Six-Fours – La Batterie du Cap Nègre se coiffe et se barbe !

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Rarement on a vu un événement aussi festif dans ce lieu d’Histoire assez austère qui voit défiler des expositions d’arts plastiques.
Mais en ce 16 octobre, la Batterie du Cap Nègre innovait en recevant, non pas de la peinture mais de la mode, de la coiffure venues tout droit du Lycée d’Enseignement Professionnel de la Coudoulière et même un beau barbier venu de Cannes, qui nous offraient une originale exposition sur le thème : «Histoire de la coiffure et du barbier», arts patrimoniaux qui nous font traverser les différentes modes, la coiffure évoluant au longs des siècles, depuis l’Antiquité.
Marie-Paule Cordeiron, professeure de coiffure à «La Coudou» a eu cette magnifique idée de faire travailler ses élèves à travers les modes en leur faisant créer des coiffures incroyables. Chaque élève a donc choisi et créé  une coiffure d’époque et chacun et chacune s’est aussi prêté au jeu pour la porter et se faire photographier dans des costumes d’époque par les photographes Emilie Delamorinière, Pascal Scatena et Emi et Clyde.

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En haut à gauche, notre ami photographe Pascal Scatena, photographié (pour une fois !) avec sa fille qu’il a lui-même photographié.

Des photos aussi somptueuses que les coiffures que portaient ces mannequins d’un jour… Il fallait être très observateur pour reconnaître chacun d’eux, les coiffures et les maquillages d’époque les transformant… sans compter ce satané masque mis par-dessus ces visages !  On a quand même pu les leurs faire enlever pour la photo.
C’est une sacrée organisation, beaucoup de volonté et de passion aussi pour monter cette exposition, à laquelle s’est ajouté Laurent Briard, artisan-barbier de profession depuis 32 ans, tenant son salon boulevard Carnot à Cannes. Coiffeur il était, barbier il l’est devenu puisque aujourd’hui cette profession revient à la mode. Et comme il est passionné par son métier et tout ce qui le concerne, il passe son temps à chiner et collectionner tous les instruments, les objets et il a ainsi créé dans son salon un mini-musée.

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Ainsi découvre-t-on, pour les plus jeunes, des vaporisateurs à poire, ancêtre de la bombe laque, divers ciseaux, chacun ayant une fonction définie, le fameux blaireau redevenu à la mode, les coupe-choux, rasoirs des années 60, des produits cosmétiques qui n’existent plus, des fers à papillotes, à onduler, à gaufrer, à moustaches, remplacés par les fameux babyliss et même un nécessaire de barbier de campagne pour l’armée française, datant de la deuxième guerre mondiale !
Pour la circonstance, il a recréé un salon à la Batterie du Cap Nègre… Et c’’est ainsi que l’adjointe aux Affaires Culturelles, Fabiola Casagrande, est passée sous le mythique casque-séchoir et que Dominique Baviéra, directeur du Pôle Arts Plastiques de Six-Fours s’est fait raser de près par notre maître barbier !
Sympathique intervention dans ce lieu qui n’en n’avait jamais tant vu !
Si cet événement a pu être réalisé c’est grâce à une solide chaîne entourant Marie-Paule Cordeiro : En premier, le principal de l’établissement, Jean-Philippe Toujas, le chef de projet Jean-Yves Staron, les enseignants en coiffure, en maquillage, en français du LEP, le plasticien Francis Ruchet, les photographes suscités ainsi que les fidèles partenaires que sont le Rotary Club de Toulon Ponant et les sociétés Babyliss et l’Oréal.

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Les organisateurs autour de Marie-Paule Cordeiro – A droite : les lauréats

Comme le soulignait Jean-Philippe Toujas, qui, avouait-il, n’était en rien responsable de cet événement mais ayant soutenu à fond Marie-Paule Cordeiro, ce projet n’était pas réservé qu’à la section coiffure car c’est un travail pluridisciplinaire qui a permis à diverses classes, de travailler ensemble, de créer une émulation et une véritable cohésion d’ensemble.
Marie-Paule Cordeiro devait remercier tous les acteurs de ce beau projet et remettre quatre prix à ces concurrents qui se sont attelés à la tâche avec passion, talent et un véritable plaisir.
Laurent Briard avouait le sien de participer à cet événement, regrettant cependant qu’aujourd’hui le métier de la coiffure se perde et qu’ait disparu le CAP coiffure homme (Il n’y a plus que le CAP femme) qui risque de faire perdre un savoir-faire qui est un art à part entière.
Ce vernissage réunissait tous les participants, et ils étaient nombreux.

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Du coup l’adjointe à la Culture préférait réunir tout le monde à l’extérieur avant de faire entrer les gens par petits groupes. Mais la soirée était belle et on écouta avec plaisir et curiosité, son petit cours d’histoire de la coiffure qui remonte aux échoppes grecques et romaines au sein desquelles seuls les hommes se faisaient couper les cheveux, les femmes le faisant chez elles.
On apprit aussi avec surprise que les coiffeurs ne se contentaient pas d’être barbiers ou de «faire le poil» mais ils étaient souvent arracheurs de dents et pratiquaient les saignées, ce qui perdura jusqu’en 1691, sous Louis XIV, qui publia un édit séparant les métiers de barbiers et de chirurgiens … Heureusement, les temps ont changé, les mœurs ont évolué…
A noter encore que les salons de coiffure ne seront ouverts aux femmes qu’à la toute fin du XIXème siècle !
En tout cas, dans cette exposition, la femme y est omniprésente et a conquis une belle place dans ce monde de la coiffure.
Exposition a découvrir absolument.

Jacques Brachet