TOULON : Kev ADAMS en maison de retraite !

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Il n’en a pas encore l’âge mais voici Kev Adams, alias Milann, qui est obligé de s’occuper d’une équipe de «petits vieux» dans la maison de retraite des Mimosas, après avoir commis quelques larcins. Ultimatum : prison ou trois cents heures de travaux d’intérêt général. Le choix est difficile mais c’est son pote d’enfance Samy (Oma Mebrouk), connu dans l’orphelinat où ils ont grandi mais où lui a mieux tourné, puisque devenu avocat, qui le lui impose.
Le voilà donc devant affronter un directeur acariâtre et malhonnête, profitant de la solitude et de la vulnérabilité de ces retraités (Antoine Dulery) et sept petits vieux indignes (Gérard Depardieu, Mylène Demongeot, Daniel Prévost, Jean-Luc Bideau, Liliane Rovère, Firmine Richard, Marthe Villalonga) qui vont au départ lui mener la vie dure avant, avant de lui apprendre la vie et de devenir complices pour s’évader de ce mouroir.
Kev est également producteur et co-scénariste avec Catherine Diament, sous la caméra de Thomas Gilou.
Autant vous dire que le film n’est pas triste, même s’il est d’une dure réalité mais Kev Adams a su mêler le rire et l’émotion, tant cette équipe est à la fois drôle, indisciplinée et d’une jeunesse incroyable.
On rit, on s’amuse, on est ému (entre autre les scènes de tête à tête de Depardieu avec Kev ou encore Kev et Mylène Demongeot.
Dommage que le début du film soit un peu brouillon et la fin quelque peu invraisemblable.
Mais quel plaisir de retrouver tous ces grands et magnifiques comédien dont on sent le bonheur de se  retrouver entre amis et devant une caméra.
Bonheur aussi de Kev qui les a réunis et dont il vient nous parler… après une heure de retard due à une très courte nuit !
Mais on lui pardonne tant il est sympa, drôle et se plie aussi bien à nos questions qu’à la séance de photos.

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«Kev, Avec ce film, on ne peut plus être dans l’actualité !
Oh la la… Ce n’était pas vraiment voulu puisqu’on a tourné ce film en 2020. Il a pris du retard suite au Covid et du coup, l’affaire sort en même temps que le film. Ça ne pouvait pas mieux tomber mais en fait, est-ce que ça va servir ou desservir le film ! Au public de le dire.
Comment t’es venue cette idée ?
Ca date de… 2016 ! Un copain me raconte l’idée qui lui est venue de faire s’évader un groupe de séniors d’une maison de retraite. Je trouvais ça marrant mais je ne voyais pas ça suffisant pour faire un film… sauf si l’on imaginait une histoire autour. C’est ce qui s’est fait bien après, avec Catherine Diament, qui est  venue ajouter les portraits à l’histoire que j’avais imaginée. Ainsi s’est créé le scénario. Mais je tenais à ce que mon copain, qui m’avait donné l’idée, soit au générique. C’était la moindre des choses.
Connaissais-tu certaines situations de ces personnes âgées abandonnées dans ces maisons ?
Oui, par un copain qui m’en avait parlé, y ayant travaillé trois ans. Il a vu des choses, il a vécu de grandes émotions. J’ai eu la chance de connaître mes grands-parents et de penser qu’on pouvait ainsi les abandonner me préoccupait.
Je n’ai pas de problème à régler mais je fais un constat que dans certaines de ces maisons ce n’est pas clean. Peut-être que ce film aidera à ce qu’on en prenne conscience et que ça change.
Ce qui est intéressant dans ce film, c’est que chaque résident a sa personnalité, sa propre histoire et que tu donnes une belle scène à chacun…
Oui parce que, justement, chacun a vécu quelque chose de différent, chacun a quelque chose à dire, quelque chose à transmettre. C’est d’ailleurs le sujet principal du film et je suis heureux que tu aies vu ça. Dans leur solitude, ils ont besoin de se raconter et ce qui me touche, c’est leur fragilité. Une fois passé 80 ans, ils savent que leur vie est derrière eux, que leurs années sont comptées et que chaque jour est un bonus, un cadeau de la vie. Leurs émotions sont décuplées, leurs rires sont plus forts car ce n’est pas toujours triste.

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On passe d’ailleurs du rire à l’émotion
C’est ce que j’aime au cinéma. J’adore rire mais si, dans un film, tout à coup une scène d’émotion arrive, ça me surprend et ça me plait. Le rire, les pleurs, l’émotion, c’est en fait l’histoire humaine. On peut tous se reconnaître dans ces personnages.
As-tu fait passer un casting ?
Tu rigoles ! Nous les avons choisis à trois, Catherine Diament, Thomas Gilou le metteur en scène et moi. Ils ont tous des carrières formidables, chacun a eu une histoire différente entre cinéma, théâtre, télé… Ils ont chacun leurs spectateurs, leurs fans et ils ont marqué le public à des titres divers. C’était formidable de le trouver rassemblés, certains se connaissaient, avaient joué ensemble et de les voir se remémorer leurs rencontres, leurs souvenirs, des anecdotes c’était à la fois joyeux et émouvant. Le plaisir qu’ils avaient de se retrouver, d’être devant la caméra, c’était euphorique. Ce sont tous des légendes.
Avaient-ils leur mot à dire sur leur rôle ?
Au départ, je leur ai expliqué leur rôle, chacun avait un thème comme l’écologie, la politesse, l’instruction… et ce qui m’a surpris c’est que chacun est venu me voir en me disant qu’il préférait défendre tel ou tel thème. Ce que j’ai fait.
Acteur, auteur, producteur… Pourquoi n’as pas-tu réalisé le film ?
(Il rit) Tu ne crois pas que ça suffit pour une première fois ? J’avais déjà beaucoup de travail et de stress. C’est pourquoi j’ai choisi Thomas Gilou dont j’avais apprécié des films comme «Michou d’Auber» et «La vérité si je mens». Mais je ne dis pas qu’une prochaine fois…
Justement, après ce film, tes projets ?
Nous avions deux projets avec Thomas Gilou mais le Covid en a décidé autrement. C’est raté pour cette fois. J’ai entretemps tourné le film de Franck Belloch «Stuck», avec Camille Lellouche. C’est un huis clos où deux personnes se retrouvent bloquées dans un ascenseur.
Je  pense que je vais moins tourner au cinéma car j’aimerais qu’un film soit un événement. Quand tu en tournes deux ou trois, immanquablement deux tombent à la trappe. Alors je vais faire que ce soit à chaque fois événementiel.
Et puis, je suis en train de tourner une série pour TF1 et je suis content de revenir avec une série télé, chose que je n’avais plus faite depuis «Soda». Enfin, je suis en train d’écrire un prochain one man show»

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Du pain sur la planche pour notre si sympathique Kev, qui vient de combiner quelque cinquante dates de promo pour ce film et qui est dans une forme, une énergie aussi pétillantes… qu’un soda !

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photocréations.fr