Denise Beau-Lofi est valettoise de cœur puisqu’elle y vit depuis 40 ans.
Si cette dame des Landes est venue en Provence c’est qu’elle y a suivi son père, le lieutenant Alexandre Lofi qui fut un héros méconnu de son vivant.
En effet, répondant à l’appel du Général de Gaulle, il dirigea la troupe 8 du 4ème commando et fera partie des 177 Français qui débarqueront, sous les ordres du Commandant Kieffer, le 6 juin 1944.
Il termina sa vie à Toulon puisqu’il y fut officier des sports de la Troisième région maritime.
Denise a évidemment suivi de loin les aventures héroïques de son père mais également l’aventure peu banale d’une femme, sa mère qui, où qu’il aille, n’a jamais quitté son homme et a connu tous les dangers, les voyages, les peurs, l’angoisse du lendemain…
Un immense acte d’amour pour un destin hors du commun dont Denise a fait un livre retraçant cette aventure incroyable de deux héros car sa mère est une véritable héroïne et ce qu’ils ont vécu est digne d’être conté… et même digne d’un scénario de film.
Denise, durant des mois, a réuni tous les documents que son père avait laissé, les échanges de courriers, les photos et aussi tous les souvenirs que lui ont transmis sa mère et les quelques anciens encore vivants qui ont connu son père mort en 1992.
Ce fut un travail de longue haleine car elle ne se contenta pas d’accoler photos, et documents mais, ayant de vrais talents d’écriture, elle rassembla tout cela autour d’une trame pour en faire un véritable roman.
Roman qui, bien sûr, s’appuie sur des faits réels et qui se lit avec beaucoup de passion, de curiosité car l’histoire est d’autant plus belle qu’elle est vraie et que l’on y découvre une femme exemplaire et un héros trop méconnu qui risqua sa vie pour libérer la France.
En cette année de commémoration, grâce à ce livre intitulé « Il fallait y croire » (Editions du bout de la rue), son père a enfin trouvé la place qu’il mérite grandement, même s’il n’est plus là pour recevoir tous ces honneurs. Mais sa fille est là pour les recevoir en son nom car c’est grâce à elle qu’Alexandre Lofi est en quelque sorte réhabilité.
Il fallait bien aussi que Denise soit mise à l’honneur et elle vient de l’être grâce à Christiane Hummel, maire de la Valette, qui a conseillé à Philippe Vitel, député du Var, de lui remettre l’oscar Concordia.
Ce trophée, créé par Philippe Vitel, honore chaque année des varois méritants, qui ont un parcours hors du commun et qui, en tous domaines, ont rendu service aux autres ou se sont illustrés dans un acte ou une oeuvre exemplaires.
Denise et son père méritaient bien cet oscar ainsi que la médaille de l’Assemblée Nationale que lui ont remis Philippe Vitel, et Sylvie Laporte, adjoint au Sénateur-Maire de La Valette du Var, ainsi que Geneviève Levy, députée et maire adjoint de Toulon.
Bien sûr, ces honneurs, Denise les a dédiés à son père mais de l’avoir remis en lumière, méritait qu’elle partage cet honneur avec lui.
« Il fallait y croire »… elle aussi y a cru !
Jacques Brachet