La Seyne – Expo Festival
« Femmes ! » Des femmes et des océans

Rarement, au Casino Joa,  on avait vu autant de monde au vernissage d’une exposition, en l’occurrence celle des Chantiers du Cinéma, dans le cadre du festival « Femmes » dont le président est Luc Patentreger.
Il faut dire que l’on y rencontrait une belle brochette d’aspirants maires de la Seyne ! Les élections approchant, c’était une occasion de se faire voir.
Que des mecs, pas une seule femme pour prendre la succession de l’ex maire et du coup, Luc devait préciser qu’après presque vingt-cinq ans d’existences (Vingt-cinq l’an prochain), le festival avait pu tenir le coup grâce à des aides extérieures, les anciennes mairies n’ayant pas trop fait le forcing pour que ce festival se développe, même l’ex maire qui alors était une femme !
Et pourtant aujourd’hui, on peut dire que ce festival a tenu le coup, a grimpé les échelons de la connaissance, de la qualité, sur un sujet important, sur un sujet crucial : la femme, mise à l’honneur dans tous ses états, présentant des films de qualité, quelquefois drôles, quelquefois dramatiques, sur des sujets, portés par des comédiennes, des réalisatrices et réalisateurs de grand talent, engagés, défendant les droits, la liberté, la créativité.
Ce festival s’est hissé au premier plan des festivals de cinéma de France et Luc profita donc de voir réunis tous ceux qui ont l’ambition de devenir maires d’ici quelques mois pour les exhorter à penser à aider ce festival qui est une cause nationale et même internationale : la femme.

Cette année le choix des films s’est porté sur le thème du duo, quel qu’il soit, et sera présenté à la Seyne (Casino Joa, Centre Tisot), à Toulon (Cinéma le Royal, Théâtre Liberté), à Six-Fours (Six N’Etoiles), à la Garde (Théâtre du Rocher) et du 5 au 22 novembre 44 films de 16 pays, dont 9 avant-premières, vous seront proposés avec, en point d’orgue six jours de projections au Six N’Etoiles avec à la clef, un prix du jury (que nous vous présenterons) et un prix de la meilleure actrice féminine.
Des soirées à thèmes, des débats, des rencontres, agrémenteront ces projections, que vous pourrez retrouver sur le site femmesfestival.fr.
Mais revenons à cette exposition intitulée « Veilleuses d’océans » justement proposée par un duo bien connu de deux photographes : Emilie Delamarinière et Pascal Scatera, duo transformé en trio puisqu’ils ont invité une plasticienne dont les racines sont seynoises : Leni Whitford, qui a conçu un magnifique kimono qui a habillé les femmes que nos deux artistes ont photographiées.
Nous les avons rencontrés.

« D’abord, parlez-moi de votre rencontre…
Emilie : Notre rencontre avec Leni remonte à quelques années déjà. On suit Leni et ses œuvres, son travail, nous avons déjà collaboré ensemble au studio,  soit pour la reproduction de ses œuvres, soit pour des photos d’inspiration, c’est-à-dire que, à partir d’une photo,qu’elle puisse après réaliser en  peinture. C’est le départ de notre rencontre artistique et cette année c’est un peu particulier puisque Leni nous a proposé un sujet original…
Racontez-nous, Leni
Ce kimono qui trône au milieu de l’exposition sert de fil conducteur à l’exposition. Je précise que je ne l’ai pas fait pour l’exposition mais pour une de mes œuvres et j’ai collaboré avec Emilie et Pascal. Je crée des peintures à l’aquarelle où à l’huile, très figuratives, très réalistes mais c’est surtout très symbolique.
Dites-moi en quoi ce kimono est symbolique ?
Il s’agit de la souffrance de l’océan et ça aurait pu se terminer là, mais c’est aussi un vêtement. Et l’intérêt d’un vêtement est d’être porté. Mais qui pourrait endosser la souffrance de l’océan ?  Des gens qui travaillent réellement pour améliorer les choses, qui ont une réelle sensibilité. D’où le but de l’expo qui est de mettre en lumière des actions poétiques, mais aussi angoissantes et par ailleurs, tout en parlant d’un sujet grave, lorsqu’on regarde ces images, c’est positif, éclatant, c’est un hommage à l’océan
On veut donner du plaisir à se promener et à lire des textes forts pour prouver que nous avons tous des responsabilités, des choix à faire. Et ça fait du bien d’être là et de se poser des questions.
Alors, l’ami Pascal seul homme entre ces deux femmes ?
Il aurait pu y avoir des hommes mais l’exposition va de pair avec le thème du festival et donc le fait de mettre à l’honneur des femmes qui font beaucoup d’efforts pour protéger les océans est le lien qui relie le festival. Nous n’avons donc choisi que des veilleuses, des femmes qui se battent pour la survie des océans.
Emilie : Chaque année, nous mettons en lumière des parcours de femmes avec, chaque année, un thème différent. Nous avons parlé l’an dernier des métiers essentiels et cette année ce sujet s’impose à nous. Il suffit de chercher des parcours de femmes inspirantes pour remplir la mission que l’on nous a confiée.

Leni : Le festival choisit souvent des femmes locales et nous avions déjà une liste e femmes qui étaient dans le thème. Je vis à Paris et j’ai travaillé à distance avec les deux photographes.
Je suis originaire de la région et je trouvais intéressant de faire venir des femmes des quatre coins de la France sur des sujets différents : On voulait des femmes issues de la recherche scientifique, de la sagesse, de la jeunesse , des personnes qui ont un fort impact médiatique, ses sportives de haut niveau…
Et alors que nous sommes sur un festival de cinéma, pas de femmes venant du 7ème Art ?
Il y a plein de femmes qu’on aimerait avoir : des femmes politiques, des scientifiques, des femmes qui utilisent la mer dans leur quotidien. Et pourquoi pas, bien sûr, des comédiennes, des réalisatrices ?
Emilie : J’en ai sollicité quelques-unes mais il n’y a pas eu de suite.
Cette année, le thème du festival est le duo… Y avez-vous pensé 
Pascal : Déjà, le duo… C’est Emilie et moi ! C’est vrai qu’avec Leni c’est devenu un trio mais le duo est en fait l’océan et la photographie et je suis entre un duo de femmes !
Cette exposition va-t-elle tourner après la Seyne ?
Emilie : On l’espère, en y ajoutant d’autres portraits de femmes inspirantes, l’agrandir mais il faut trouver des lieux et les portes ont du mal à s’ouvrir. Là, elle est calibrée pour la salle du Casino Joa mais on aimerait trouver plus grand car si l’on ajoute des femmes, ça ne peut pas rentrer dans toutes les salles.
Pascal : Par exemple, nous aimerions que la Villa Tamaris Pacha nous reçoive mais c’est très difficile, il faut être adoubé.
Leni : J’ai d’ailleurs envoyé un message à Jacqueline Franjou et je serais très heureuse, en tant que seynoise, qu’elle puisse nous faire entrer dans ce lieu superbe. »
Le message est envoyé… Jacqueline, si tu l’entends !!!

ropos recueillis par Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta