Stone, je l’ai évidemment rencontrée… avec Charden !
C’était sur la tournée «Inventaire 66», qui réunissait quelques jeunes chanteurs prometteurs. Il y avait Michel Delpech, Pascal Danel, Stone et Charden, Noël Deschamps et quelques autres artistes qui n’ont fait que passer comme Pussy Cat ou Karine…
On devait se retrouver avec Claude François et Topaloff puis sur une tournée de folie où tous deux partageaient la vedette avec d’autres amis, C.Jérôme, Michel Jonasz… et Charlotte Jullian !
Quelques années passent avant qu’on se retrouve sur les tournées «Âge Tendre»
Embrassades et rires avec Stone, Charden restant un peu en retrait et lorsque je propose à Stone une interview, Charden, qui n’avait pas encore dit un mot, a une réaction étonnante : «Si c’est pour parler de moi, OK si c’est pour parler de Stone et Charden, la page est tournée»
J’ai d’abord cru qu’il plaisantait car alors, que faisait-il sur cette tournée ?
Mais il était sérieux et c’est donc en tête à tête avec Stone, vite rejoint par son sympathique second mari, Mario d’Alba, que je me retrouve et qu’on se retrouve comme si on ne s’était jamais quitté.
Du coup, organisant à St Raphaël «Stars en cuisine», j’invite Annie (son prénom) et Mario à y participer. Et là encore, on s’est bien marré.
Il y eut beaucoup d’autres rencontres, avec Michèle Torr, à Partuis sur des fêtes du livre lorsqu’elle a sorti sa bio, en tournée théâtrale avec «Les trois Jeanne» et une autre pièce où l’on retrouvait aussi Sophie Darel «Le clan des veuves»….
Le succès du couple Stone & Charden a été tellement fort durant quelques années, qu’on oublie qu’elle a quand même fait un grand nombre de disques en solo. D’ailleurs, sur «Inventaire 66», elle était déjà avec Charden mais ne chantait pas encore avec lui.
Il était donc nécessaire que Marianne Melody regroupe toutes ses chansons pour nous les offrir sur un double CD où sont regroupées… 50 chansons !
Des chansons que pour certaines, on avait oublié et qu’en écoutant, on se dit : «Ah, mais c’est vrai qu’elle a chanté ça !».
C’est ainsi que nous reviennent en tête «Le jour, la nuit», «Fille ou garçon», «Baby Stone»,
«Vive la France» qu’elle a d’ailleurs reprise ave Charden par la suite, et bien d’autres encore qui d’ailleurs ne sont pas toutes signées Charden., mais Monty, Jean-Michel Rivat, Serge Gainsbourg (Un drôle de «Buffalo Bill !»), Billy Nencioli, Ralph Bernet, Frédéric Botton,, l’incontournable Didier Barbelivien, Billy Bridge, Jean-Marc Rivière et bien d’autres faiseurs de tubes qui ont fait les beaux jours de nos années sixties.
Même si Stone & Charden, ce sont les années 70 qui en ont fait des machines à tubes !
Et si, après leur séparation, Stone a continué en solo jusqu’en 86 et où son mari, Mario d’Alba, lui a écrit quelques chansons.
On est donc heureux, pour les plus de…50 ans que nous sommes devenus, de retrouver notre Stone qui ne vieillit pas, qui est toujours aussi rayonnante, même si elle nous annonce sa mort prochaine en riant ! En effet, un médium l’avait prévue en 2017 !!!
Mais elle est heureusement toujours là et c’est toujours un plaisir que de la retrouver.
«Annie, n’est-ce pas un peu pesant d’âtre toujours considérée comme une entité, une sorte d’aigle à deux têtes ?
Tu sais, ça n’a duré que quatre ans, de 71 à 75, mais quatre années intenses sans un jour de relâche et de respiration où la vie d’artistes et la vie de couple était si liée qu’à un moment on a vraiment eu besoin de respirer chacun de son côté.
Le principal est que, grâce aux enfants, on se soit quitté sans haine et qu’on ait pu, par la suite, se retrouver sereinement et sans bagarre. Moi j’ai varié les plaisirs en chantant, en jouant au théâtre, en écrivant une pièce pour Charlotte Julian. Je voulais me diversifier et surtout prendre le temps de vivre pendant qu’Éric vivait l’œuvre de sa vie avec «Mayflower». Et puis, lorsqu’un producteur nous a parlé d’une compil’ et d’un retour sur scène, au départ on n’y a pas cru. On a donc commencé à faire des télés promo puis, ponctuellement, des spectacles et l’on s’est rendu compte que ça marchait bien. Du coup, Mario a pris les choses en main et c’est reparti… comme en 74 !
Drucker, Sevran, tout le monde nous a rappelés, les disques se sont vendus à une vitesse vertigineuse On était bien entourés par Charles Talar, Jean-Pierre Pasqualini, le patron du magazine «Platine».
Lors de notre dernière rencontre à Pertuis, avec Michèle Torr, elle me disait curieusement : «Je n’ai pas de répertoire seule et ce n’est pas aujourd’hui que je vais m’en faire un, et chanter de nouvelles chansons, de faire un disque… Je me vois mal reprendre toutes ces chansons qui datent de ma jeunesse. Ca n’intéresse plus personne car déjà, plus personne n’achète de disques et on vit dans la nostalgie. Vois le nombre de chanteurs qui font des compilations, des remix, des duos avec d’anciens succès. Nous l’avons d’ailleurs fait avec Charden.
Et ça a marché !
C’est vrai mais Stone et Charden, ça fait partie de l’inconscient collectif, ça représente une époque, des chansons qui ne meurent pas, qui sont dans la nostalgie des gens de notre génération.
Aujourd’hui, avec cet album, on se rend compte de toutes les chansons que tu a enregistrées seule !
Tu sais, ça a duré cinq ans et à l’époque, on faisait quatre 45 tours de quatre chansons par an. Du coup ça en fait beaucoup…
C’est toi qui en as eu l’idée ?
Pas du tout ! C’est Marianne Melody qui l’a eu et j’ai dit OK… à condition de ne rien faire ! Ils ont fait un travail de fou, recherchant toutes les chansons dont je ne me rappelle pas du quart, ils ont traité les contrats… Je n’ai rien fait. D’ailleurs, tu sais à l’époque, quand on sortait quatre chansons par saison, c’était une chance que d’avoir un tube dessus. Et puis du coup, beaucoup ne sont pas intéressantes car il fallait les trouver, ces chansons ! A te dire vrai, j’ai dit oui parce je sais que ce côté collector plaît aux fans.
Tu avais quand même de beaux auteurs et compositeurs !
C’est vrai mais c’était souvent aux même qu’on faisait appel. A cette époque, toute une génération est née. Beaucoup de chansons étaient des adaptations mais ça ne plaisait pas beaucoup à Éric. Il disait que les français étaient aussi capables d’écrire des chansons. Il y en a donc beaucoup signées de lui.
Du coup, tu vas les rechanter ?
Tu sais, aujourd’hui, on continue à faire des petits galas parce qu’on nous demande. Sinon, je ne suis pas moi-même demandeuse, Je vis à la campagne et je ne refuse pas d’aller chanter lorsqu’on m’appelle. J’y retrouve souvent des copains Alors je chante surtout les succès qu’on a eu avec Éric. Sa voix est enregistrée sur bande et je chante en direct ma partition. Puis je chante quelques chansons, accompagné par Mario à la guitare.
Les dernières fois que nous avons chanté ensemble avec Éric c’était sur les Tournées Âge Tendre. Puis il a voulu tout arrêter et on a juste fait ce dernier disque en duo avant qu’il ne disparaisse.
Mais j’ai continué à avoir des demandes. Après, j’ai aussi varié les plaisirs. Jusqu’à ce que tout s’arrête presque deux ans avec le Covid. Aujourd’hui ça reprend un peu.
Et le théâtre ?
Pour le moment, ce qu’on me propose n’est pas très intéressant. Et puis je dois dire que le théâtre, c’est du boulot et du stress et comme je suis un peu fainéante… je ne cherche pas vraiment !
Je suppose que, même à la campagne, tu as quelques projets ?
Oui, j’ai rencontré Christian Lebon qui organisait des concours de jeunes chanteurs francophones et qui a repris le Chorus Café qui fut à Guy Mardel puis à Pascal Danel. Il reprend donc la formuler et organise des soirées «guests» où il fait venir tous les copains… Dont moi !
Dimanche dernier, c’était blindé !
Ca va faire dix ans qu’Éric nous a quitté… y a-t-il des choses qui vont se passer ?
C’est mon fils qui va s’occuper de ça. Il a un site face book et il a eu l’idée de me faire enregistrer avec lui «L’aventura». En deux jours on a eu 7.000 vues ! Du coup, on va en faire d’autres. Tu te rends compte, il a déjà 50 ans ! Il organisera aussi dans une salle à Paris, une soirée hommage avec quelques amis qui viendront chanter. Je le laisse faire !
Alors te voilà à la campagne ?
Oui, par la force des choses. Tu sais que nous habitons tous ensemble et les enfants ont voulu rénover et agrandir la maison. Du coup, ils nous ont envoyé à la campagne ! Mais on y est très bien.»
Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier et Jacques Brachet