
Nous sommes en 1968, en plein dans les années dites « yéyé » et voilà qu’un chanteur beau comme un dieu à la voix puissante débarque dans la chanson.
Herbert Léonard qui fait aussitôt un tube avec « Quelque chose en moi tient mon cœur », suivi de « Pour être sincère ». Il devient une des idoles des jeunes et de « Salut les copains ».
Le succès de ce chanteur prometteur va se fracasser avec un accident de voiture qui va le laisser dans un triste état.
Il ne reviendra pas sur le devant de la scène et changera de métier. Il deviendra journaliste spécialisé dans l’aviation, sa passion.
Mais voilà qu’arrive une certaine Vline Buggy. Elle est parolière et a signé de nombreux succès pour CloClo dont le fameux « Belles, belles, belles » et de nombreux autres jusqu’au presque dernier « C’est comme ça que l’on s’est connu ». Mais elle a signé plein de tubes pour d’autres chanteurs : Sardou « Et mourir de plaisir », Hugues Aufray « Céline », Johnny Hallyday « Le pénitencier… Chamfort, Vartan, Nicoletta, Pétula Clark, Hervé Vilard, et même Paul Anka et bien d’autres, dont Anne-Marie David qui gagne l’Eurovision en 73 avec « Tu te reconnaîtras.
Je la rencontre pour la première fois aux disques Flèche, y allant voir Claude François.
De son côté elle rencontre en 70 un animateur compositeur nommé Julien Lepers et ils commencent à écrire des chansons. Mais à qui les donner ?
C’est alors qu’Herbert refait surface et ils décident de faire un album pour lui. Album dont aucune maison de disques ne veut entendre parler, Herbert ayant disparu depuis trop longtemps. Du coup, Vline décide de produire son album dans lequel il y a entre autres « Pour le plaisir » qui, dès sa sortie sera un carton.
Ils décident de partir en tournée et c’est là que je retrouve Vline et Herbert et fais connaissance avec Martine Clémenceau et Julien Lepers.
La tournée est un vrai succès et remet Herbert sur les rails qui va se retrouver en tête des ventes avec des chansons comme « Puissance et gloire », de la série « Chateauvallon » ou encore « Amoureux fous » en duo avec Julie Pietri.
Je les retrouverai tout au long des tournées « Âge Tendre », toujours aussi beaux, aussi sympathiques et avec Herbert, on se retrouve comme sur la tournée 70.
Entre les deux spectacles de la journée, on a le temps de manger ensemble, de discuter, de rire car Herbert était un joyeux drille. Nous avons passé des heures à rire avec Patrick Topaloff que je retrouvais aussi après une tournée avec Stone et Charden, C.Jérôme, Michel Jonasz, Charlotte Jullian. Qu’est-ce qu’on a pu rire avec tout ce beau monde. Quelquefois, Julien Lepers venait le rejoindre sur les tournées Âge Tendre, s’emparait du piano et c’était la folie.
On a appris son mal en espérant qu’il s’en sortirait mais hélas le cancer ne l’a pas lâché.
Encore un départ de ces belles tournées, quelques jours après Jean Sarrus des Charlots.
Mais je garde de jolis souvenirs d’un garçon d’une grande gentillesse qui savait survolter les foules avec sa voix de velours et son charme incontestable.
Jacques Brachet
Photos Christian Servandier & Jacques Brachet
