En ce samedi hélas pluvieux, le Six N’Etoiles de Six-Fours a rouvert ses portes le temps d’un instant pour s’associer à une opération «Théâtres ouverts» lancée dans notre région.
Même si ce n’était que pour un moment, quel plaisir, quelle émotion (n’ayons pas peur des mots !) que de se retrouver dans le hall de ce cinéma six-fournais, de se rasseoir sur les fauteuils qui nous ont tant manqués, de revoir la lampe magique se rallumer sur l’écran blanc de nos nuits trop longues sans cinoche et d’être accueillis par toute l’équipe du cinéma dont on imaginait le sourire derrière ces maudits masques !
Notre Six N’Etoiles s’est donc associé à cette manifestation en précisant bien que ce n’était pas un mouvement insurrectionnel irresponsable mais simplement l’appel au secours d’un secteur – comme beaucoup d’autres ! – en souffrance.
«La culture – devait préciser Noémie Dumas, directrice du lieu – on ne peut vraiment pas la laisser crever, merci au soutien des spectateurs, des médias, de l’équipe de la mairie et de l’équipe du cinéma au complet autour de moi, aujourd’hui, c’est une grosse dose d’émotion que vous nous procurez et on en a besoin…» ;
Ainsi avons-nous eu le plaisir de partager un instant fugitif de bonheu,r de nous retrouver, même loin les uns des autres, assis comme au bon vieux temps, attendant avec impatience les images qui, durant un moment, nous ont fait croire qu’on s’éveillait d’un long cauchemar.
Bonheur hélas de courte durée mais qui nous a tout d’abord permis de découvrir un clip irrésistible. Vous vous souvenez tous de cette chanson que chantait Baloo dans le dessin animé de Walt Disney : «Il en faut peu pour être heureux» ? En voici une version très inattendue, à la fois très drôle mais aussi très triste car Baloo nous rappelle tout ce qui reste fermé à cause de cette pandémie qui n’en finit pas… Il en faudrait peu pour être heureux, c’est vrai, mais la voix de Baloo nous rappelle qu’aujourd’hui «la Culture on peut la laisser crever» car c’est ce qu’il est en train d’arriver aujourd’hui aux théâtres, aux cinémas, aux lieux de cultures, aux restaurants, aux salles de sport… Tout ce qui nous rendait heureux… Mais c’était avant…
Suite à ce clip et comme il faut essayer d’optimiser la situation (difficilement mais il faut y croire !) nous avons découvert la bande-annonce de trois films qui devraient sortir en ce moment mais qui, comme beaucoup d’autres sont reportés. Ainsi a-t-on pu voir quelques images de «Adieu les cons» de et avec Dupontel, avec Virginie Effira, «OSS 117 Alerte rouge en Afrique Noire» de Nicolas Bedos, avec Jean Dujardin et Pierre Niney et «Aline» de Valérie Lemercier avec Céline Lemercier ou… Valérie Dion… A vérifier !
Enfin, hommage a été rendu à Jean-Pierre Bacri décédé voici peu et auquel le Six N’Etoile aurait bien voulu en faire plus en passant plusieurs de ses films. On dut hélas se contenter de quelques bandes annonces mais cela nous a rappelé quelques grands moments de cinéma et combien, derrière ce visage souvent buté et colérique, l’acteur-réalisateur-scénariste avait un talent immense.
Et pour clore le tout, comme le clip de Baloo était sous-titré, Noémie a improvisé un karaoké où le public a chanté «Il en faut peu pour être heureux»… version Covid !
On aurait bien voulu prolonger ce moment de communication cinématographique et l’on ose espérer que très vite tout recommencera.
En tout cas, merci au Six N’Etoiles pour ce joli moment qui commençait à n’être qu’un lointain souvenir.
Jacques Brachet