Vladimir COSMA – Vincent-BEER-DEMANDER
Grégory DALTIN – Alberto VINGIANO
Classique ou moderne ?

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Vladimir Cosma, on ne le présente plus tant ses musiques de films ont marqué le cinéma français, de «Rabbi Jacob» à «La gloire de mon père», en passant par «La boum», «Le grand blond», «Diva», «Le père Noël est une ordure» et bien d’autres, sans parler de deux tubes monumentaux pour des séries TV «L’amour en héritage» et «Châteauvallon».
Nana Mouskouri, Herbert Léonard mais aussi Marie Laforêt, Guy Marchand, Mireille Mathieu, Lara Fabian, Nicole Croisille… Que de belles voix, l’ont chanté.
Les plus grands musiciens ont joué avec lui : Chet Baker, Stéphane Grapelli, Jean-Luc Ponty, Ghorghe Zamfir, Ivry Giltis… Il a même composé un opéra autour des œuvres de Marcel Pagnol «Marius et Fanny» qu’ont interprété Roberto Alagna et Angela Gheorghiu.
Si ce compositeur prolifique, ce franco-roumain est connu pour ses musiques de films, il n’en est pas moins l’auteur de musiques dites «classiques».
Mais classique, lyrique, moderne… Où est la frontière ?
Vladimir Cosma n’en a pas et peut composer à son gré des chansons, des musiques folkloriques ou autres… Musiques avec un grand M.
Et il nous l’a prouvé tout au long de sa carrière impressionnante.
Il y a quelques temps d’ailleurs, il nous avait proposé un disque «24 caprices pour mandoline solo» (Larghetto Music) composé pour Vincent Beer-Demander, où l’on retrouvait  mélopées, ballades, gavottes, sérénades quelquefois issues de ses célèbres musiques de films.

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Il récidive avec Vincent Beer-Demander sur ce disque : «Suite populaires et œuvres pour mandoline et accordéon» (Larghetto Music), l’accordéoniste étant Grégory Daltin, de disque étant scindé en quatre volets : «La suite populaire» qui regroupe six danses qui se rapprochent de l’univers roumain de Cosma qui compose là un univers folklorique imaginaire allant de l’Italie à la Provence en passant par… la Transylvanie. Le «Concerto méditerranéen», c’est un désir de Beer-Demander dont le thème tourne autour de la Provence, qu’ils aiment tous les deux et où l’on retrouve le thème de «Marius et Fanny». «Fantaisie concertante» date de 1940 mais n’a pas perdu de sa jeunesse et de sa vigueur et surtout de sa virtuosité, sur des rythmes mêlés de tango, de mazurka, de pizzicato. Enfin «Cinéjazz» est le thème revu et corrigé de trois musiques de films : «Le dîner de cons», «Le jouet», «Le bal des casse-pieds» où l’o retrouve la verve jazzistique du compositeur. Et l’on comprend pourquoi les plus grands musiciens de jazz ont joué avec Cosma car il y prouve, là encore, son talent.
Voilà pour l’ami Vladimir, que j’ai eu l’occasion de rencontrer, que j’avais même invité au festival du premier film de la Ciotat et qui était d’une jeunesse et d’une énergie incroyables. J’en garde de jolis souvenirs.

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Et puis, revenons à Vincent Beer-Demander qui, avec un autre comparse, le guitariste Alberto Vingiano nous prose «La dolce vita» (VBD), une belle ballade italienne à travers les plus belles musiques de films des plus grands compositeurs italiens. On y retrouve «La vità è bella» de Nicola Piovani, «Cinema paradiso» ou encore «Le bon, la brute et le truand» d’Ennio Morricone, «Il padrino» (le parrain) de Nino Rota, «Omaggio a Fellini» de Simone Lanarelli… Et beaucoup d’autres grands compositeurs moins connus en France mais tout aussi magnifiques.
Alors qu’on connait ces musiques interprétées par de grands orchestres, on les retrouve ici épurées et intimistes avec ce son italien qui nous renvoie, avec ces deux instruments à cordes, aux années 40/50 qui leur donnent un côté à la fois désuet et nostalgique et nous revoient à ces promenades à travers l’Italie à cheval sur la fameuse Vespa. De très jolis moments musicaux… italianissimes !

Jacques Brachet