Six-Fours – Maison du Cygne
De Fouque à Cartereau… Deux mondes différents !

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D’un côté, la tradition, la magie toujours renouvelée de la crèche provençale.
De l’autre, le monde fantasmagorique d’un artiste inspiré.
Qui aurait pu penser que deux mondes aussi différents se côtoient un jour ?
C’est ce qui se passe à la maison du Cygne où le Pôle Arts Plastiques reçoit Jean-Marie Cartereau et, dans la salle Claude-Henri Pollet les santons traditionnels et célèbres de la maison Fouque !
Fouque, c’est l’incontournable nom des santons d’un sculpteur inspiré, prénommé Paul qui a créé ces petits personnages de nos crèches provençales ancestrales. Quatre générations d’artistes, de Paul à Catherine en passant par Mireille et Emmanuel. Ils nous font chaque année rêver, que l’on soit croyant ou pas et nous offrent au fil des années des nouveaux personnages d’argile, comme ce célèbre «coup de mistral», représentant un berger courbé par le vent qui fait virevolter sa cape.

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Ce sont Isabelle et Georges Dalmas, autres santonniers réputés, qui ont acquis cette crèche de Paul Fouque, qui s’est donc installée à la Maison du Cygne en attendant de prendre sa place définitive à la Villa Simone.
Pour cette inauguration, Isabelle, Georges et Camille Dalmas, ce dernier, petit-fils du couple qui prend la relève, sont venus, accompagnés de Jean-Sébastien Vialatte, Maire de Six-Fours, son adjointe aux Affaires Culturelles, Dominique Ducasse et de nombreux adjoints, tous venus saluer ce couple cher à la commune.
En 2010, la maison Fouque a obtenu le label «Atelier d’art de France», prix mérité puisque portant haut les couleurs de notre Provence en créant ces centaines de petits personnages et représentant tous les vieux métiers comme le berger, le meunier, le boulanger, le garde champêtre et bien d’autres, jusqu’à certains métiers d’aujourd’hui comme le pompier ou le chef de gare venus rejoindre les premiers.
Si l’on regarde bien et surtout si l’on connait le santonnier, on le retrouve dans la crèche où il s’est donné la place de choix, à côté de Joseph, Marie et Jésus !

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Puisqu’on est en Provence, restons-y et découvrons Jean-Marie Cartereau qui expose ses œuvres jusqu’au 12 janvier dans la galerie du Cygne. Il vit à  Carnoules, a fait ses études à l’école des Beaux-Arts de Toulon, remarqué par l’association Elstir qui récompense les jeunes talents. Il expose aujourd’hui , en France, en Chine, en Allemagne, au Canada et bien d’autres pays encore.
Que dire de son œuvre sinon qu’esthétiquement, elle est à la fois somptueuse et originale mais… pas de tout repos !
Il nous offre des paysages tourmentés (Ce n’est peut-être pas pour rien que l’exposition s’intitule «La nature du tourment», des animaux inquiétants issus de son imagination, quelquefois décharnés, un monde effrayant, déroutant, nous faisant penser aux gargouilles, ces fabuleuses statues de Notre-Dame de Paris.
Cartereau nous entraîne dans un autre monde… son monde ? C’est à la fois lunaire, onirique et très photographique car il joue sur les flous, les camaïeux de gris, bleus et beiges.
Une œuvre très forte qui met quelquefois mal à l’aise mais une œuvre maîtrisée, très personnelle, d’une esthétique redoutable.

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A vous de choisir entre l’enfer et le paradis !

Jacques Brachet