
Qu’est-ce que j’ai pu aimer cette romancière, cette femme !
Son écriture était belle, lumineuse comme elle, simple, juste, elle racontait des histoires de famille comme Claude Sautet le faisait avec ses films choraux, des histoires pleines d’humanité, de tendresse, de sentiments divers d’une grande profondeur et qui donnait du baume au cœur.
Lorsqu’on commençait un de ses romans, toujours sous fond d’histoires familiales, on ne pouvait plus s’en détacher. C’étaient toujours des histoires vraies, qui pouvaient arriver à chacun d’entre nous, des histoires où l’humain était prioritaire.
Hélas pour nous, elle a disparu depuis un peu plus de deux ans et il m’arrive souvent de reprendre un de ses romans, pour passer un moment de quiétude, de vrai grand plaisir
Et voilà qu’apparaît ce livre « Libre et autres nouvelles » (Ed Récamier). Bien sûr, ce n’est pas un roman, huit nouvelles simplement mais quel plaisir de la retrouver avec son style limpide, avec toujours autant d’empathie pour les autres, pour les siens, avec une jolie préface d’Agnès Martin-Lagaud qui nous offre aussi une nouvelle « Merci la maîtresse » et quelle surprise de retrouver la patte de sa fille cadette, Frédérique Le Teurnier, qui a pris la relève, la continuité de sa mère qui nous raconte à son tour de belles choses, plus personnelles dans « L’Epiphanie de Juillet »
« Crescendo » est un écrit autobiographique, qui nous apprend comment naissaient ses romans, de ses premières petites nouvelles écrites à dix-douze an, à celles de ses romans, et elle nous raconte comment, de ses idées puis de ses écrits le manuscrit arrivait chez son éditeur.
Elle nous raconte aussi ses parents, qui furent célèbres dans la musique et l’opéra : Géori Boué, magnifique soprano et Roger Bourdin. Superbe baryton. Et alors me sont revenus des réminiscences de mon enfance bercée par la voix de sa mère dont ma mère était une fervente admiratrice.
Ne le sachant pas, l’ayant rencontrée deux fois, j’aurais pu lui en parler.
Si j’avais su…
Mais, ça n’enlève rien au charme de ce recueil qui nous la fait revivre un instant, le temps d’apprécier cet ultime livre.
Jacques Brachet

