Toulon – GISCLARD, retour à la Galerie Estades

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Gisclard devant une toile que lui a inspiré Toulon

Tous les trois ans, notre ami Stéphane Gisclard nous revient à la galerie Estades et chaque retour est un éblouissement tant son œuvre est personnelle, originale, tant les couleurs éclatantes se mêlent à un certain mystère mais aussi à beaucoup de sensualité.
Ses toiles racontent une histoire dont chaque chapitre est, comme un puzzle, dans l’œuvre même.
Tout est beau chez Gisclard : les femmes filiformes et sexy au regard perdu ou caché derrière des capelines, des hommes élégants, charmeurs, même s’ils sont moins nombreux que les femmes !
Tous ces personnages s’installent dans des décors de rêve, des lieux différents comme des grandes villes, des toits, des plages, des cabarets, des champs de course, les salles de jeu, les grands hôtels…
Le style est définitivement cubiste et arts déco, les personnages issus d’une autre époque mais pourtant d’une grande modernité. Le champagne coule à flots, les éventails se manient avec élégance, les voitures sont haut de gamme.
Tout respire une atmosphère de luxe et de beauté.
Bref, on entre dans le monde de Gisclard comme dans un rêve qu’on aimerait partager.
Gisclard est venu accompagner son exposition à la Galerie Estades, exposition qu’il faut aller voir, installée dans ce lieu jusqu’au 7 mai. Parmi les toiles de magnifiques vases en céramique, des globes parfaits où l’on retrouve cette même atmosphère Arts Déco.
Il est un peu en retard à notre rendez-vous car il est allé visiter les nouvelles halles de Toulon qui s’accolent tout à fait à son œuvre puisque construites dans les années 30 et ayant gardé son cachet lors de sa résurrection.

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« C’est –me dit-il – un lieu magnifique qui me donne envie d’y installer mon chevalet !
Tout en étant un lieu populaire, j’y ai découvert un petit goût de luxe qui se rapproche de ce que je fais.
Justement, comment créez-vous vos œuvres ?
De diverses manières mais je prends souvent des photos de lieux que j’aime, qui m’inspirent, qui deviennent le décor de mes personnages à qui je fais raconter une histoire.
A ce propos, il y a souvent plusieurs tableaux en un…
(Il rit) C’est un jour ce que m’a dit mon père en ajoutant : « Si tu les coupais en morceaux » tu aurais plusieurs tableaux… et tu gagnerais plus d’argent ! »
Votre père était peintre, tout comme votre grand-mère qui était aussi musicienne, vous avez un oncle musicien également et une mère dans la littérature… Vous avez de qui tenir !
Oui, j’ai toujours été baigné dans l’art, dans la musique, la peinture… Il y a toujours eu des toiles autour de moi. C’était aussi une famille d’antiquaires et j’ai donc toujours été entouré de beaux objets. J’ai fait ma première huile à 12 ans sans savoir encore que j’en ferais mon métier.
Et le choix de la peinture ?
C’est en côtoyant mon père, ma grand-mère. J’ai très vite eu un pinceau entre les mains, j’ai très vite dessiné. Mais lorsque je crée une toile, je me fais un roman, un film et il y a souvent de la musique dans mes tableaux.

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Un livre et un vase

Avez-vous suivi des cours aux Beaux-Arts ?
Oui… trois mois – dit-il en riant – je ne m’y suis pas senti à ma place par rapport à ce qu’on m’enseignait et que je savais déjà vouloir faire. J’ai très vite travaillé dans et pour des ateliers. Je me suis aussi beaucoup intéressé à l’architecture.
Qu’est-ce qui vous a fait vous intéresser à cette période dite « Arts Déco ».
C’est un style qui me plait, qui m’a très vite influence, comme le cubisme. Et les deux se retrouvent dans les toiles. J’ai aussi été inspiré par Braque.
Quel est votre cheminement ?
J’ai commencé à peindre tout seul dans mon coin. Ce sont des acryliques que je finis à l’huile. J’ai eu une période un peu flottante mais très vite j’ai commencé à côtoyer des marchands qui se sont intéressés à mon travail. Et dans ce métier, dès que quelqu’un s’intéresse à vous, les autres viennent ! Ça a marché… Et ça continue !
Toulon est finalement devenu un de vos lieux incontournable !
Grâce à Michel Estades. Et puis le lieu est tellement beau ! A midi, j’ai du déjeuner au soleil, face à la mer. Et ça aussi c’est très inspirant. Même si à chaque fois, les visites sont courtes ».

Pour cette exposition, Michel Estades a édité un magnifique livre où l’on retrouve nombre de ses œuvres. La maquette a été faite à Toulon par une toulonnaise, Nathalie Barrère-Andrieu et si les toiles de Gisclard, à peine exposées, s’envolent, il va passer sa journée à dédicacer son livre. Déjà une vingtaine de demandes est en attente.
Je le laisse donc signer… Emportant le mien sous le bras, dument signé, avec toujours le même plaisir de le rencontrer. !

Jacques Brachet
Galerie Estades – 18, rue Henri Seillon – Toulon – 04 94 89 49 98
www.estades.com – galerie.toulon@estades.com