A LONG TRIP 22
Claudio Fasoli Samadhi Quartet – Enregistré en public à Rome en février 2022 Parco Della Musica records (MPR188CD)
Claudio Fasoli (ténor et soprano sax), Michelangelo Decorato (piano),Pietro Leveratto (contrebasse), Marco Zanoli (batterie).Sur des compositions, alternativement ou en commun, des quatre musiciens on embarque pour un « Long Trip » de savoureuse musique.
Claudio Fasoli est rayonnant et joue « Body and Soul » que ce soit au ténor ou au soprano, avec ce son chaleureux, ample et généreux, un modèle de phrasé, qui font les grands saxophonistes de jazz. Il a enregistré plusieurs dizaines de disques, reçu de nombreux prix et écrit trois livres. Un pianiste au jeu brillant et aéré qui fait parfois penser à Chick Corea. Un vrai batteur jazz, qui pulse, propulse et relance. Un contrebassiste au jeu pur, très fluide ; très imaginatif dans les solos. « Boerum Hill » donne à entendre toutes ces qualités ; seul morceau du disque en tempo rapide. Un autre morceau très représentatif des qualités du groupe , « Sext » : après un début très calme, lyrique, une montée crescendo, le ténor se déchaîne avant de retrouver la sérénité.
Un disque apaisé, serein, qui prend son temps. Les musiciens jouent sur le même terrain, à égalité, avec de très riches échanges, une grande sensibilité, un sens de la mélodie avec un lyrisme au bord de l’âme, et un engagement total.
HASARD
Claudio Fasoli NeXt 4tet – Enregistré entre juin et juillet 2024 à Cinisello Balsamo (Ml). abeat records ABJZ 275.
Claudio Fasoli (ténor et soprano sax), Simone Massaron (Guitare et eletronics), Tito Mangialajo Rantzer (contrebasse), Stefano Grasso (batterie et percussions).
Il n’y a pas de « Hasard » quand d’excellents musiciens font de la très bonne musique, ce qui est le cas avec ce dernier disque de Claudio Fasoli ; celui-ci reste le maître des saxophones ténor et soprano ; un gros son limpide, un phrasé accrocheur au ténor, un son parfois très méditatif au soprano. Un guitariste au chant éthéré ou très rock en guitare saturée. Un bassiste au gros son, sans failles, envoûtant, des notes nettes et rondes, un batteur maître du tempo, très subtil comme dans « Pet », en duo avec le ténor.
Pour l’ensemble du disque on pourrait dire que c’est du bebop revu par Jean-Sabastien Bach, par exemple « Trio », morceau qui donne le ton, l’atmosphère du disque. Il me semble aussi que le groupe utilise quelque peu les harmonies impressionnistes, dont celles de Ravel comme dans « Claud », on y entend même des réminiscences du « Boléro ».
A noter le peu d’utilisation des electronics. Ajoutons que toutes les compositions sont de Claudio Fasoli.
Pas d’exploits technique chez ces musiciens, mais du partage, de l’écoute, un total engagement. De la musique qui vient de l’intérieur pour atteindre à la beauté qu’on partage dès les premières notes.
L’Italie sauvera le jazz.
Serge Baudot

