DALIDA au « Grand Echiquier »… Désenchanté

MIDEM à Cannes

Lorsque il a été annoncé un « Grand Echiquier » consacré  à Dalida, moi qui l’aimais et la connaissais bien, j’ai été enchanté de voir qu’une telle émission de prestige était consacrée à une telle icône qui 38 ans après sa disparition, continuait à traverser les décennies, chantée par la jeune génération, étant présente dans nombre de films jusqu’à se retrouver en générique de « James Bond !
J’avoue donc que je m’attendais à beaucoup de joie et d’émotion avec une émission brillante, chaleureuse en la retrouvant.
Hélas, je fus, comme le dis Mylène Farmer, on ne peut plus désenchanté, d’abord parce que, rendant hommage à la chanteuse, je m’attendais à la retrouver avec des documents, alors que la grande absente de l’émission était… Dalida elle-même ! Quant aux chanteurs venus soi-disant l’honorer, à part quelques exceptions, ils ont massacré les chansons. Marc Lavoine, fringué comme s’il allait au sport, avec un survêt, des baskets rouges et un manteau dans lequel il nageait, a massacré « 18 ans » et en a fait une chanson gay ! Barbara Pravi a pas si mal chanté « Bambino », malgré ses croix noires scotchées sur les seins et les fesses à l’air. On a fait venir Dave pourquoi ? Le seul qui, à part Orlando, connaissait Dalida et a souvent chanté avec elle, n’a eu que deux minutes de paroles. Ne pouvait-on pas passer un duo avec elle ? Il y en a eu plusieurs chez les Carpentier. Et que dire de la mezzo-soprano Farrah el Dibany vêtue en choucroute-chantilly qui a fait de Dalida une chanteuse d’opéra. Emma Peters a chanté « Mourir sur scène » comme si elle-même allait y mourir à la fin. Alain Chamfort, lui, est juste venu faire la promo de son nouveau disque. Manoukian, lui, a fait du Manoukian en s’emberlificotant, comme à chaque fois, dans ses discours incompréhensibles. Même Orlando, qui est d’habitude volubile lorsqu’il s’agit de sa sœur, était comme éteint. Il faut dire que Claire Chazal ne lui a pas beaucoup laissé la parole.

En tournée
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Heureusement Luz Cazal, voix merveilleuse et émouvante a fait une merveilleuse version de « Fini la comédie » et Vladimir Kornéev qui a chanté « Le temps des fleurs » à la manière slave. Il a donc fallu deux étrangers pour vraiment honorer notre Dalida.
Il y avait plein d’autres personnes à inviter : Lara Fabian qui a merveilleusement chanté Dalida, ou encore Michèle Torr qui a fait une émouvante reprise de « Pour ne pas vivre seule ».
Il y avait le couple Lama-Dona qui a écrit et chanté « Je suis malade ». Il y avait Ibrahim Maalouf qui a consacré un superbe disque aux musiques de Dalida. Il y avait Catherine Rihoit qui, sur les instances d’Orlando, a écrit la biographie de la chanteuse « Mon frère, tu écriras mes mémoires ». Il y avait Lisa Azuelos (fille de Marie Laforêt) qui a signé le magnifique biopic « Dalida…
Bref, il y avait beaucoup de gens, en particulier des femmes, qui auraient pu être de cet hommage, plutôt que ces artistes qui ne l’ont pas connue et ont pour certains « estropié » ses chansons
Et du coup, on s’est cordialement ennuyé à cet hommage qui n’en était pas un et nombre de fans ont dû être déçus.
Moi en premier.

Texte et photos Jacques Brachet

Olympia