Aujourd’hui à Toulon, il faut compter sur un lieu devenu incontournable : Le Télégraphe.
Installé dans le bâtiment de l’ancienne poste, 2, rue Hyppolite Duprat, en dix mois, le Télégraphe est devenu un lieu de rencontres qui nous offre une culture éclectique allant d’expositions en concerts, de conférences en ateliers avec bar et restaurant dans un cadre cosy à la décoration originale, à la fois simple et de bon goût.
Tous les thèmes sociaux-culturels y sont abordés dans une grande liberté et une belle convivialité.
On doit ce lieu et cette ambiance à son créateur François Veillon avec à ses côtés son président, Mario Ferreri.
En mai de cette année a eu lieu un premier festival de l’estampe où il a été question d’impression, de lithographie, de sérigraphie, de linogravure, de xylogravure et d’autres techniques de ces arts ancestraux. Ateliers, expos, conférences, projections, démonstrations, création d’une œuvre collective ont permis à un nombreux public de découvrir un art pas si connu que cela même s’il existe depuis des siècles. Le tout orchestré par Mario Ferreri qui reste l’un des cinq grands lithographes existant en France, qui a entre autre travaillé avec Picasso, Dali et quelques autres grands peintres de notre temps.
Le succès aidant, l’idée n’était pas loin de créer une artothèque et un atelier de lithographie ouvert à tous, qui a été inauguré ce 19 septembre et baptisé «L’Empreinte».
Ce bel atelier s’ouvre donc aux métiers du livre, de l’édition et recevra des artistes divers qui animeront des ateliers et des master-class. Le journal du Télégraphe sera imprimé sur place et d’autres activités se développeront comme l’édition de livres d’artistes, la reliure, la typographie.
Mario nous a dit son émotion de cette rencontre-coup de foudre avec François, qui a débouché sur cet atelier : «Emotion parce que l’on remet ainsi en avant cet art qui a traversé les siècles et a un peu disparu depuis qu’est née l’informatique, qui reste un travail artisanal qu’il ne faut pas laisser mourir car le contact avec la pierre, avec les couleurs est un dialogue permanent avec l’artiste, avec ces techniques anciennes, ces instruments particuliers. Il faut que ce travail perdure malgré l’ordinateur et peut-être envisager de travailler avec lui. Nous allons montrer ce qu’on peut faire et la magie de cet art magnifique».
De plus, l’artothèque sera constituée d’un fonds de quelque 600 œuvres qui pourront être louées aux adhérents pour un certain temps. De nombreux artistes ont déjà été appréhendés pour venir y faire un séjour comme le Niçois Éric Cartier qui y est en ce moment en résidence, qui a collaboré à «Spirou» à «Fluide glacial», Avec Lewis Trondheim, Scotch Arleston, et à qui nous devons aussi «Toute 78»
Ils animeront des tables rondes, des ateliers, sont aussi prévus des séances dédicaces, des projections en collaboration avec le Pathé Liberté.
A noter, belle coïncidence que la majestueuse et impressionnant presse installée dans l’atelier, a le même âge que le bâtiment, puisque tous deux nés en 1848 !
Suite à cette visite et à cette inauguration, François Veillon nous a présenté le groupe musical formé par des musiciens de la région, qui animeront des soirées cabaret et accompagneront des chanteurs invités à se produire, comme Omri Swafield qui nous a proposé un mini-concert lors de l’inauguration.
Toulon s’est encore doté d’un magnifique lieu culturel, le Télégraphe, qui nous réserve encore quelques belles surprises.
Jacques Brachet