TOULON – Conservatoire TPM
Macha MAKEÏEFF, invitée de la 5ème «Transmission»

Communique Presse Base

Macha Makeïeff n’est jamais là où on l’attend : Décoratrice, costumière, scénographe, auteure, productrice de musique, metteur en scène, plasticienne, réalisatrice… Elle sait tout faire et le fait à chaque fois avec passion et talent.
Notre première rencontre était à l’Opéra de Toulon pour l’opéra bouffe d’Offenbach «Les brigands». Entretemps elle a pris la direction de la Criée à Marseille, après avoir été celle du théâtre de Nîmes, sans oublier qu’elle est, avec Jérôme Deschamps, la créatrice de la pièce «La famille Deschiens» devenue une série télé qui a eu le succès dont on se souvient encore.
Et comme Tatischeff rythme avec Makeïeff, elle a créé avec Sophie, fille de Jacques Tati, «Les films de mon oncle» dans le but de restaurer l’œuvre de cet artiste hors du commun.
Une chose qu’elle n’a pas encore faite : être ministre de la Culture et Dieu sait qu’elle y excellerait beaucoup mieux que certains d’entre eux qui n’ont fait que passer dans plusieurs gouvernements !
A suivre…

Mais pour l’heure, la voici invitée en cette fin du mois de janvier et jusqu’à fin mars, au conservatoire TPM par son directeur Jean-Louis Maes et son adjoint Régis Laugier, pour créer le cinquième volet de «Transmission», après Barre Philips, André Gabriel, Rhys Chatham et Jean-François Zygel. Première femme invitée elle va, tout un trimestre, animer cette transmission qui a pour but, comme son nom l’indique, de proposer aux élèves des animations pluridisciplinaires, des master class, des conférences, des échanges avec tous les arts, du théâtre au cinéma, de la musique au cirque en passant par les arts plastiques.
Macha Makeïeff était l’invitée toute trouvée puisque se passionnant pour tous les arts divers et variés.

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Toute l’équipe du Conservatoire TPM pour une cinquième Transmission

C’est dès son arrivée au conservatoire que je peux la rencontrer une heure avant qu’elle ne prenne ce rôle qui l’exalte, comme tout ce qu’elle fait.
«Macha, comment êtes-vous venue à ce projet ?
Il y a un lien très fort entre le théâtre Liberté et le théâtre de la Criée et surtout un lien très fort aussi avec Charles Berling que j’apprécie beaucoup et avec lequel nous partageons beaucoup de choses.
Donc, lorsque Régis Laugier m’a proposé ce projet, j’ai été emballée et ne pouvais pas refuser. C’est donc lui le coupable.
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?
Le mot «transmission» déjà qui est tout ce que j’aime qui est un geste de réciprocité magnifique. J’ai donc tout de suite été enthousiaste car tous ces métiers artistiques demandent beaucoup de simplicité, d’exigence, de plaisir et bien sûr, de travail.
Au départ, nous aurions aimé un public plus large mais suite à ces événements que l’on connait, nous nous nous adresserons seulement aux élèves mais j’aime cette idée de passation, de leur faire connaître des choses fondatrices que j’ai pu assimiler et que je vais leur passer à mon tour, ce travail sur la méthode.
Comment cela va-t-il se passer ?
Régis Laugier : Nous avons lancé des candidatures, nous avons reçu une cinquantaine de réponses, sur lesquelles nous avons retenu 24 candidats, des gens de tout âge et de profils différents, puisque ça s’étale de 12/13 ans à 67 ans. On y trouve  des élèves, des comédiens qui jouent dans des troupes de théâtre. On a visionné les images qu’ils nous ont confiées. Et aujourd’hui, le casting va se faire sur scène pour sélectionner dix candidats.
Macha, comment allez-vous procéder ?
L’idée est de les faire monter sur scène quelque cinq, six minutes et de leur demander de faire quelque chose devant moi, de voir s’ils sont à l’aise, qu’ils disent un texte, qu’ils improvisent, qu’ils chantent, qu’ils s’expriment avec leurs corps. Qu’ils s’expriment sincèrement, en toute simplicité. En fait, qu’ils puissent répondre à cette question : Monter sur scène, c’est quoi ? L’idée n’est pas la performance à tout prix. Nous tournerons leur prestation pour pouvoir ensuite en discuter.

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Ces dix personnes choisies, qu’allez-vous leur faire faire ?
Nous allons tourner de petits courts métrages, afin de leur apprendre les différents plans existant dans le cinéma, l’équilibre d’une scène, d’une séquence, qu’ils s’expriment dans le langage, le chant, les expressions, le silence afin qu’ils puissent aller au plus près d’eux-mêmes, qu’ils découvrent l’espace dans lequel ils naviguent. Ils pourront s’exprimer seuls, à un, à deux, à trois, peu importe, que  ce soit dans le drame, l’humour, la musique. Ils ont libre choix.
Avez-vous déjà fait cela, à la Criée ou ailleurs ?
Je l’ai fait à la Criée mais sur des grands plateaux, sur de grandes images, avec des comédiens, des choristes, professionnels et amateurs mêlés. Rappelez-vous que je suis une adepte de Pialat !
Ici se sera différents.
Et qu’en attendez-vous ?
J’attends d’être aussi étonnée qu’eux !»

Voilà qu’arrive un jeune musicien, Baptiste Giuliano, qui va participer à l’événement
«On m’a proposé d’intervenir en tant qu’accordéoniste mais j’arrive et je ne sais pas encore trop ce que je vais faire. Je suis musicien, j’écris des chansons, je pratique l’électro, le jazz, et c’est suite à un concert que j’ai fait avec Régis Laugier que celui-ci m’a proposé d’intervenir avec mon petit savoir-faire ! Mais aujourd’hui, tout reste à imaginer.
Régis Laugier : Pour moi, l’accordéon est un personnage d’une humanité incroyable. C’est pour cela que j’ai proposé à Baptiste de nous rejoindre sur ce projet.
Macha Makeïeff : Je reprends le mot d’humanité car ce projet est d’abord une aventure faite de rencontres, de relations humaines. Un échange permanent que nous allons avoir durant tout ce temps et qui, je l’espère, permettra de créer des interventions fortes, faites d’opportunités et la démonstration de ce que j’aime : le frottement des arts et des artistes car nous avons des artistes exceptionnels dans la région.
Régis Laugier : Notre conservatoire est à rayonnement régional et nous travaillons beaucoup entre Nice et Marseille. C’est un vrai acteur culturel et le challenge est de passer à un stade plus important car nous sommes capables de nous donner une dimension hors région »

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Macha précise qu’elle a toujours aimé allier, confronter tous les arts, les faire se rencontrer et le mot «rencontre» revient souvent dans sa conversation. Elle a toujours travaillé à rapprocher tous les arts, sans aucune frontière. Il avait d’ailleurs été question de réunir un grand orchestre symphonique mais comme le déplore Jean-Louis Maes, avec ce virus, cela était impensable. Et bien dommage car le concert devait tourner autour des musiques de Jacques Tati, ce qui n’aurait pas déplu à Macha Makeïeff ! Par contre, l’école de cirque Archaos, de Marseille, viendra participer à l’événement et plus tard viendra animer une Transmission.
Après cette première journée qui aura permis à Macha Makeïeff de sélectionner les dix concurrents qui vont participer à cette transmission, elle repartira à la Criée où elle est en répétition de deux spectacles pour mieux revenir sur les tournages sur lesquels nous reviendrons.

Jacques Brachet