Cinéma, télévision, théâtre, production… Le choix du roi… Ou plutôt de la reine, celle-ci étant en l’occurrence Julie Gayet.
Julie que j’ai souvent rencontrée à la Rochelle, au festival TV, à Toulon pour présenter «Le gendre idéal», à Marseille, sur le tournage TV de «Ca va passer… mais quand ?» et avec qui j’ai gardé de jolis souvenirs.
Jouant en ce moment sur tous les tableaux, il fallait donc qu’on se retrouve pour parler de tous ses évènements. Et on le fait, alors qu’elle revient du Festival d’Angoulème.
C’est quoi ce papy ?
Troisième volet de cette série cinématographique signée Gabriel-Julien Laferrière.
Nous avions eu un premier épisode, «C’est quoi cette famille ?» où l’on avait découvert une famille totalement foldingue composée de couples divorcés, recomposés, d’enfants, tous cousins ou demi-frères et sœurs, vivant les uns avec ou sur les autres, ne pouvant se séparer, s’aimant, se chamaillant… Bref une famille partie de deux sœurs Sophie (Julie Gayet) et Agnès (Julie Depardieu) dont on ne connaissait pas les parents. Dans le deuxième épisode «C’est qui cette mamy ?», on découvrait Aurore (Chantal Ladesou) grand-mère totalement déjantée qui recevait tous ses petits enfants en crise avec leurs parents. Et voici qu’au troisième épisode de cette cocasse trilogie, «C’est qui ce papy ?», surgit Gégé (Patrick Chesnais) un supposé grand-père, berger solitaire, ours mal léché, bougon mais toujours amoureux d’Aurore qui fut sa maîtresse.
C’est après un accident qui a fait perdre la mémoire à Aurore qui ne reconnait plus personne mais parle tout le temps de Gégé, qu’après quelques recherches, les enfants retrouvent sa trace. Les voici donc embarquée avec la mamy amnésique sur les traces du fameux Gégé… qu’ils vont retrouver.
Et à partir de là aventures et mésaventures de toute la tribu, dont les parents partis sur leurs traces, vont se jouer à 200 à l’heure avec des répliques irrésistibles, des situations complètement dingues.
Comme pour les deux autres volets, le réalisateur Gabriel-Julien Laferrière, nous offre une comédie loufoque où les enfants ont la part belle et où les comédiens chevronnés s’amusent comme des fous car, outre ceux cités, on y trouve pêle-mêle Lucien Jean-Baptiste, Claudia Tagbo, Thierry Neuvic, Philippe Katherine, Arié Elmaleh… tous magnifiques en parents totalement dépassés et une kyrielle de jeunes comédiens prometteurs.
Le film ne devrait pas tarder à sortir mais nous avons eu la chance que le Six N’Etoiles de Six-Fours nous le présente en avant-première. Sans personne pour le présenter. Donc mon amie Julie pour en parler !
«Julie, heureuse de te retrouver dans ce triptyque ?
Ce n’est pas un triptyque, c’est plutôt pour la peinture. Ce n’est pas une série, c’est plutôt pour la télé. Disons donc que c’est une saga ! C’est un film choral et c’est un vrai plaisir de retrouver les amis comédiens et ces jeunes acteurs qui ont grandi avec nous et qu’on retrouve un an sur deux depuis six ans.
Heureuse aussi de retrouver Chantal Ladesou avec qui ça a été un véritable coup de foudre. Je l’adore, c’est la mère que j’aurais pu avoir tant elle adorable, drôle, c’est une femme d’une modernité folle. Et retrouver aussi Julie Depardieu qui est pour moi une vraie sœur.
Depuis le temps, on s’est créé une vraie famille et on se retrouve chaque fois avec bonheur.
Et puis cette fois, en plus d’être un film plein d’humour et très familial, il y a cette histoire d’amour qui ressort entre Gégé et Aurore, moment très émouvant… La boucle est bouclée !
Vraiment bouclée ?
(Elle rit) Va savoir ? Est-ce que Gégé est le vrai père des deux filles, car il y en a eu d’autres ! Peut-être y aura-t-il un quatrième épisode, un autre grand-père va surgir… A suivre !
En tout cas, ce que j’aime dans ce film, c’est qu’il défend de belles valeurs familiales et j’aime ça.
Les films de Gabriel permettent de parler de sujets qui touchent et de tous les combats des femmes d’aujourd’hui
Sujet qui te préoccupe beaucoup !
Oui. Avant ça, il y avait aussi eu «Poly», qui défend aussi ces valeurs familiales que j’aime. Le film est sorti une semaine après le confinement hélas, et n’a pas bénéficié de la lumière qu’il pouvait espérer. Le réalisateur Nicolas Vannier a fait là un film familial qui défend la place de la femme».
« Poly » – Rencontre à la Rochelle
Une mère parfaite
«Ce qui nous amène à cette série «Une mère parfaite», qui démarre sur TF1 le lundi 6 septembre.
Oui, puisque le film tourne autour de la relation mère-fille. Hélène (que je joue) apprend que sa fille est accusée de meurtre. A partir de là sa vie bascule, elle va, aidée de Vincent (Tome Sisley), un avocat avec qui elle a vécu une histoire d’amour, défendre sa fille, même si elle n’est pas certaine de ce qu’elle a fait ou pas fait.
Même si le titre est «Une mère parfaite», je pense, pour ma part, qu’une mère, une fille, une femme parfaite, ça n’existe pas. C’est très difficile de l’être et c’est difficile d’être une adolescente, une jeune fille dans notre société d’aujourd’hui faite de violence. Aujourd’hui, il faut choisir entre liberté et sécurité, les risques sont grands, de l’insulte au viol. Ce n’est pas normal, on ne peut pas accepter ça. Les bêtes ne violent pas alors que les hommes le font.
C’est pourquoi tu as adhéré à cette association : «Fondation des Femmes» ?
Évidemment car on ne plus accepter ces situations. C’est Anne-Cécile Mailfert, qui est avocate, qui l’a créée et qui en est la présidente. Elle offre une protection juridique à ces femmes battues, violentées, violées, elle a posé des statuts sur la violence et le harcèlement, elle aide, aiguille ces femmes, fait des levées de fonds pour aider, fédérer les associations, aborder tous les problèmes que ces femmes connaissent, créer des lieux dédiés pour les recevoir, des événements pour sensibiliser le plus de monde possible.
D’ailleurs, Eden Ducourant, qui joue ma fille dans cette série, a décidé de mener une campagne intitulée : «Regarde-moi bien». Elle s’y implique à fond. En lus d’un talent fou, elle est devenue aujourd’hui comme ma fille. C’est une belle découverte et j’aime mettre les femmes en lumière.
En dehors d’Eden, tu retrouves Tomer Sisley…
Oui et dans ce film il est méconnaissable !
Hasard ou choix de vous deux ?
Nous nous connaissons depuis longtemps et c’est avec plaisir que nous nous sommes retrouvés. Mais c’est un hasard dû au choix du réalisateur Fred Garson. Je n’interviens jamais dans le choix des comédiens, je suis trop respectueuse des réalisateurs. C’est leur choix, pas le mien. Ce qui compte c’est leur regard, leur point de vue.
Et que devient la productrice ?
Avec le Covid (je le mets au masculin !) j’ai un peu levé le pied. Mais j’aime toujours découvrir des sujets, des réalisateurs, des réalisatrices, les mettre en lumière. (Sa dernière production est «J’irai mourir dans les Carpates» d’Antoine de Maximy). Je suis très fière de ce que j’ai produit qui s’appuie toujours sur ma sensibilité».
« Je ne serais pas arrivée là si… »
Je ne serais pas arrivée là si…
Et voici que tu reviens au théâtre !
Oui, avec Judith Henri qui a eu l’idée de ce duo à partir de lettres de femmes qui sont des entretiens qu’Annick Cojean a eu avec des personnalités comme Gisèle Halimi, Virginie Despentes, Christiane Taubira, Amélie Nothom… et qui avait fait l’objet d’un livre publié chez Grasset.
Nous lisons ces lettres à deux voix, comme une conversation, c’est Judith qui en a fait la mise en scène.
Les questions posées par Annick Cojean tournent autour du sujet : comment la vie m’a marquée, en bien, ou en mal, quels sont les hasards, les rencontres, les drames qui ont fait ce que je suis devenue ?
C’est un sujet universel qui, bien évidemment, m’interpelle.
Nous partons en tournée, nous passerons par l’Odéon à Marseille le 3 octobre et les 1er, 2, 3 décembre au théâtre National de Nice».
Prochaine rencontre donc à Marseille… A bientôt Julie !
Propos recueillis par Jacques Brachet