Brigitte FOSSEY, toujours aussi rayonnante


Brigitte Fossey est arrivée sur le grand écran alors qu’elle avait 6 ans, jolie poupée aux yeux bleus sous une mousse de cheveux blonds C’était dans « Les jeux interdits » de René Clément.
Depuis, comme le chante Michèle Torr, elle a toujours les cheveux blonds et les yeux bleu horizon et elle n’arrête pas d’aller du théâtre au cinéma en passant par la télévision et les festivals… de musique !
En ce moment, elle se partage entre le théâtre de poche Montparnasse où elle nous raconte « La Fontaine en fables et en notes » accompagnées au piano par Danielle Laval et on  peut la voir depuis quelques semaines sur TF1 dans la série « Léo Mattei » où elle a fait son apparition dans le rôle de Claude, la mère de Léo, au bout de 50 ans de silence pour retrouver ce fils qu’elle avait abandonné.
Sans compter tous les projets  qu’elle a, riches, variés et nombreux.
C’est en 1967, au Festival du Jeune Cinéma d’Hyères que nous nous sommes rencontrés… et plus jamais quittés, de théâtres et tournages et surtout, tous les étés à Ramatuelle autour de notre ami commun Jean-Claude Brialy.

Avec Jean-Christophe Spinosi à Six-Fours
Avec Jean-Claude Brialy à Ramatuelle

« Brigitte, comment es-tu venue à ce rôle original ?
Tu sais, je fais souvent confiance à mon instinct ! D’abord, je dois t’avouer que, n’ayant pas le temps de regarder la télévision, je ne connaissais pas la série ! Lorsqu’on m’a proposé ce rôle de mère un peu farfelue auprès de Jean-Luc Reichman, j’ai dit oui tout de suite. Sans compter que ça se tournait à Marseille, ville que j’aime beaucoup. Souviens-toi, j’avais joué dans un téléfilm « Jusqu’au dernier » et j’avais trouvé un petit hôtel magnifique au bout du port. Pour « Léo », j’y suis retournée et tu te croirais en Grèce, c’est sauvage et très beau.
Alors, ce rôle ?
C’est une femme apparemment déjantée mais en fait, c’est un style qu’elle se donne. Elle a choisi sa vie, la liberté, elle a abandonné son fils, elle est très fantaisiste, vit en en colocation avec deux jeunes et pourtant, elle n’est pas si dingue que ça. Si elle est à Marseille c’est pour une raison… Mais tu le sauras dans les deux prochains épisodes !
Ça a été un tournage très gai, avec Jean-Luc, nous nous sommes beaucoup amusés. C’est un garçon adorable. Je me suis très bien entendu avec tout le monde dont la réalisatrice Nathalie Lecoultre qui m’a donné plein d’informations et de conseils.
Je me suis ainsi partagée entre Marseille où je tournais trois jours et Paris où je jouais au Petit Montparnasse. Ça a été un peu la folie et j’avais toujours peur de rater mon train et d’être en retard à Paris ! J’étais obsédée par les grèves !
Ma vie était 1/3 travail, 1/3 téléphone, 1/3 théâtre… Les trois T !

A Marseille dans la série « Léo Mattei »

Parlons donc de ce duo que tu formes avec la pianiste Danièle Laval au Petit Montparnasse
Je dis donc les fables de la Fontaine et Danièle m’accompagne au piano. Mais chaque musique choisie est en rapport avec la fable que je dis. Nous les avons choisies minutieusement, chaque musique étant en écho avec les mots. Par exemple, pour « Les animaux malades de la peste » qui est l’une des fables les plus dramatiques, nous avons choisi une fugue de Bach. Nous nous sommes beaucoup amusées à construire ce spectacle que nous jouons jusqu’au 25 mars. J’adore ce théâtre où j’ai débuté et m’y retrouver est très émouvant.
Passons donc au cinéma, avec « Mon héroïne » de Noémie Lefort…
C’est un film de femmes, les principales comédiennes étant Chloé Jouannet, Firmine Richard, Pascale Arbillot… Et deux hommes : Fred Testot et le chorégraphe Chris Marquès. C’est l’histoire d’une jeune femme qui rêve d’être réalisatrice et, n’y arrivant pas à Paris, part à New-York pour proposer son scénario à… Julia Roberts !
Et puis, je viens de tourner « Mon nom est Marianne » de Michaël Bond.
En 1944, Marianne est une résistante qui rencontre un enfant. Elle s’y attache mais il la trahira. Elle revient en 1989 pour retrouver le petit traitre d’alors. Elle l’a recherché toute sa vie  et 50 ans plus tard elle vient pour se venger. C’est un film très dramatique, très fort, très dur qui pose la question de la vengeance et du pardon.

Avec Danielle Laval,au théâtre Montparnasse
Avec Jean-Luc Reichman

Et c’est tout ??
(Rires) Pas tout à fait puisque je vais venir deux jours à Avignon, les 22 et 23 avril pour présenter un festival qui se déroulera durant dix jours, juste avant le Festival d’Avignon. Il s’intitulera « Parole sacrée, sacrées paroles ». J’en suis la marraine et il se pourrait que le parrain soit Robin Renucci. Ce qui serait drôle car il a dit « Le carnaval des animaux » de Saint-Saëns accompagné d’un quatuor et je vais le faire à mon tour. Avec Robin, nous aimons mêler le texte avec la musique.
J’ai d’ailleurs joué,  l’été dernier « Love letters » au théâtre de Nice avec Jean Sorel, puis j’ai lu des extraits de « Gatsby le magnifique » deF.Scott Fitzgerald sur une musique de Gershwin, à la villa et les jardins Ephrussi des Rothschild.
Ça te va ?? » Un grand éclat de rire clôt notre conversation car Brigitte est une femme heureuse et épanouie, toujours prête à de nouvelles aventures, que j’ai plaisir à partager avec elle.


Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier – Sébastien Toubon – Jean-Pierre Baltel