Six-Fours – Batterie du Cap Nègre
Lucie BARRA, artiste aux mille facettes

1

Lucie Barra est une plasticienne toulonnaise.
Elle ne nous est pas inconnue puisque la ville de Six-Fours l’a déjà accueillie à l’Espace Jules de  Greling, puis à la Maison du Patrimoine, aujourd’hui, et ce, jusqu’au 5 juillet, à la Batterie du Cap Nègre. Beau parcours dont il ne lui reste plus qu’à franchir la Maison du Cygne !
Quel plaisir de la retrouver avec cette exposition originale qu’elle nous propose en cinq thèmes.
Cinq épisodes de sa vie d’artiste qui a démarré à l’école primaire, qui s’est poursuivie aux Beaux-Arts de Toulon avec l’ami Mayer, avec un arrêt à Marseille puis aujourd’hui, se poursuivant depuis douze ans «sérieusement», comme elle aime à le dire.
Il faut remonter à son enfance pour voir éclore cette passion :
«Toute petite, je n’étais heureuse qu’avec crayons, feutres et papier. Ça s’est poursuivi au fond de la classe où je préférais dessiner qu’écouter les cours. Je m’amusais à dessiner des caricatures de mes professeurs !
Après le primaire, j’ai pris des cours de dessin qui ont révélé ma passion. Aux Beaux-Arts de Toulon, en élève libre, j’ai appris à dessiner des corps. Ça a été ma première approche.

7 6 5

Le hasard – si tant est qu’il existe – m’a fait rencontrer le père de mes enfants, peintre et professeur à Marseille, qui m’a ouvert d’autres portes, m’a fait découvrir d’autres thèmes, d’autres techniques. Il m’a fait toucher à tout et j’ai ainsi évolué du nu au portrait, des visages sans regard aux visages avec regard, aux petits et aux grands formats…
Godard disait qu’après le cinéma où l’on voyait les visages sur grand écran, la télé nous avait appris à les voir sur un petit écran».
Chez elle, toute petite, elle est baignée dans la musique, de préférence la chanson française : Ferré, Barbara, Brassens, Clerc, Gainsbourg… Le cinéma la fascine, surtout les mythes comme Marylin Monroe, Ingrid Bergman, Lauren Bacall et surtout Brigitte Bardot :
«Une galerie de St Tropez m’a demandé de consacrer une toile à Bardot. J’ai commencé à regarder des photos d’elle où elle est tellement belle sur chacune que j’ai eu du mal à choisir. Ainsi est née toute une série sur elle. Mais tous les artistes sur lesquels je travaille sont des artistes que j’aime et à qui je rends hommage.

4

Expliquez-moi comment vous travaillez…
Tout d’abord je choisi l’artiste à qui je veux rendre hommage puis je cherche des portraits sur Internet, que je trie. Une fois choisie la photo, je la zoome, je la recadre  et je fais des croquis jusqu’à ce que ce soit le plus ressemblant passible. Après quoi je peins au couteau sur acrylique, avec de grands à plats et je fini les détails avec la lame du couteau. C’est toujours du noir et blanc, à part Bardot qui mérite la couleur tant elle est belle».
A côté de ça, pour s’amuser, elle crée des petits formats, des portraits de femmes improbables, déjantées, explosant de folie et de couleurs et chacune est reliée par un petit tortillon disséminé dans la toile.
Tous ces thèmes, elle les a regroupés pour cette exposition.
Il y a donc «Les icônes», portraits grand format en noir et blanc, quelques petits formats aussi, d’où se dégage une grande émotion. Puis il y a «Les figures», portraits d’inconnus d’où se dégage un certain mystère. «Sensualité» est le troisième thème, où l’on découvre des beautés hiératiques entre ombre et lumière. «BB» occupe une place à part sa beauté l’ayant magnifiquement inspirée. Enfin, «Luba», contraction de LUcie et BArra où explose son inventivité, sa folie dans des visages hilares, hirsutes, entre BD et Wharol, où elle se laisse totalement aller, détachée de toute académie.

3
Lucie Barra entourée – à distance règlementaire ! – de Sandra Kuntz, Dominique Baviéra et Dominique Ducasse… qui a prolongé son poste d’adjointe au service culturel suite au Coronavirus !

Un magnifique éventail du talent superbement maîtrisé et diversifié d’une plasticienne lumineuse, dont on est fier qu’elle soit de chez nous.
Et en plus, elle est belle !

Jacques brachet