Retour aux Arts Numériques pour le vernissage de nouvelles installations dans le hall du Liberté et même dans la rue où l’on peut se voir transformer en regardant un écran fixé sur la façade du théâtre : « Gleaming Frame », ou une autre vision des « selfies ».
Jean-Paul Fargier, le commissaire de toutes ces expositions (voir le précédent article sur <evasionmag.com>) présentait les nouvelles installations en compagnie de trois artistes invités, qui chacun à leur tour dirent quelques mots sur leur travail : Esmeralda Da Costa pour « Gleaming Frame, Mariana Carranza pour « Constellations » et Pascal Lièvre pour « Philosophie, Aérobic et chansons de gestes ».
Pascale Boeglin, Philippe Berling et Barbara Perraud présentèrent ensuite les diverses productions sur ce thème du corps numériques.
Un élégant dépliant donne le plan du parcours fléché sur le sol du hall pour regarder toutes les œuvres exposées, depuis la rue jusqu’au fond du hall ; mais, à l’image de l’art numérique, dans lequel tout peut arriver et tout se mélanger, disparaître et renaître, on peut suivre le parcours dans le sens le plus aléatoire possible et en toute liberté : le but de ce parcours fléché et numéroté étant de nous éviter d’oublier quelques stations :
– 1-« Le led », autoportrait de Bernar Venet.
– 2-« Gleaming Frame » pour l’envers de votre image, de Esmeralda Da Costa.
– 3-TAG : installation interactive de l’équipe du Liberté : on dessine sur du sable posé sur un petit écran et des images apparaissent sur un grand écran.
– 4-« Les corps numériques : 11 clips vidéos de différents artistes, qu’on peut regarder depuis une chaise longue.
– 5-« La mort en VHS » film d’Alain Longuet de 1983 qui montre que du temps de l’analogique on pouvait déjà faire des choses surprenantes (confer Jean-Christophe Averty à la télé de l’époque).
– 6-« Une femme entre deux hommes » : 3 vidéos sur un triple écran.
– 7-« Constellations » : votre corps devient une formation céleste inédite.
– 8-« Le Vidéomaton » : là vous pouvez raconter votre voyage dans cet univers numérique.
Il faut saluer ces animations haut de gamme qui ont le mérite de faire vivre quotidiennement et gratuitement une vie artistique au centre de Toulon, habituant ainsi des gens, qui n’y viendraient peut-être pas ordinairement, à se rendre dans un théâtre.
Après le verre traditionnel en place pour une production musicale et visuelle de TLN-Festival :
« ONYX : Optimist x Displaying »
« ONYX : Optimist x Displaying » est un concert numérique, de et avec, pour la musique Sébastien Muller alias Optimist formé à la techno minimale à Berlin avec des références punk, dico, eighties, et des influences Cold and minimal Waves, en compagnie de Yann Laserre alias Displaying (avec la collaboration de Elise Cervetti) pour la vidéo. Vjng et projection mapping leur permettent de lier la vidéo, la musique, et le graphisme.
Dans un coin d’une salle plongée dans l’obscurité trône un cube transparent qui va servir d’écran pour les effets lumineux, cube semblant flotter dans l’espace, un peu à l’image de ceux de Sol Lewitt. A l’intérieur, les deux artistes aux manettes, éclairés seulement par les leds de leurs machines. S’élève bientôt la musique d’une bande son d’essence essentiellement techno, basée sur des rythmes binaires ad hoc et des basses à décrocher tous les organes de l’intérieur du corps. Sébastien Muller peut modifier les sons de cette bande à volonté selon son inspiration du moment. Posé sur les ambiances de la musique, Yann Lasserre peut faire jouer les impressions lumineuses pures, c’est à dire blanches ou légèrement jaunâtres, sur les parois du cube : des lignes mouvantes, des formes diverses, des impressions oniriques. Tandis qu’à l’intérieur du cube les deux artistes se devinent en silhouettes mouvantes, ou apparaissent en ombres chinoises sur les parois. Tout cet ensemble crée un envoûtement certain, et le public, très jeune dans l’ensemble, a salué ce spectacle d’une ovation tonitruante.
Serge Baudot