
Soleil de plomb en ce début de journée.
Pendant que Jacques Bonaffé répète à l’ombre et dans le silence sur les hauteurs de Chateauvallon, une musique tonitruante nous arrive, venant de l’amphithéâtre où un certain François Morel répète avec son équipe et une chorale varoise ce qui deviendra, le soir tombé « Tous les marins sont des chanteurs », un spectacle signé de lui, de Gérard Mordillat et d’Antoine Salher.
Evidemment, la chorale étant de la Seyne et Toulon, il ne s’agit pas de rigoler, la répet’ va bon train. D’où pas de rencontre avec l’ex Deschiens.
C’est devant un amphi presque plein malgré le match France-Espagne et dans une lumière bleutée et le cri des mouettes venues d’on ne sait où, que l’ami Morel nous propose un spectacle à la fois drôle et émouvant, plein de finesse et de tendresse, plein d’humour et de gags, sur une musique d’Antoine Sahler et une conférence qui se veut sérieuse de Romain Lemire.
Mi comédie musicale mi opérette, François Morel à la voix qui porte, et ses complices, vont nous conter la vie d’Yves-Marie le Guilvinec, ce marin-poète breton qui a péri en mer en 1900 et à qui l’on doit ce grand moment de poésie qu’est : « Je n’irai pas à la morue sans avoir courtisé Lulu » !
Cela ne pouvait que plaire à un Deschiens qui a trouvé ces musiques et ces textes par hasard dans un vide grenier.
Il n’en fallait pas plus pour qu’avec son ami Gérard Mordillatne naisse un spectacle foldingue, iconoclaste, mêlant la rigolade, les moments de tendress, de musique et de poésie, avec, en point d’orgue deux chansons reprises par tous ces musiciens-comédien* et cette chorale aux accents peu bretons, mais fort réjouissantes…. Et avec le public.
C’est une immense farce où se mêlent des rythmes bretons et des plus actuels, où se multiplient les gags et les images et où François Morel nous fait une démonstration de ce qu’est un comédien un chanteur, un clown avec lequel on retrouve les accents de ce qui a fait son succès : les Deschiens.
Un public hilare, conquis et qui, en fin de spectacle, a jeté les coussins rouges sur toute l’équipe en signe de plaisir… Tiens, tiens… Où avons-nous vu ça ?
Je tiens à remercier toute l’équipe de Chateauvallon ainsi que Jonas Colin, l’attaché de presse, qui nous ont reçus comme des rois, avec une extrême gentillesse et attention de tous les instants.
Si c’était pareil partout, ce serait la vie rêvée des journalistes !

Jacques Brachet
Photos Alain Lafon