec sa complice Sophie Makhno « Il se peut que je t’aime ». Mais il lui en avait déjà écrit une : « J’ai donné ».
Aznavour… Il y avait longtemps qu’il voulait lui offrir des chansons. Voilà qui est fait et il y en a trois, reconnaissables entre toutes, et tout aussi belles les unes que les autres, portées par cette voix qui vient du cœur, des tripes : « Je ne veux que toi » et « Quand tu m’aimes », d’abord.
Alice Dona et Georges Chelon, ses complices de la tournée « Age Tendre » lui ont également fait ce joli cadeau qui est le titre de ce bel album « Diva » et qui la définit si bien.
A quand Dona-Lama ?
N’oublions pas Guy Mattéoni, son orchestrateur, son pianiste, son ami qui lui a écrit « Tout l’amour du monde », « Je ne veux chanter que l’amour », « Ils s’aiment et alors ? » avec la complicité de Michèle et de David Lelay, belle leçon de tolérance. Enfin Patrick Loiseau lui offre « Haute fidélité ».
50 ans, ça se fête et Michèle nous sort le grand jeu avec quatre spectacles différents. A Paris :
le 11 janvier à l’Olympia, le 4 juin au Casino de Paris, le 18 octobre au Trianon et… au Circus de Las Vegas (mais oui !) le 18 mai. Ce n’est pas pour rien qu’elle chante sur cet album : une chanson d’Aznavour, la troisième : « All I want is you »… Dommage qu’elle n’ait pas fait le grand saut américain avant !
En tout cas, elle non plus n’a pas lésiné sur les grandes signatures mais ces artistes savent que, défendues par une telle voix, leurs chansons seront bien placées !
Maintenant je vais faire un vœu en cette nouvelle année : se pourrait-il qu’un jour notre belle blonde lumineuse et notre beau ténébreux mêlent leur voix pour un duo ? Je crois que ce serait à tomber par terre !
Je vais voir ce que je peux faire !!!
Il DIVO « A musical affair » (Sony)
Après une diva… quatre « divo » !
Ils sont italiens, tous quatre issus de l’Opéra et ils ont eu un jour envie de faire autre chose. De la variété ? Pourquoi pas ? Et les voici choisissant de belles grandes chansons de célèbres comédies musicales dont les mélodies sont déjà superbes. Avec leur voix en prime et de splendides orchestrations, ce n’est pas vraiment de la variété qu’ils nous offrent mais une oeuvre rare.
Avec en prime d’autres sublimes voix qui s’adjoignent à eux comme Barbra Sterisand avec « Le fantôme d’Opéra » avec qui ils chantent en live, la voix de cristal d’Hélène Sagara pour un autre titre de Streisand « Memory » qui a fait le tour du monde et puis Niclo, Pagny, St Pier, Anggun et quelques autres avec qui ils reprennent des chansons qui ont été jouées sur toutes les scènes du monde
A voix exceptionnelles, disque exceptionnel, c’est vraiment l’un des plus beaux de cette année 2014 qui s’achève en beauté pour eux et qui nous transporte de plaisir.
Autres divas dans leur genre, deux amies que j’ai toujours plaisir à entendre et à rencontrer : Annie Cordy et Alice Dona. Deux belles chanteuses aussi dont l’une a fêter ses 80 ans et l’autre ses 50 ans de carrière.
Annie CORDY chante Noël (Wagram)
Depuis 1998, Annie Cordy n’avait plus mis les pieds dans un studio.
Il est vrai qu’avec notre Nini, on est loin de la petite mémé qui se réchauffe en charentaises au coin du feu car c’est une boule d’énergie qui a rayé de son vocabulaire les mots retraite, arrêt, repos… Ca n’existe pas !
Entre une tournée-récital de deux heures par soir, une tournée « Age Tendre » de deux passages sur scène par jour, un film tourné avec Jean(Paul Rouve qui va sortir (Les souvenirs) où les pros qui l’on déjà visionné la voient très bien césarisée, et une série télé « Chef » qui va passer en janvier sur France 2, où elle partage la vedette avec Clovis Cornillac, voilà qu’elle nous offre un disque de Noëls. Un événement, un beau cadeau, d’autant plus beau que d’abord la pochette est superbe, signée Olivier et Marc-Antoine Coulon et puis parce qu’à part l’incontournable « Petit Papa Noël » mais revu « sauce Nini », nous n’avons pas droit aux traditionnels même chants de Noël.
Des inédits signés Loiseau-Bisciglia (Noël chez moi), Lemesle-Montagné (C’est Noël), Barzotti (Buon natale), quelques traductions de standars américains comme le fameux « Let it snow » de Dean Martin qu’on entend beaucoup dans une pub TV et qu’a également repris Garou… Bref, ce disque est plein de joie, de bonheur, d’émotion, d’énergie et nous donne la pêche.
Une pêche dont notre Nini ne se départit jamais.
Alice DONA « L’essentiel » (Wagram)
Deux beaux CD qu’elle a titrés « L’essentiel » mais il y a tant d’autres chansons qu’on pourrait y ajouter ! Enfin, c’est sa première compil’ à part celle des années « yéyé » qu’Alice nous offre.
En effet, après la chanteuse des sixties, il y a eu la compositrice « musclée » comme la surnommait Delanoë et si elle est un jour revenue sur scène, c’est grâce à un certain Lama
avec qui elle adorait « chanter derrière celui qui est devant ». Et il a eu raison de la faire revenir sur scène. Tous deux nous ont offert des chefs d’œuvres comme « Du ventre plat au ventre rond », « La chanteuse a 20 ans », « Je suis malade » qu’elle chante en duo avec lui …
En dehors de Lama, elle a aussi bien écrit pour Dalida que pour Cloclo, Reggiani, Macias, Mouskouri, Mathieu, Vartan et bien d’autres…
Voici donc un florilège de quelques-unes de ses plus belles chansons comme celles citées plus haut et puis ce bel hommage à Bécaud qui avait déjà fait l’objet d’un disque et d’un spectacle. On retrouve donc beaucoup de ces chansons mais deux jolis moments : « L’absent », accompagnée par Jean-Félix Lalanne et un duo virtuel avec Mr 100.000 volts « Ya pas de lapin dans le chapeau ».
Deux regrets. Qu’il n’y ait pas plus de ses chansons, d’autant qu’on peut toujours trouver le CD Bécaud, et qu’il n’y ait pas dans ce CD un petit livret pour y voir le nom des auteurs de toutes ces chansons.
A part ça, c’est un régal et notre chanteuse a toujours 20 ans !
Jacques Brachet