On le sait, la Maison du Cygne, lieu magique six-fournais, accueille depuis son ouverture des plasticiens, peintres et sculpteurs, de prestige.
Elle y accueille aussi nombre d’événements entre sa galerie et son jardin remarquable mais jusqu’ici aucun grand concert n’avait eu lieu.
Et voilà que nous arrive, le plus talentueux, le plus romantique des musiciens mondialement connu : le violoncelliste Gautier Capuçon.
On avait vraiment envie, en cette période incertaine, d’un tel événement même si celui-ci, pouvait, d’un refus du préfet, être annulé et si, surtout, l’annonce d’un orage imminent pouvait annuler la fête.
Il n’en a rien été, même s’il fallut limiter le public qui était très demandeur et très nombreux et si l’orage éclata à minuit, alors que tout était terminé !
Dans l’après-midi, l’on vit donc arriver ce musicien, pas grand par la taille mais immense par le talent, venu répéter avec son pianiste Samuel Parent.
A la fois très concentré et très souriant, il salua les petits violoncellistes en herbe venus du conservatoire, invités à assister aux répétitions et durant une heure il répéta méthodiquement, allant de la scène à la salle afin de tester le son tant on sait qu’un concert en plein air est plus délicat que dans une salle adéquate.
A la fin de la répétition, tous ces mini-artistes, les yeux brillants mais hélas le sourire caché par ces maudits masques, purent l’approcher, lui parler, faire des photos, demander des dédicaces. Ils avaient en face d’eux leur dieu de la musique qu’ils avaient suivi durant toutes les répétitions en mimant ses gestes, comme s’ils avaient leur violoncelle entre les mains !
Fabiola Casagrande, adjointe aux Affaires Culturelles, eut le loisir de discuter avec cet artiste d’une grande simplicité, souriant et rieur derrière son masque qu’on enleva quelques secondes pour faire une photo, ce qu’il fit sans problème… ce qui nous changea de certains artistes d’aujourd’hui (pas dans le théâtre ni la musique classique mais surtout dans la chanson) pour lequel il faut trois laisser-passer et dix autorisations pour faire une photo qu’ils demandent d’envoyer à l’attaché de presse avant de la publier !
Là, c’est en toute simplicité qu’il s’est plié à toutes nos demandes, avant d’aller ce préparer et se concentrer pour son concert.
Déjà, le public affluait devant la barrière, avant de pouvoir venir s’installer sur les chaises qui avaient été réservées depuis l’annonce de ce concert exceptionnel. De nombreux élus étaient présents, dont Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours et son épouse et peu à peu tout le monde trouva sa place… hormis tous ceux qui n’avaient pu en avoir et s’agglutinèrent à la barrière.
La nuit tombant, notre bel artiste s’installa, accompagné de son pianiste et nous offrit un brillant concert. Il avait choisi la première sonate pour violoncelle et piano en mi mineur de Brahms (Brahms n’en signa que deux) suivie de la sonate pour violoncelle et piano de Chostakovitch.
Concert écouté dans un silence religieux. Et pour finir, un éblouissant Czardas des danses hongroises de Monti, souleva le public.
Le cocktail, servi dans les jardins, put se dérouler sans problème et ce fut un beau final pour un concert sensationnel auquel on aurait regretté de ne pas pouvoir assister.
Jacques Brachet