Cela fait des décennies que Patrick Préjean et moi entretenons une amitié fidèle… sans scène de ménage !
Que je suis sa carrière foisonnante de théâtres en plateaux de cinéma ou de télévision et jusque dans les vignes provençales, de rôles dramatiques ou comiques, classiques ou modernes, sans parler de ses nombreux doublages de films où sa voix est reconnaissable entre toutes.
Bref, une carrière bien remplie.
Et voilà qu’aujourd’hui on le retrouve dans la célèbre série de M6 « Scènes de ménages », où, s’il ne remplace pas notre regrettée Huguette, alias Marion Game, il devient le voisin de Raymond, alias Gérard Hernandez.
Bien entendu, j’ai voulu en savoir un peu plus sur cette arrivée dans cette série qui n’en finit pas de faire rire le public.
« Alors Patrick, te voilà embarqué dans « Scènes de ménages » !
(Il rit) oui, avec des scènes mais pas en ménage avec Patrick Hernandez ! D’abord, je retrouve ce vieil ami avec lequel j’ai plaisir à partager l’écran.
Nous avions joué ensemble avec Annie Girardot dans « La vie de château » et nous sommes amis depuis longtemps. De plus, j’ai découvert une équipe bienveillante qui m’a très bien accueilli et très vite adopté. Je suis heureux d’être entré dans cette famille.
Quel est ton rôle ?
Je dois tout de suite préciser que je ne remplace pas Marion Game mais que je suis un vieil ami de Raymond qui vient habiter dans le même immeuble. D’ailleurs, je suis entré dans la série avant que Marion ne disparaisse. Elle était déjà malade mais on espérait qu’elle allait s’en tirer. Hélas, ça n’a pas été le cas. Du coup, mon personnage s’est étoffé.
Ce sont deux vieux amis qui se retrouvent, je viens habiter au-dessus de chez Raymond et nous passons notre temps à rigoler et à nous engueuler. Raymond a un caractère plus bougon et ombrageux que moi qui suis plutôt sympa mais je me fais chambrer par lui. Mais rien ne dit que je ne riposterai pas, que je n’aurai pas ma revanche !
En fait ce ont des scènes que l’on retrouve dans des couples comme chez des amis ou en famille.
Donc, dans la vraie vie, tout se passe bien entre vous ?
Oui, nous sommes très complices, nous aimons nous renvoyer la balle et même si les dialogues sont très précis, nous nous permettons de petites improvisations. Le réalisateur laisse tourner la caméra. Après quoi, il en fait ce qu’il veut !
Lorsque j’ai appris la nouvelle de la disparition de Marion, j’étais en plein tournage.
Tu tournais quoi ?
« Cocorico », un film d’Hervé Julien avec Christian Clavier, Didier Bourdon et Sylvie Testud qui sortira en février 2024. Je dois dire qu’en lisant le scénario j’ai rarement autant ri et qu’on a beaucoup ri en le tournant. Je crois que ça va être très drôle et que ça fera rire le public autant que nous !
Il y a peu, tu as aussi tourné « Le défi de Noël » de Florian Hessique…
Oui, c’était l’année dernière et j’avais déjà tourné avec Florian « La légende », présenté à Cannes, en Italie, en Angleterre, à Los Angeles et qui a reçu quelques prix dont le meilleur second rôle… pour moi !
Là, il m’a proposé le rôle du Père Noël… Ça ne se refuse pas !
Je pense que Florian est un réalisateur talentueux qui devrait faire son chemin.
Tu fais toujours du doublage ?
Oui, j’en fais beaucoup. Les derniers : « Samouraï Academy », « Bugs Bunny », « Le Muppet Rock » et toujours « Titi et Grosminet ».
Figure-toi qu’à la convention du dessin animé, des gens sont venus me voir les larmes aux yeux pour me remercier. Et je te jure que je ne mens pas : j’étais ces jours-ci en vacances à Sète, je déjeunais dans un restaurant lorsque des gens se sont retournés et venus me voir pour me dire qu’ils avaient reconnu la voix de Sylvestre, alors qu’ils ne connaissaient pas mon visage ! Ça fait chaud au cœur.
Tu étais à Sète. Sais-tu que trois comédiens de la série « Une famille formidable » jouent dans la série « Demain nous appartient » : Kamel Benghazi, Jennifer Laurent et Alexandre Thibault ?
Pour les deux premiers, je le savais. Pour Alexandre je ne le savais pas. Mais je n’ai pas eu le temps d’aller les voir.
Bon, en dehors du cinéma, de la télé, des doublages… Et le théâtre ?
Figure-toi qu’il m’arrive une chose exceptionnelle. Je suis en train de lire un scénario tiré d’une pièce américaine de Jef Baron : « Visite à Monsieur Green ». La pièce devrait se jouer à Paris mais aujourd’hui… rien n’est signé ! Ce qui veut dire qu’elle risque de ne pas être jouée ou que je n’aie pas le rôle. Mais j’y crois tellement fort que je me suis jeté sur le scénario et que j’apprends le rôle ! C’est une chose qui ne m’est jamais arrivée, d’apprendre un rôle sans savoir si je le jouerais.
Mais je prends le risque car le rôle est magnifique.
Je croise les doigts ».
Propos recueillis par Jacques Brachet