EYM TRIO – Bangalore – Melmax Music – 8 titres
Ce trio, originaire de Lyon s’est formé en 2011 par la rencontre de trois musiciens Elie Dufour au piano, Marc Michel à la batterie et Yann Phayphet à la contrebasse.Pour ce nouveau disque ils ont invité la chanteuse/flûtiste indienne Varijashree Venugopal qu’ils avaient rencontrée à Bangalore (Inde du Sud, d’où le titre). Les musique de l’Inde (elle sont nombreuses) ont toujours intéressé les musiciens occidentaux : Coltrane, les Beatles. Le sitariste Ravi Shankar (Inde du Nord) a connu un immense succès en Occident et a influencé nombre de Musiciens. Eym Trio reprend cette lignée. Une rencontre réussie et fructueuse entre le jazz et la musique carnatique.Varijashree Venugopal est née en 1991. Dès les premières années de sa vie elle était capable de reconnaître jusqu’à 200 ragas, elle donna son premier concert à l’âge de 7 ans. Elle s’est delà frottée à la musique occidentale, notamment avec le compositeur et bassiste américain Michael League.Sa voix, chaude, module à la façon d’une flûte sehanai, comme par exemple sur « Jagadoddarana » ou encore « I’m travelling Alone », et là le trio fait des incursions très jazz. Elle scatte d’une façon qui rappelle la chanteuse coréenne Youn Sun Nah comme sur « No Madness ».Un disque qui répond au Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin. EYM Trio a réussi une œuvre originale qui crée un univers assez envoûtant.
SOPHIE DARLY – Slow Down Fast – Bros Records / L’autre Distribution – 8 titres
La chanteuse franco-suisse nous offre un troisième album avec un curieux titre en oxymore : Ralentir vite. Ce n’est pas un titre pour faire bizarre, c’est au contraire une profession de foi parfaitement réalisée. La musique prend son temps, les paroles respirent en chantant l’amour, bien sûr, les rêves, les choses de la vie. Elle possède une voix lisse, soul, qui prend du grain dans le grave. Elle chante avec conviction et avec des sautes harmoniques assez subtiles. Elle est parfaitement entourée par des arrangements à la frontière du jazz. Il faut dire qu’on trouve sur certains morceaux Pierrick Pédron au sax alto, Julien Alour à la trompette, et une rythmique de choix avec Arnaud Gransac (p), Daniel Mizrahi (g, clav), Antoine Reininger (b), et Matthieu Penot (dm).« In the Silence of the Night » est assez emblématique de l’esprit du CD. On trouve des effluves de blues dans « Love with a Twist ». « Monster B » sonne très chanson années 50 avec un arrangement bien d’aujourd’hui. On retrouve dans ce disque l’atmosphère country/pop/jazz des seventies : Bob Dylan, Joan Baez, etc. avec les reflets du jour. Sophie Darly, un maillon fort dans la chanson d’aujourd’hui
Serge Baudot