Toulon – Théâtre Liberté
Regards sur les arts numériques
« Le corps numérique »

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Le numérique en est venu à accaparer une grande part de notre temps. Certains y passant un nombre d’heures imposant chaque jour, au point de se couper de la vie réelle. La question du corps en vient à se poser, ainsi que celle de l’âme, mais c’est une autre affaire. Il était évident que les artistes s’empareraient de ce nouveau medium. Le Théâtre Liberté a donc décidé de consacrer une semaine à se pencher sur ce corps numérique. Nul autre n’était plus qualifié que Jean-Paul Fargier pour être commissaire de toutes ces propositions ; en effet il est cinéaste, vidéaste, critique, journaliste, professeur, auteur, tout cela autour du cinéma et de la télévision.
Citons quelques points de sa présentation qui d’entrée éclaire le sujet:
« Faire le point sur ce que nos corps, à l’ère numérique, sont devenus, deviennent, deviendront, voilà le but de ce festival. En découvrant comment quelques artistes travaillent cette question, en jouent, s’en amusent, la dynamisent, l’allègent, s’en moquent finalement, nous mesurerons un peu mieux les contours de notre métamorphose en corps de plus en plus numériques…
C’est en se souvenant de toutes les formes que ses prédécesseurs ont inventées que l’artiste invente à son tour. L’art numérique, pas plus que les autres arts, ne tombe du ciel. Il vient de loin…
C’est pourquoi nous avons choisi de juxtaposer dans ce festival des créations récentes et des œuvres anciennes, qui ont fait date et qui continuent de nous étonner…
Corps cosmiques, ludiques, incongrus, morcelés, inversés, négatifs, échangeables, évidés, fantômes, éternels, multiples, rituels, primaires, transparents, impossibles et pourtant réels : nous les sommes tous à la fois. Nous en rêvions, les voici à notre portée, prêts à être empruntés le temps d’un soupir ou d’un éclat de rire. De nous forger une nouvelle mémoire. »
Ensuite Jean-Paul Fargier proposa à notre mémoire quelques œuvres sur ce corps numérique. Il faut bien reconnaître que ces images sont assez fascinantes, et de surcroît un retour sur des œuvres passées (le phénomène existait déjà en 1987)  nous a permis de voir qu’effectivement on était bien dans une histoire, et qu’elle se rattachait à l’histoire de l’art. C’est ainsi par exemple qu’on découvre une vidéo où certaines personnes dans la rue marchent en avant, et d’autres en arrière, et ce en même temps. Il y a quelques semaines un vidéaste nous présentait un clip du même phénomène, de son cru, comme un exploit nouveau !

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On voit des corps qui se morcellent, se disloquent, prennent de multiples formes ; par exemple un visage qui semble recouvert de boutons, en fait ce sont des petits visages qui vont se multiplier à l’infini sur le visage mère.
Rien de plus simple dira-t-on, il suffit d’allumer un ordinateur, et d’y aller avec le clavier et la souris. Oui mais voilà, il y faut de l’imagination, voire de l’inspiration. Avec ce genre d’outils on peut très vite sombrer dans la facilité et le n’importe quoi. D’où l’importance de connaître l’histoire de cet art là. Ajoutons que la publicité et un certain cinéma usent et abusent de ces possibilités infinies.
Pendant cette semaine numérique on pourra voir des vidéos d’artistes de divers pays : Esmeralda Da Costa, Mariana Carranza, Alain Longuet.
On pourra assister :
– à un concert numérique « ONYX »
– à une table ronde : Faut-il être (ou pas) numérique ? avec les artistes  Marc Mercier, Michel Jaffrenou, Mariana Carranza et Esmeralda Da Costa sous la houlette du modérateur Jean-Paul Fargier.
– à un film « Le pixel et la pesanteur ».
– à du théâtre musical : Danbé par la compagnie (Mic)zzaj et le Cabaret New Burlesque.
Pascal Lelièvre présentera : Philosophie, aérobic et chansons de gestes.
De quoi vivre quelques moments intenses et faire de belles découvertes dans ce nouveau monde.

Serge Baudot
www.theatre-liberte.fr – tel : 04 98 00 56 76