Amaury de CRAYENCOUR… Un comédien heureux

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Photo Philippe Matsas

Théâtre, cinéma, télé… Amaury de Crayencour est un comédien qui enchaîne rôles sur rôles et dont la télé a fait de lui un artiste populaire tant il a joué, en « guest », dans des séries télévisées, de « Julie Lescaut » à « RIS » en passant par « Le bureau des légendes », « Camping Paradis », « Nos chers voisins », « Tandem », « Cassandre », » « César Wagner », ces deux dernières séries tournées en 22, sans compter, cette même année «Le souffle du dragon » avec Julie Gayet et Lola Dewaere et « Et toi, c’est pour quand ? » avec Blandine Bellavoir.
Mais lorsqu’il n’est par sur le petit écran, il est sur le grand ou au théâtre !
Le voilà d’ailleurs en tournée avec la pièce de Benoit Solès » « La maison du loup – A la rencontre de Jack London », mise en scène de Tristan Petitgirard, avec Benoît Solès « in person » et Eléonor Arnaud. Il se posera le vendredi 20 janvier à la Chaudronnerie à la Ciotat puis on le retrouvera le Vendredi 3 mars au Palais des Congrès de St Raphaël.

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Photo Fabienne Rappeneau

« Amaury, parlez-nous de cette pièce que vous emmenez en tournée…
C’est une pièce originale de Benoit Solès qui, suite au succès de « La machine de Turing » (4  Molière 2019) a écrit cette histoire et a réuni à nouveau la même équipe autour de lui… On ne change pas une équipe qui gagne !
C’est tiré d’une histoire vraie ?
C’est une histoire qu’a écrit Benoît Solès à partir d’une partie de la vie de Jack London, que je joue. Il avait alors 40 ans et est mort un an après. Jack London était devenu très riche. Il avait construit un manoir de 25 pièces, ultime rêve de sa vie de riche héroïnomane et alcoolique. Surdoué et écolo, il avait le foie détruit. Il n’arrivait plus à écrire et faisait appel à des journalistes qui pouvaient lui apporter des histoires.
Jusqu’à ce que son manoir soit détruit par un feu.
Il fut emprisonné en 1894 et raconte la vie d’alors d’un prisonnier, Dannell Stanting, dans « Le vagabond des étoiles ». Il faut savoir qu’à cette époque un directeur de prison pouvait, pour faire parler un prisonnier, lui mettre la camisole de force  et le condamner à mort. C’est ce livre qui a fait abolir ces traitements.

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Photo Fabienne Rappeneau

En 2014 vous avez été nominé aux Molière pour « Le porteur de rêve » d’Alexis Michalak, puis vient le succès de « La machine de Turing »… Vous avez le nez pour choisir vos pièces !
(Il rit)… J’ai le pif ! Tristan Petitgirard m’avait vu dans « Le porteur d’histoire », il est venu me dire qu’il voulait travailler avec moi et m’a proposé de jouer dans « La machine de Turing ». Tout est parti de là. A Avignon, nous avons fait une petite lecture avec quelques producteurs qu’on avait invités. Et de là, c’est devenu une grosse production ! Aujourd’hui, on retrouve la pièce dans la série chez Nathan « Les carrés classiques » où l’on trouve tous les plus grands auteurs à faire travailler aux élèves !
Même si l’on vous voit beaucoup à la télé, vous avez commencé par le théâtre…
Oui, à 17 ans et bizarrement ma première pièce a été « Le visiteur » d’Eric-Emmanuel Schmidt… qui produit aujourd’hui « La maison du loup ». La boucle est bouclée !
Pas trop difficile de se partager entre théâtre et tournages ?
Je ne vous dirai pas le contraire ! Quelquefois le planning est compliqué car une pièce de théâtre prend du temps, il y a les répétitions, les tournées et c’est un casse-tête lorsqu’on ajoute un tournage. C’est pour cela que je suis rarement dans un rôle principal d’une série. Il y a quand même eu « Les copains d’abord avec Julien Boisselier, Olivia Cote, Judith Siboni où nous jouions deux couples. Une jolie série
Mais j’arrive à concilier les deux avec aussi ma vie de famille, mon épouse, la comédienne Bahia Rehas et mes deux enfants.

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La machine de Turing – Le souffle du dragon

Vous avez joué avec elle ?
Dans « Tandem ». Sinon nous avons des projets différents mais nous essayons de tout concilier. Par exemple, elle va venir tourner une série à Marseille et je vais aller m’y installer un moment avec les enfants. Puis ce sera à son tour de me rejoindre sur un tournage près de Toulouse.
Nous nous nous sommes rencontrés sur « Le porteur d’histoire » d’Alexis Michalak puis retrouvés sur la série « Paris un jour de… (d’anniversaire, de transition, d’incruste…)
Votre nom est en fait Amaury Cleenewerk de Crayencour… Difficile à porter !
Surtout à dire et retenir lorsqu’on est comédien ! J’en ai donc enlevé une partie que j’avais déjà enlevée à l’école, sur les conseils de ma mère. C’est un nom qui remonte à quatre ou cinq générations. J’avoue qu’il faudrait demander à mon frère, il s’y intéresse plus que moi, d’où il vient et depuis quand il existe. Je sais qu’il vient du nord de la France et qu’il est devenu belge grâce à mon grand-père qui a épousé une femme belge !
C’est aussi l’anagramme de Yourcenar, la romancière Marguerite Yourcenar était votre grand-tante !
Ne s’entendant pas avec la famille elle a alors transformé son nom et est partie vivre aux États-Unis car elle tenait à sa liberté. Elle s’entendait bien avec mon grand-père avec qui elle a échangé une correspondance. Ça n’était pas toujours très littéraire mais il y a des lettres magnifiques. Elle avait une grande ouverture d’esprit.

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Les copains d’abord – César Wagner

Alors, vos projets ? Aussi importants que cette année 22 ?
On peut le dire ! J’ai d’ailleurs cette tournée qui va se continuer jusque vers avril. Puis en avril-mai je tournerai deux épisodes de « César Wagner «  avec Gil Alma et Olivia Cote que je retrouve. Je vais aussi enregistrer un livre audio : « Une belle matinée » de… Marguerite Yourcenar, l’histoire d’un enfant de 12 ans qui se lie d’amitié avec un vieil acteur anglais, qui lui communique sa passion du théâtre. Il y a des rapprochements avec ma vie.
Ensuite je vais retrouver Tristan Petitgirard qui va adapter sa pièce « Des plans sur la comète » pour en faire un film auquel il m’a demandé de participer.
Le chômage… Vous ne connaissez pas ?!
J’ai cette chance de pouvoir choisir mes projets au théâtre, au cinéma, à la télé.
Je vis une belle aventure ! Je suis heureux»

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Souvenir du Festival de la Rochelle 2022

Propos recueillis par Jacques Brachet