Carqueiranne – Auditorium Clairval
Tom LEEB : «Je vais où le vent me pousse»

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Il est beau comme un dieu, regard bleu-vert sous la casquette, sourire carnassier et en plus… Il ne se la pête pas !
Il n’y a pas plus gentil, simple et souriant.
Humoriste, chanteur, comédien, à l’instar des américains, avec qui il a partagé quelques années, Tom Leeb sait tout faire. Et tout bien faire.
Pas encore très connu comme chanteur, il crève les écrans, petits et grands car on l’y voit partout. Trois films entre 2020 et 2021, idem pour la télé. Beau parcours d’artiste dont il va me parler après plus d’une heure de répet’ pour le concert qu’il donne ce soir-là dans ce bel amphi en plein air de Carqueiranne avec des oliviers pour décor. Si nous n’avions pas été attaqués par les moustiques, c’eut été idyllique. !

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Tom & Kevin – Avec Camille Lou dans « Pourris Gâtés » –
Avec Claire Keim dans Infidèle » – Avec Alice Pol dans C’est la vie »

Tom, tu es sur tous les fronts. Par quoi tout a commencé ?
En fait, tout a commencé en même temps. J’ai commencé à suivre des cours de théâtre aux Etats-Unis, puis j’ai trouvé une guitare chez moi, j’ai commencé à jouer et à composer des chansons, puis j’ai rencontré Kevin Levy avec qui on a commencé à écrire des textes humoristiques. Et on a créé un duo. Tout est arrivé en même temps, en 2013.
C’est ton père, Michel Leeb, qui t’as mis le pied à l’étrier, puisque tu as joué à ses côtés dans «Madame Doubtfire» ?
Oh, là j’avais 12 ans mais à l’époque j’étais attiré par le tennis où je me débrouillais bien et j’aurais pu en faire une carrière si je n’avais alors pas été centré sur moi : je faisais des trucs sur le terrain uniquement pour qu’on me regarde ! Ça n’a pas duré !
Alors ?
Alors j’ai laissé tomber et en 2014 j’ai été engagé dans la seconde mouture de la série «Sous le soleil.»
Il y a eu aussi «Section de recherches»…
Non, là je n’avais pas de rôle récurrent, j’y suis venu en guest pour un épisode.
Passant d’un art à l’autre, n’as-tu pas eu peur de t’éparpiller ?
Je crois que ça c’est très français, même si aujourd’hui ça s’estompe un peu. Des comédiens chantent, des chanteurs viennent au cinéma. J’avoue que je me suis même pas posé la question. Lorsqu’on me propose quelque chose que j’ai envie de faire, je ne me vois pas refuser sous prétexte que je suis chanteur ou comédien. Je vais où le vent me pousse.
Ton duo «Kevin et Tom» a bien marché ?
Oui, avec Kevin on a traversé la France et la Belgique. Ca fait six ans que ça tourne et c’est le Covid qui a tout freiné. On était en pleine tournée. Avec lui tout est arrivé par hasard. On rigolait bien ensemble, on se renvoyait la balle et on a commencé à écrire des sketches. Ça a marché. Avec l’arrêt, chacun est parti dans une autre direction mais ça ne veut pas dire que c’est terminé. On se retrouvera !

7 EUROVISION 2020 - SOIRÉE À LA Tour Eiffel

Et puis il y a eu le concours Eurovision… qui n’a pas eu lieu en 2020.Comment l’as-tu vécu ?
Pas si mal que ça. D’abord parce que j’étais surpris qu’on fasse appel à moi pour un tel concours alors qu’il y a tant de chanteurs qui ont envie de le faire et que ça ne faisait vraiment pas partie de mes objectifs. Et puis parce que ça a été annoncé en janvier et qu’en mars tout était annulé. Je n’ai donc pas eu grand-chose à faire sinon à présenter la chanson, «Mon alliée», ce qui m’a un peu exposé. Donc ça ne m’a pas vraiment contrarié. D’ailleurs, on m’a proposé de me représenter en 2021 et j’ai refusé. Je suis très fataliste, je me suis dit que si ça n’avait pas marché la première fois c’est que je ne devais pas le faire.
A propos du Covid, comment l’as-tu vécu ?
Du mieux possible. Je n’ai pas voulu broyer du noir et durant le confinement, j’ai eu une période très créative. J’ai écrit pas mal de chansons que je trouvais de moins en moins mauvaises et j’ai eu la chance que le label Roy Music me tende la main. J’ai enregistré, je suis sur des plateformes et je fais des concerts. J’aime la solitude donc tout s’est bien passé.
Tu chantes en anglais. Pourquoi ?
On me pose souvent la question. Ca me vient naturellement et ça fonctionne comme ça pour moi.
Et puis, en dehors de la musique,   j’ai eu la chance que, hors confinement, les tournages aient pu continuer.
A ce propos, depuis «Edmond», tu n’as pas arrêté, au cinéma comme à la télévision !
J’ai eu cette chance puisque, au cinéma, j’ai tourné «C’est la vie» de Julien Rombaldi et «Pourris gâtés» de Nicolas Cuche, avec Gérard Jugnot et Camille Lou qui sortira à la rentrée.
Et que j’ai eu la joie de voir !
Oh la chance ! Tu sais que je ne l’ai pas encore vu ! Alors qu’en as-tu pensé ? Excuse-moi, c’est moi qui fais l’interview !
J’ai beaucoup ri et ton rôle de Colombien avec l’accent est irrésistible. Tu crèves l’écran !
Merci, ça me fait très plaisir. Nous avons tourné un peu à Monaco, beaucoup à Marseille, on s’est beaucoup marrés, Jugnot est sympa et Camille Lou, en plus d’être belle, est d’une gentillesse  extrême.
Par ailleurs, e viens de tourner dans le film de et avec Dany Boon «8, rue de l’Humanité» pour Netflix, avec Laurence Arné, Yvan Attal, François Daemiens, Alison Wheeler.
A la télé, il y a eu deux séries.
Oui l’an dernier : «Infidèle» avec Claire Keim, Jonathan Zaccaï et Chloé Jouannet  et «Plan B» avec Julie de Bona pour TF1. Et là j’enchaîne en parallèle avec «L’amour (presque) parfait», une comédie romantique avec Maud Baeker, Antoine Dulery, Isabelle Vitalli, François Vincentelli, Evelyne Bouix pour France 2, et pour TF1-Netflix je tourne «Les combattantes», une épopée historique tournée dans les Vosges et en baie de Somme avec une belle distribution*
Comment arrives-tu à tout faire ?
(Il rit), il faut beaucoup d’organisation, j’ai un planning très serré et… Je m’en sors !»

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Le soir-même, tenue décontractée, casquette vissée sur la tête, savates aux pieds, en compagnie de son acolyte guitariste Romain, dit «Poc», tout aussi décontracté, en short, il nous offrit une concert tout en anglais de sa belle voix un peu rocailleuse, mi-jazzy, mi-bluesy, mi-country avec des riffs de guitare de folie, en totale complicité tant avec son excellent guitariste qu’avec le public, discutant avec l’un, avec les autres (C’est l’humoriste qui ressort !). On sent, et il l’avoue, l’influence de John Mayal ou de Chris Isaak qui sont ses idoles et dont il reprend une de leurs chansons entre deux de ses compositions.
C’est un concert intimiste qui s’accorde avec ce lieu magique et avant de partir, il revient seul avec un piano voix qui a fait se lever le public.
Inutile de préciser qu’après le concert, nombre de jeunes filles… et quelques mamans, ont voulu un selfie avec lui qui s’est prêté au jeu avec ce sourire qui en a fait se pâmer plus d’une !

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« Plan B ». (Photo François Lefebvre)

Jacques Brachet
Photos Carqueiranne Patrick Carpentier
* «Les combattantes» avec Audray Fleurot, Julie de Bona, Camille Lou (les trois héroïnes du «Bazar de la charité», Sofia Essaïdi, Sandrine Bonnaire, Laurent Gerra, Tcheky Kario, Tom Leeb…..