Anne-Marie GUINET-LEVY
L’art d’aimer et d’écrire malgré tout

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Anne-Marie a, dès sa plus tendre enfance, toujours écrit en vers. A 8 ans, à l’école, toutes ses rédactions étaient écrites en vers ! Et elle n’a jamais cessé, y trouvant son évasion, son bonheur, même s’il fut bien souvent malmené. Mais c’est sa passion qui l’a sauvée.
« C’est –dit-elle – un exutoire avec le but d’apporter de l’esprit, de jongler avec les mots. On naît poète, on est poète dans sa façon de vivre, de penser, de ressentir ».
Elle n’a jamais considéré son art et son talent comme un métier.
Elle est née en Allemagne, a fait ses études en France et en Angleterre, a reçu depuis, de nombreux prix et diplômes. Elle a enseigné deux ans en Angleterre et depuis dix ans elle intervient dans les écoles pour, dit-elle encore, apprendre aux élèves, aux ados,  «à écrire et à crier», les deux mots ayant, à quelque chose près, les mêmes lettres. Car elle a vécu une vie de maltraitance, d’humiliations, d’infortunes dues à l’être aimé qui était loin d’être aimable. Le sujet hélas n’est pas nouveau et est plus actuel que jamais.
Elle a cru à l’amour, au bonheur sans violence. Elle s’est trompée mais a persisté, espérant l’impossible.
Malgré tout, elle est en apparence souriante, sereine, toujours prête à croire à la vie, à l’avenir.
Elle trouve son exutoire dans son art.

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Les poèmes d’Anne-Marie sont forts car profondément vécus souvent émouvants, déchirants même. On y sent toutes ses blessures comme dans «Il ne me reste rien» sinon la solitude après la guerre, «Ni haine, ni rancœur» ou l’aptitude à pardonner même si l’insouciance est à jamais perdue, «A mes petits-enfants», particulièrement poignant ou encore «Plus de «Je t’aime» même si l’espoir est toujours là, enfoui quelque part.
Rencontrant la plasticienne Claude Printemps, celle-ci décide d’illustrer ses poèmes.
Et par effet miroir, Claude répond par des graphismes où s’enchevêtrent, en noir et blanc, des formes géométriques et symboliques qui s’entrelacent et se bousculent et s’entrechoquent comme des bourrasques de rage. Ce n’est pas une œuvre de sérénité mais elle s’imbrique tout à fait aux écrits de son amie.
Un symbiose totale entre deux artistes, deux personnalités, deux femmes que vous pourrez rencontrer  du 18 au 26 octobre, salle du Moulin d’Oli à Solliès-Ville.

 

Jacques Brachet