Ils avaient triomphé l’an dernier à ce même endroit, ici même « In Situ » dans ce beau fort de la Bayarde à Carqueiranne.
Qui ? Nos trois mousquetaires : Christian Vadim, Philippe Lellouche et David Brécourt. Et comme dans toute histoire des trois mousquetaires, ils sont quatre et la quatrième est le charme incarné : Vanessa Demouy.
Après les énormes succès de « Boire, fumer et conduire vite » et « Le jeu de la vérité 1 et 2 », les revoilà donc réunis, toujours par le même complice puisque tous ces succès sont signés Philippe Lellouche et que les quatre as sont devenus inséparables.
Il étaient donc en ouverture de la quinzième édition du festival « In Situ » de Carqueiranne avec « L’appel de Londres ».
Petite visite dans les coulisses, pour leur dire un petit bonjour avant le spectacle, où l’atmosphère est toujours à la détente, à la complicité, où ça rigole bien, d’autant qu’une fois de plus notre quatuor a fait mouche et que le succès est de nouveau à la clef.
D’ailleurs, le fort a affiché « complet » durant deux soirées.
Alors, voici cette fois nos quatre Français expatriés à Londres pour des raisons diverses : Marianne (Vanessa Demouy) y a ouvert un restaurant français faute de n’avoir pu le faire en France à cause des banques qui ne prêtent qu’aux riches. Jean-Christophe (David Brécourt) est un trader qui, devenu très riche, est venu s’installer en Angleterre pour payer moins d’impôts. Charles (Dominique Lellouche) est devenu un grand avocat à Londres et François (Christian Vadim) est un écrivain qui attend le succès et qui a suivi sa copine Marianne.
A part François et Marianne, les deux autres se retrouvent par hasard un soir de 14 juillet, dans le restaurant de Marianne, histoire de commémorer cette fête typiquement française.
A partir de là, autour d’une table, ils vont parler des problèmes de la France pas si lointaine, avant d’avouer que celle-ci leur manque et qu’il faudrait peut-être penser à la regagner. Tout va y passer : la politique, les médias, les banques, les magouilles, tous les sujets d’aujourd’hui qui minent les Français.
C’est un peu un melting’pot de tous les sujets qui fâchent le Français en ce moment. Et c’est aussi un peu une série de lieux communs que l’on entend tous les jours à la télé. Avec de longues tirades sur nos politiques, tellement décevants, qu’ils soient de droite ou de gauche, , sur la différence entre riches et pauvres, sur le coût de la vie, bref, beaucoup de sujets bateaux qui alourdissent un peu cette pièce qui se veut comique mais aussi un constat de la France qui va mal. En fait, une pièce un peu hybride qui n’a pas les mêmes fulgurances, les mêmes ressorts des deux autres pièces inspirées qu’à écrites Lellouche. On se perd un peu dans cette conversation à bâtons rompus qui aborde tous les sujets du jour. Ca manque un peu de profondeur et de rires, hormis Christian Vadim qui est irrésistible en écrivain raté, à la fois poète naïf, amoureux transi et obsédé sexuel. Ce comédien qu’on avait un peu trop vite classé dans les beaux ténébreux a des dons comiques incroyables et c’est lui qui, à chaque moment où les conversations se font un peu lourdes, désamorce la situation par une pirouette, une saillie qui fait repartir l’histoire.
Même si nous avons passé un bon moment, on regrette un peu les vraies histoires et les ressorts comiques des autres pièces de Lellouche.
Mais les comédiens sont, comme dirait Drucker, toujours aussi épatants !
Jacques Brachet