Louise Monot était à la Rochelle pour présenter « Où es-tu maintenant ? », réalisé par Arnaud Sélignac pour France 3, début d’une collection consacrée aux romans de Mary Higgins Clark.
Mathieu a disparu depuis dix ans et n’appelle sa mère (Ludmilla Michaël) qu’une fois par an, le jour de son anniversaire. Elle en meurt à petit feu et n’attend qu’une chose : qu’il revienne.
C’est après une attaque cardiaque que sa fille, Caroline (Louise Monot), aidée d’un flic bougon (Patrick Chesnais), va tenter de le retrouver. Elle ne sera pas au bout de ses surprises quant à ce qu’elle va découvrir.
Ce roman de Mary Higgins Clark, revu et corrigé par Arnaud Sélignac, est resté un superbe polar familial, mené à cent à l’heure, plein de suspense, de coups de théâtre qui vous gardent en haleine jusqu’au mot fin.
Louise Monot, belle, forte, fonceuse, prête à tous les dangers pour découvrir la vérité, y est magistrale. Ludmilla Michaël en mère éplorée est d’une émouvante justesse, Patrick Chesnais en flic bougon est sans surprise car on l’a déjà vu dans des rôles similaires.
Notons surtout la présence de Michel Delpech qui fait ses débuts derrière la caméra autrement que pour chanter, qui est un peu la révélation de ce film tant il est juste, sincère et tire magnifiquement son épingle du jeu.
Monique Scaletta
Louise MONOT… « A moi l’Amérique ! »
Pour ma belle amie Louise, c’était le baptême du feu puisque c’était sa première visite à la Rochelle.
« C’est vrai qu’il y a déjà eu deux films présentés ici, auxquels je participais mais à chaque fois je n’étais pas libre. La Rochelle est réellement une belle ville, l’ambiance du festival est sympathique et bon enfant, le jury est un beau jury et la sélection me semble intéressante. Et je suis ravie que le film d’Arnaud Sélignac ait été retenu.
Parle-moi de ce film…
J’avoue que je n’avais pas lu le roman de Mary Higgins Clark mais dès que j’ai lu le scénario j’ai été conquise par l’histoire que j’ai trouvée bien ficelée, palpitante à souhait et qui laisse en haleine jusqu’au bout. Je l’ai lu d’un trait car impatiente de savoir comment ça se terminait et lorsque j’ai visionné le film, j’ai été tellement emportée que j’ai oublié de regarder comment j’y étais ! C’est une histoire qui n’est pas cousue de fil blanc qui garde le suspense jusqu’à la dernière image. Et ça a été un plaisir de le tourner.
Tu joues encore le rôle d’une femme forte, qui va jusqu’au bout des choses…
(Rires). C’est certainement parce que les réalisateurs doivent me voir comme telle ! C’est vrai que j’ai souvent joué des femmes qui se dépassent, qui vont jusqu’au bout de leurs possibilités, quitte à en payer le prix. Mais c’est agréable à jouer.
Tu es entourée de beaux comédiens
C’est vrai. Patrick Chesnais est un comédien extraordinaire que je ne connaissais pas. La première scène que nous avons tournée ensemble est celle où nous faisons connaissance… Ca ne pouvait pas être plus crédible ! Il joue souvent des personnages bougons, tout en nuances. C’est très enrichissant de tourner avec de tels comédiens, tout comme Ludmilla Michaël qui est une grande et lumineuse comédienne, qui joue ma mère et avec laquelle il y a eu très vite une filiation.
Quant à Michel Delpech, qui jouait pour la première fois et qui plus est, sortait d’une grave maladie, c’est un grand monsieur humainement. Il est très généreux et nous avons ensemble quelques belles scènes. Il joue magnifiquement, avec un naturel surprenant pour un débutant !
Est-ce qu’Arnaud Sélignac a suivi le roman ?
Je ne peux pas te le dire, ne l’ayant pas lu ! Je cois qu’il a un peu modifié la fin et enlevé quelques personnages pour ne pas noyer le public qui aurait pu s’y perdre.
Nous nous étions quittés en 2008 où je t’avais invitée à la Ciotat pour ton rôle dans « Béthune sur Nil ». Qu’y a-t-il eu depuis ?
Plein de choses dont « Mlle Drot » en 2010, de Christian Faure qui m’a permis de recevoir le prix de la meilleure interprète au festival de Monte-Carlo. J’ai aussi eu le bonheur de tourner l’an dernier avec Nina Companeez « Le général du roi ». Ca reste un grand souvenir car Nina est une femme d’une rare intelligence, qui écrit de magnifiques rôles pour les femmes…
Après le passé, l’avenir !
J’ai la chance d’avoir été choisie pour une nouvelle série US que je tournerai donc à la fin de l’année à Los Angelès, en anglais avec Chris Carter, réalisateur de « X Files ». C’est une grande aventure pour moi. Nous avons tourné un pilote qui a été convaincant et je vais donc tourner là-bas durant six mois. Ca s’appellera « The after ».
Et puis, je vais revenir au théâtre. Je n’ai jusqu’ici joué qu’une pièce, en 2004 avec Stéphane Freiss « Brooklyn Boy ». Là, c’est une pièce à deux personnages écrite et mise en scène par Nicolas Taffin, qui avait fait « Psy ». Le thème : jusqu’où peut-on aller par amour ? Nous recherchons un petit théâtre, après… tout dépendra du succès de la pièce.
Pourquoi avoir fait si peu de théâtre ?
Pour mille raisons. D’abord parce que les auteurs, à l’évidence, ne pensent pas à moi; parce que le peu de choses qu’on me propose ne m’excite pas plus que ça. Enfin parce que je tourne pas mal et que pour jouer une pièce il faut du temps, trouver un créneau et mettre le reste entre parenthèses. Enfin, parce qu’il y a beaucoup de belles comédiennes de théâtre, qui ont beaucoup de talent et qui sont plus jeunes que moi !
Tu parles comme si tu avais 60 ans !
Eh… j’y arriverai un jour, du moins je l’espère ! mais je suis déjà dans ma période de maturité et je te rappelle qu’en 2008 Olivier Marchal m’avait déjà donné le rôle d’une maman de deux enfants dans « MR 73 » ! J’arriverai bien un jour à jouer les rôles de grand mère… même si ce n’est pas pour tout de suite !
Que gardes-tu de ta période mannequin ?
Oh l la… tu parles d’une autre vie ! J’avais 15 ans et j’avais fait ça pour le magazine « Vingt ans ». Mais je n’étais pas du tout faite pour ça, d’abord parce que je n’avais pas la taille requise et puis parce que ça ne me plaisait pas plus que ça.
A l’époque, tu voulais déjà être comédienne ?
Pas du tout ! J’étais très timide et déjà que je devais me forcer pour poser, il n’était aucunement question que je parle devant une caméra ! Mais un agent m’a repérée, m’a fait passer un casting et ça a marché du premier coup ! Ca m’a permis de m’extérioriser. Mais tu sais, nombre de comédiens sont de grands timides. Je fais partie de ceux-là. »
En attendant de peut-être la découvrir dans sa série américaine, si elle vient jusqu’à nous, cette année Louise n’a pas cessé de tourner. Deux films : « L’affaire SK1 » de Frédéric Tellier et « Girl in Bycicle » de Jeremy Leven. Et vous découvrirez donc bientôt « Où es-tu maintenant sur France 3.
Beau parcours pour celle qui incarnait Blanche-Neige dans une pub… Nescafé à ses débuts mais qui fut aussi l’égérie des produits Bourjois et qu’on a pu aussi voir dans le clip de Renan Luce « Nantes »… On n’a pas fini d’en parler !
Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier & Jacques Brachet